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A ce train, les médecins se retrouveront au chômage
Automédication… Chiffre faramineux : taux de prise de 60 %
Publié dans Le Temps le 27 - 10 - 2010

Et maintenant, n'importe qui peut établir un diagnostic de soins via Internet - L'automédication ou prise de traitement individuel est un phénomène qui a pris de l'ampleur avec la généralisation d'internet et le désir des Tunisiens d'en savoir plus sur leur santé, avant même d'arriver dans le cabinet du médecin. Les chiffres de l'automédication sont alarmants, et les effets secondaires plus fréquents que ce que l'on croit.
Nous avons interrogé médecins, pharmaciens et bon nombre de nos concitoyens et le résultat de cette enquête a de quoi alarmer, tant les risques sont grands…
C'est à un médecin que nous avons d'abord demandé de mettre les choses dans leur cadre, et pour lui : « un médicament aide à guérir, bien sûr, mais c'est aussi un produit potentiellement dangereux pour la santé lorsqu'il est pris sans les précautions d'usage, notamment au niveau du dosage, des effets secondaires et de l'âge du patient. »
Utiliser internet avec prudence
Deux récentes enquêtes sur l'automédication en Tunisie ont démontré que le taux de prise de médicaments dépasse les 60%, un chiffre effrayant lorsque l'on connaît les conséquences d'un tel comportement. C'est le cas de Manel, étudiante en sciences, qui raconte son expérience douloureuse : « j'ai fait une allergie à un antibiotique à base de Pénicilline, que j'avais pris pour soigner un gros rhume. Cela s'est manifesté par de petits boutons rouges sur tout le corps. Et ça me grattait partout, une horreur ! C'est à ce moment là que j'ai été obligée d'aller chez le médecin, qui m'a affirmé que j'étais devenue allergique à ce médicament et que je ne devais plus le prendre. »
En fait, cette jeune fille a été chercher la solution de ses problèmes de santé sur internet, comme bon nombre de Tunisiens, surtout les plus jeunes. En effet, avec l'explosion des sites médicaux sur la toile, l'augmentation des prix des médicaments, les factures salées des médecins spécialisés, les habitudes santé des Tunisiens ont changé et ce phénomène est devenu courant, surtout depuis une dizaine d'années.
Pour ce qui est des bobos soignés par l'automédication, on trouve principalement les douleurs, la fièvre, les maux de tête, les maux de gorge, les rhinites, les rhumes, les toux, les douleurs à l'estomac et autres troubles digestifs. On nous a également signalé ce phénomène d'automédication dans les soucis bucco-dentaires, les problèmes de circulation sanguine et enfin les problèmes de peau.
Selon un sociologue, l'automédication n'est pas un phénomène nouveau dans la société tunisienne : « souvenez-vous des remèdes de grand-mère qui provoquaient parfois des catastrophes, des herbes aux vertus plus ou moins avérées que l'on prenait pour les maux de tête et les migraines, des boissons chaudes que l'on nous faisait avaler pour soigner les rhumes, les refroidissements, la grippe… »
Poudre de perlimpinpin
Une opinion partagée avec un pharmacien de l'ancienne école qui précise cependant que « c'est la dangerosité des médicaments modernes qui doit être prise en compte, en plus des interactions avec d'autres substances. Chez moi, à part quelques médicaments anodins, je refuse de délivrer quoi que ce soit, surtout pas les antibiotiques. Certains se fâchent, mais j'essaye de leur expliquer les dangers d'une telle prise sans passer par le médecin, notamment pour ceux qui souffrent de diabète, de tension… »
Et quand on lui oppose qu'en Europe et aux Etats-Unis, des centaines de médicaments et autres molécules sont vendus dans les grandes surfaces, il souligne qu'il faut « distinguer médicaments et poudres de perlimpinpin ! Ce qui est vendu dans les grandes surfaces ne sont que des substances inoffensives, qui font du bien au moral, sans faire de mal au corps… »
Ce qui est sûr, c'est que l'automédication a augmenté depuis dix ans, c'est-à-dire depuis la généralisation d'internet chez nous. Une situation qui déplaît à bon nombre de médecins. L'un d'eux affirme : « les patients arrivent dans mon cabinet avec un diagnostic précis qu'ils ont lu sur des sites spécialisés. Parfois même ils ont une liste de médicaments possibles… Ils sont convaincus de tout savoir sur leur problème de santé et à la limite, je n'ai plus qu'à leur prescrire ces médicaments pour pouvoir les acheter en pharmacie… » Or internet est une source d'informations qui n'est là que pour donner une idée globale sur le problème de santé et c'est au spécialiste d'établir un diagnostic précis.
Pour la majorité de personnes que nous avons interrogées internet est perçu comme « un outil d'information complémentaire, qui aide à une meilleure compréhension du traitement et qui facilite la relation avec le médecin. » Mais pour les plus jeunes, les choses sont différentes. « Grâce à internet, je ne vais consulter le médecin qu'au dernier moment, lorsque les choses se compliquent… » Une situation dangereuse, car un diagnostic tardif peut mener à la catastrophe. Or ces sites n'ont pas vocation à se substituer à la consultation médicale et ne doivent pas la retarder.
Le pire, c'est qu'avec le développement du E-commerce, la vente de médicaments d'automédication en ligne fera aussi des dégâts sous nos latitudes dans un avenir proche, comme elle en fait actuellement en Europe et aux USA. Ce qu'il faut dire, c'est qu'Internet est un outil important, qu'il faut utiliser correctement… Il nous semble donc urgent d'organiser des campagnes de sensibilisation, de prévention et d'information précise, pour éviter les excès et les dangers qui résultent de l'automédication...


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