Comme attendu, l'ultime journée de l'aller n'est pas passée inaperçue. Mais entre l'alternative de voir l'Etoile passer en tête, on retrouve un Club Africain plus que jamais dominateur. Pour se distinguer encore mieux, la journée, jouée sur des pelouses lourdes n'a permis qu'à un seul recevant de gagner : le Club Africain justement. Tous les autres visiteurs ont pris le dessus en déplacement, sauf l'Etoile qui est revenue quand même de Bizerte avec la parité. Mais plus que ce nul assez curieux quand même, c'est la défaite d'El Gaouafel chez lui qui a le plus surpris. De ces résultats assez peu conformes le classement est sorti avec une hiérarchie dont le haut ne semble pas détromper la logique, mais dont les écarts concernant les clubs classés dans la seconde moitié du tableau ne promettent rien de définitif. Autre curiosité de la journée : l'étroitesse des scores, ce qui prouve que les valeurs sont de plus en plus rapprochées. Sauf en ce qui concerne la rencontre phare qu'on s'attendait à voir très disputée. Il n'y a pas eu photo à El Menzah où l'US Monastir a plus déçu que le Club Africain ait brillé. Le terrain lourd a apparemment gêné plus les Monastiriens que les Clubistes. Mais ce handicap n'a pas été le seul élément qui a favorisé le Club Africain la supériorité dont a été fait preuve le Club Africain a découlé de sa plus grande expérience. L'US Monastir a été en apparence, dépassée par l'événement. Il n'y a qu'à observer les trois buts du club. Tous ont été facilités par la défense monastirienne qui n'a pas fait preuve d'une stabilité sans faille. Autant que l'US Monastir, c'est l'Etoile qui a payé les pots cassés que cette journée a provoqué. Est-ce l'absence d'Opara qui a subitement éteint la flamme de l'Etoile ? n'exagérons pas, même si l'attaque étoilée a paru manquer d'efficacité. Le CAB a fourni un match musclé, ce qui, avec l'état du terrain, a compliqué la tâche de l'Etoile. Musclée fut aussi la rencontre de Radès samedi. L'EOGK a démontré de belle façon combien il est maintenant difficile de la manipuler. L'Espérance n'a pas réussi à développer son jeu. Par moments, elle s'est même montrée soucieuse d'éviter le pire. C'est en quelque sorte une reconnaissance de la valeur des Kramistes. Le Stade Tunisien à Sousse et l'Avenir à Béja ont fait de leur côté l'essentiel c'est-à-dire gagner. A un certain moment, ils étaient tous deux tout près de la défaite. C'est à la faveur du contre qu'ils ont dû leur salut. Ce qui n'était pas le cas du CS Sfaxien, autre vainqueur en déplacement. Un déplacement presque nautique tant le terrain d'Hammam-Lif était détrempé on pensait, en voyant cette rencontre à tous ces tracas qu'a dû endurer le Club Safxien. La maîtrise technique du CSS était visible, ses possibilités tactiques intactes. Sa victoire était sans problème. Il serait faux de ne pas le compter parmi les plus sérieux candidats au titre, même si aujourd'hui il compte sept points de retard sur le leader. Avant de clore, nous aussi l'aller, disons un mot sur cette rencontre jouée à Gafsa et que dimanche, dans ces colonnes on la désignait comme porteuse de toutes les surprises. En dépit de tous les paramètres, c'est l'Espérance de Zarzis qui est sortie vainqueur de ce derby. Cet exploit était toutefois pressenti. Mais pas avec cette netteté au score. Il faut dire que la réussite a été pour une fois du côté de Zarzis, après l'avoir fuie depuis si longtemps. L'aller est donc bouclé. La pause ne sera que de trois semaines si on ne prend pas en compte la coupe. Les écarts entre les cinq clubs de tête sont loin d'être décisifs. Celui qui sépare les six derniers au classement ne l'est pas non plus. Le retour est donc promis à une empoignade sans merci. En attendant on aura bouclé la cinquantième année du championnat depuis l'Indépendance du pays. Un demi-siècle qui mérite d'être revu avec attention pour mesurer le chemin parcouru depuis.