Raouf KHALSI - [email protected] - Alors que nous, Tunisiens tranquilles, quelque part pantouflards et, en même temps, toujours pris avec une délectation jubilatoire dans le rituel au quotidien, des hommes (et des femmes) veillent à notre quiétude, à notre sécurité, à nos caprices aussi. La nuit, où tous les chats sont gris ; le jour, où nos compatriotes sont plutôt râleurs ; qu'il fasse beau ou qu'il fasse mauvais, les forces de l'ordre, stoïques, patientes, mais professionnelles et fermes, sont là visibles et invisibles, omniprésentes et, surtout, patriotes et altruistes. Ce soir, la Tunisie dormira d'un sommeil profond. Car il n'existe guère de Tunisiens qui n'ait pas souffert pour Montasser qui peut être aussi, le mien, le vôtre… des Montasser que louvoient des prédateurs sortant d'on ne sait d'où. Mais elles, ces forces de l'ordre, quoique soulagées d'avoir réussi et d'être confortées dans leur mérite, eh bien, elles ne dormiront pas. Elles seront toujours aux commandes de la sécurité. Et si la Tunisie est classée à des rangs importants par les grands organismes de notation, c'est aussi grâce à la sécurité qui y règne. Montasser est, de nouveau, un garçon libre. Mais, désormais, quelque chose doit changer dans nos habitudes à nous. Aujourd'hui, toutes les sociétés du monde ont une sournoise tendance à la complexité et à la violence. Trop de films mettent en scène des psychopathes ainsi que le crime organisé. Or, si nous ne « vivons » cela que dans les films, c'est parce que la société tunisienne vit en sécurité, hormis quelques petites dérives inhérentes à toute société dynamique. Mais cela ne veut pas dire que nos concitoyens doivent se désengager de leur propre sécurité et laisser la police seule s'en charger…