Spectateur attentif, avec son président Faouzi Ktari et tout son staff, des deux rencontres des jeunes EGSG-EST s'étant déroulées dimanche au stade Mohamed Gamoudi à Gafsa et remportées par les visiteurs par le score identique de (0-1), Ferid Ben Belgacem a bien voulu faire un large tour d'horizon avec nous concernant les siens et leurs perspectives d'avenir. • Le Temps : Etat des lieux à Gafsa surtout après cette intersaison le moins que l'on puisse dire peu ou prou empreinte de sérénité en raison des problèmes financiers récurrents ? - Ferid Ben Belgacem : J'ai tenu à meubler la trêve par cinq matches amicaux pour mieux roder les automatismes et conférer aux organismes un temps de jeu appréciable. Nous avons joué contre l'ASG (1-1), ESZ (1-1), L.P. S.Tozeur ( 1-1), SG ( 1-1 et 2-0). Le groupe étant constitué de joueurs n'ayant pas encore joué ensemble jusque là pour diverses raisons Amir Omrani, Ali Bouslimi, Marouane Agrebi, Hamadi Jridi, Radhouane Tounsi, Amor Dridi, Charfeddine Belhaj, il était primordial que mes protégés évoluent ensemble pour mieux se repérer les uns par rapport aux autres. N'oubliez pas que seuls Bilel Gontassi et Abdelkader Dhaou sont les rescapés de l'effectif de l'année dernière.
• Le tendon d'Achille de Faouzi Ktari a toujours été le volet financier. Comment avez-vous réussi à contourner ce handicap de taille et qui n'est pas spécifique seulement à Gafsa ?
- Une stratégie nouvelle a été adoptée dans la gestion des finances. Tout d'abord plus de chèques de garantie délivrés aux joueurs sachant que l'année dernière le montant de ces chèques avait atteint les 500 millions. Réduction sensible des recrutements 11 seulement cette saison contre 22 l'exercice écoulé. Les salaires ont été revus à la baisse ce qui nous a permis d'honorer la première tranche de la prime de rendement à concurrence de 95% ainsi que les deux salaires de juillet et août. Plus de résidence dans les hôtels, nous avons loué un immeuble regroupant tous les joueurs dans des appartements confortables. Par ailleurs, un accord avec Phosphate Gafsa a été conclu : nous accorder mensuellement 50 mille dinars au lieu de nous verser comme par le passé la totalité de la subvention annuellement. De la sorte, on arrive facilement à gérer le quotidien. « Les 12 premiers jours de la préparation gaspillés dans les tests des nouveau venus dont 20 étrangers ! »
• Et sur le plan strictement footballistique?
- Débuts très difficiles suite à la préparation perturbée d'avant saison avec les 12 premiers jours gaspillés dans les tests des nouveau venus dont 20 étrangers ! Je n'ai pu arrêter ma liste définitive qu'à pratiquement une semaine du début de la compétition. Une première victoire contre le CSHL suivie d'une défaite amère à Zarzis concédée en seconde période alors que nous pouvions plier définitivement et largement l'affaire en notre faveur en première période. La défaite contre l'ESS a été logique et courte avec une prestation honnête des miens. Mais avec la récupération des Lachkham, Ladab, Omrani, Nasra, les choses iront nettement mieux sous peu.
• Des postes à consolider déjà en tête lors du prochain mercato ?
- Je manque terriblement de doublures avec un banc très pauvre en individualités de valeur. Oui, 6 à 7 autres joueurs sont nécessaires et utiles en décembre.
• Vous ne concevez pas que le fait de se complaire à Gafsa de viser le maintien en ce début de saison ne cadre guère avec le groupe qu'il vous a été donné d'avoir sous votre coupe par le passé avec une épopée africaine sans fautes sans oublier les performances retentissantes sur l'échelle nationale ?
- Rien n'est plus comme avant et je ne reconnais plus rien ici. Tout a changé à mon grand regret. Mais soyons réalistes et contentons-nous pour l'heure de viser une place au milieu du tableau avec une carrière performante en coupe de Tunisie en attendant mieux.
• Vous faites allusion à la discipline qui battrait de l'aile à El Gawafel ?
- Absolument pas ! Tous les joueurs sont d'une tenue exemplaire sur ce plan car ils savent pertinemment que je ne badine nullement sur ce chapitre et ils connaissent tous que je suis d'une rigueur pointilleuse volet correction. En contre partie, ils sont persuadés que je défends farouchement leurs droits et ne les laisse pas tomber quand ils ont des revendications acceptables à formuler. « Un match comme les autres »
• Abordons maintenant ce match contre l'Espérance que le tout Gafsa attend avec impatience selon les constations que nous avions faites sur place et les impressions recueillies par la rue ?
- C'est un match comme les autres où seulement trois points sont mis en jeu. Mais la renommée de L'Espérance fait que là où elle se produit, un engouement sans pareil entoure ses déplacements. Nous respectons notre adversaire, mais nous allons traiter d'égal à égal avec notre hôte dans le dessein d'engranger le maximum de points à la maison.
• Un traitement de faveur pour Michael ?
- Pratiquant la défense de zone, je ne vois pas l'utilité d'une pareille approche. Cependant, il est certain qu'il ne bénéficiera pas de la liberté de manœuvre s'agissant d'un joueur très puissant et très dangereux. Mais à l'EST, le danger peut surgir à tout moment et par pratiquement tous les joueurs.
• Votre avis sur les chances de nos représentants africains l'EST et le CSS pour accéder à la plus haute marche du podium ?
- Ils ont les moyens de le faire à condition de savoir gérer et canaliser positivement la pression. Car ils risquent de caler mentalement à l'approche du but. Mais pour moi, ils sont logiquement les lauréats en puissance.
• Et pour l'équipe nationale ?
- Le mal est très profond et il faudrait que les décideurs écoutent les footballeurs et s'enrichissent de leurs expériences. Seuls ceux qui ont pratiqué le football savent comment faire sortir notre sport roi de ce marasme. Que les bureaucrates aient le courage et surtout la modestie de faire appel aux gloires de notre sport et tout rentrerait graduellement dans l'ordre.
• Autres remèdes à préconiser ?
- Interdiction des joueurs étrangers dans notre championnat. Faites un simple calcul : en Ligues 1 et 2, chaque club dispose au bas mot de trois étrangers, soit un total de pratiquement 70 joueurs avec parmi eux à peine 3 éléments ayant réussi. Que font les 67 autres ? Tous simplement ils barrent la route à nos jeunes talents. Interdiction également des entraineurs étrangers en donnant leurs chances aux techniciens locaux qui ne manquent absolument de rien pour crever le plafond et réussir de très belles choses. Un club est donné en exemple dans cette affaire : le CSHL qui a toujours adopté cette voie à l'exception de cette année (Buscher-Dragan). Il a été derrière l'éclosion des Souayah, Ben Belgacem, Akacha, Khanfir, Laabidi, etc. Et bien sûr ne plus avoir recours aux arbitres étrangers pour nos matches dits chocs.
• Le mot de la fin ?
- Un pressant appel aux Gafsiens pour soutenir leurs couleurs dans le respect de l'éthique et à nos responsables fédéraux pour faire appel aux sommités et aux gloires foisonnant sur la scène sportive. Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH