Près de 35 mille consultations en 2009 - Pilier de la société tunisienne, les jeunes âgés entre 15 et 29 ans représentent 30 % de la population. Ils intéressent particulièrement dès lors les acteurs dans le domaine de la santé qui œuvrent à les protéger contre les infections sexuellement transmissibles (IST) aux conséquences lourdes sur leur bien être, leur santé et leur équilibre et même au regard de la société tunisienne. Nul ne peut nier que ces infections menacent de façon permanente cette tranche d'âge très souvent peu informée quant aux risques des rapports sexuels non protégés. Face à cette situation, plusieurs institutions et associations ont été mobilisées pour sensibiliser les jeunes, les orienter et les prendre en charge. L'Office National de la Famille et de la Population (ONFP) en a fait son cheval de bataille depuis des années, où des programmes ont été mis en place pour protéger ces jeunes contre les dangers des IST. Des espaces de la Santé Sexuelle et de la Reproduction (SSR) ont été spécialement aménagés par l'Office dans différentes régions pour orienter, écouter et venir en aide aux jeunes désirant se renseigner sur la question ou faisant face à un problème dû au comportement sexuel non protégé, tel que la grossesse non désirée. L'ONFP offre également et de façon permanente des consultations au profit des jeunes. Ils représentent d'ailleurs 30 % de l'ensemble des consultations assurées en 2009. La plupart des bénéficiaires étaient des jeunes âgés entre 20 et 29 ans, soit 28 %, selon les chiffres fournis par l'office. Le nombre des consultations augmente au fil des années pour dépasser les 197 mille au bout de sept ans (2002-2007). Presque 35 mille consultations dans le domaine de la santé de la reproduction ont été assurées rien que pour l'année 2009 contre 36 mille il y a deux ans. Si le chiffre a légèrement diminué, celui du nombre des bénéficiaires ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre. En effet, 62834 jeunes se sont fait consulter en 2009 alors qu'ils n'étaient que 60702 en 2008. Mais au juste, quel genre de prestations désirent-ils ces jeunes ? La plupart des consultations, c'est-à-dire 51 % touchent la protection contre la grossesse et l'avortement. Viennent en deuxième position les infections sexuellement transmissibles, soit 24 %. Les consultations offrant une aide psychologique occupent la troisième position, avec 15,4 %. Les éducateurs pairs Toujours dans la même otique, l'office diversifie ses méthodes de travail pour mieux sensibiliser les jeunes. Les éducateurs pairs travaillent depuis des années sur la question. Partant du fait que le message passe beaucoup mieux entre les jeunes, l'ONFP forme annuellement mille jeunes dans le domaine de la santé de la reproduction, l'orientation et le conseil. Ils ont pour mission de renforcer les connaissances de leurs pairs sur la santé sexuelle et la santé de reproduction, de les sensibiliser sur les méthodes de transmission des infections et surtout les moyens de protection. Ils ont aussi pour tâche d'attirer l'attention des jeunes contre les comportements à risque et de les orienter vers les services offerts dans les espaces « SSR » pour adolescent(e)s et jeunes. Les éducateurs pairs jouent par ailleurs un rôle très important, parce que c'est eux qui animent ces espaces. Objectif : fournir les services par les jeunes c'est ce qui motive les demandeurs de conseil et de prise en charge à s'y rendre sans aucune hésitation ni crainte. Nul ne peut nier que les efforts déployés dans le domaine de la sensibilisation des jeunes contre les risques des rapports sexuels non protégés et des IST évoluent. Plusieurs programmes sont en train d'être réalisés dans ce sens et ce, en collaboration avec des intervenants internationaux à l'instar du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme. Finalité commune : lutter contre le VIH-SIDA et protéger notamment, les jeunes contre ce virus. Nous enregistrons d'ailleurs 70 nouveaux cas du SIDA chaque année dont 30 % se rapportent au sexe féminin et 70 % de sexe masculin âgés de moins 30 ans. Les services et les initiatives pris en faveur des jeunes pour les protéger contre les IST et le VIH-SIDA sont multiples en Tunisie. Des centres de dépistage anonymes, des campagnes de sensibilisation, des espaces d'orientation et d'information…Mais, ce travail de longue haleine nécessite une persévérance et une meilleure prise de conscience. Il importe en fait, de briser le silence sur la question et oser en parler haut et fort dans les médias au cours des différentes occasions. On n'arrive d'ailleurs, pas à expliquer les raisons pour lesquelles on a arrêté la diffusion du spot de sensibilisation contre les risques du VIH-SIDA et l'importance de prendre des précautions contre les rapports sexuels non protégés. Il est clair que c'est toujours un sujet tabou.