Le Temps-Agences - Quelques dizaines de personnes revêtues de blouses blanches ont manifesté sans incident hier devant le bâtiment où se déroule le Sommet UE-Inde à Bruxelles pour réclamer le libre accès aux médicaments génériques dans les pays pauvres. MSF critique certaines dispositions des négociations en cours sur un accord de libre-échange entre l'UE et l'Inde, qui pourraient compliquer l'accès aux médicaments génériques pour les pays pauvres. L'UE et l'Inde négocient depuis 2007 pour tenter d'aboutir à un accord de libre-échange qui pourrait être conclu au début de l'an prochain. Selon MSF, le projet d'accord actuellement en discussion "contient plusieurs dispositions alarmantes sur la propriété intellectuelle, plus strictes que ne l'exige aucun règlement de commerce international, et qui menacent l'approvisionnement de médicaments essentiels venus d'Inde", notamment pour le traitement du sida. Parmi ces dispositions, MSF met en cause "l'exclusivité des données" qui obligerait les groupes génériques désirant déposer un médicament à "mener à nouveau tous les essais cliniques". Si ce principe était mis en place, les fabricants indiens de médicaments génériques ne pourraient plus se baser sur les données cliniques existantes pour obtenir l'autorisation de mise sur le marché de leurs propres médicaments. Ils devraient mener eux-mêmes leurs proches recherches cliniques, au risque d'augmenter sensiblement leur coût de production et, par conséquent, leur prix de vente.