5%, C'est le taux du recul enregistré dans les investissements déclarés dans l'industrie durant les 8 premiers mois de l'année en cours, par rapport à la même période une année auparavant. Les matériaux de construction, moins attractifs aux investissements Ces cinq points pour cent, s'expliquent en termes de chiffres, d'une baisse des investissements de 1 846,1 millions de dinars durant les 8 premiers mois de 2009, à 1753,5 millions de dinars durant la même période de 2010. La plus importante baisse c'est celle qui a concerné les industries de matériaux de construction, de la céramique et du verre qui a été de 46,6%. C'est dire que les investissements dans ce secteur ont chuté de 449,2 millions de dinars en 2009, pour presque la moitié, à 240 millions de dinars. La deuxième plus importante baisse c'est celle enregistrée dans le domaine des Industries du cuir et des chaussures. Un secteur où les investissements ont baissé de 12,6%, pour voir les investissements passer de 24, 7 millions de dinars au cours des 8 premiers mois de 2009, à 21,6 millions durant la même période de 2010. Encore avec les baisses, et ce sont les industries agroalimentaires qui accusent un recul de 7,5%. Cette baisse est d'autant plus importante, à cause notamment de l'importance du volume. Au cours des 8 premiers mois de l'année en cours, 434,4 millions de dinars ont été investis dans le secteur, comparés à 469,8 millions de dinars, au cours de la même période une année auparavant. Les industries mécaniques et électroniques ont connu à leur tour un recul de 3,3%. Les investissements dans cette branche sont passés de 365,6 millions de dinars au cours de la période indiquée de 2009, à 353,4 millions de dinars au cours des premiers huit mois de l'année en cours. Le textile et l'habillement sauve la mise Ces baisses ont par ailleurs été palliées par certaines hausses dans d'autres secteurs ce qui a permis le recul de 0,5%. La palme d'or revient aux industries textile et habillement, avec notamment une croissance de 47,4%. Un secteur où les investissements ont grimpé, au cours des deux périodes indiquées, de 129,4 millions de dinars, 190,8 millions de dinars. Les industries chimiques ont carrément stagné, et les investissements qu'elles ont réussi à attirer ont été les mêmes au cours des deux périodes indiquées, à savoir 239,3 millions de dinars. Mais ce sont d'autres activités qui ont équilibré la balance. Des industries diverses (ID) qui ont progressé de 63,1%, en passant de 168 millions de dinars à 274 millions de dinars au cours de l'année en cours. Ce recul dans les investissements a touché autant les investissements mixtes que ceux 100% étrangers. Les investissements mixtes ont baissé de 478,6 millions de dinars au cours des 8 premiers mois de 2009, à 280 millions de dinars, soit une baisse de 41,5%. Idem pour les investissements totalement étrangers, qui ont reculé de 19,2%, en passant de 347,8 millions de dinars à 281 millions de dinars en 2010. Le régime totalement destiné à l'exportation a enregistré un bond de 20,4%, en passant de 589,2 millions de dinars au cours des premiers mois de 2009, à 709,5 millions de dinars en 2010. Destinés au marché local, les investissements ont accusé un recul de près de 17%, en baissant des 1 256,9 millions de dinars enregistrés en 2009, à 1044 millions de dinars en 2010. Répartis selon les régions, c'est la région Est qui la remporte haut la main en matière d'investissements avec une croissance de 6%, les portant ainsi de 1271,8 millions de dinars en 2009, à 1348 millions de dinars durant les 8 premiers mois de 2010. La région de l'Ouest a cependant été moins attractive et a accusé une baisse de près de 30%, et a vu les investissements attirés régresser de 574,3 millions de dinars, durant les mois indiqués de 2009, à 405,5 millions de dinars en même période de 2010. Les régions de développement régional n'ont à leur tour pas fait mieux, et ont vu les investissements attirés rétrograder de 2,7% (de 850,8 millions de dinars au cours des 8 premiers mois de 2009, à 827,9 millions de dinars au cours de la même période de 2010). A quand un résultat des campagnes de promotion de la Tunisie ! Ces baisses des investissements dans les secteurs industriels, et même s'ils ne sont pas généralisées poussent quand même à poser plus d'une question. N'était- ce pas une période de crise pour tous les investisseurs, notamment ceux étrangers ? Certes elle l'a été. Mais, à l'aube de la crise, on annonçait, de part et d'autre, que les périodes qui allaient venir allaient être propices à la Tunisie pour attirer des investissements et des capitaux en quête d'havres de paix. Et le département responsable avait, notamment l'année dernière, intensifié ses campagnes. Une de ces campagnes, et qui a bénéficié de tout genre de supports, c'est la campagne « Think Tunisia». Une campagne dont on a beaucoup entendu parler, mais ses résultats, du moins au cours de ces huit premiers mois de 2010, sont très en deçà des attentes. Et les chiffres sont là pour le prouver !