Dans une approche précédente au lendemain de l'époustouflante prestation de Maher Haddad devant l'Espérance à Radès, nous avions annoncé que l'ESS et le CA étaient très intéressés par le recrutement de ce joueur avec cette question pour conclure : « …Et si un club tiers surprenait tout le monde et raflait la mise ? » Nous ne croyions pas si bien dire car le CSS est parvenu contre toute attente à coiffer tout le monde au poteau après avoir soigneusement caché son jeu. Il est vrai que Mongi Bhar du fait du manque à gagner effarant lors des deux rencontres à Radès contre le CA et l'EST, était dans de très mauvais draps. La manne sfaxienne substantielle est arrivée à temps pour le débarrasser de ce boulet de canon qu'il trainait .Une transaction avec un montant record pour un joueur autochtone, il fallait le faire. Comment les choses ont évolué ? Pourquoi justement le CSS ? Maher Haddad que nous avons approché nous révèle tous les détails concernant son passage à Sfax. Ecoutons-le : - Le Temps : Il n'y a pas si longtemps, tu étais un illustre inconnu du régiment avant de devenir la vedette de cette seconde moitié de la première phase. Si on commençait par les présentations d'usage ? - Maher Haddad: Je suis né le 15/10/1988 à Paris où résident mes parents et mes deux sœurs. A 6 ans, j'ai rejoint le Paris Football Club (PFC) avant de rallier la PUC à l'âge de 12 ans. Il y a deux ans, je suis venu à Hammam-Lif en vacances chez mon oncle maternel qui m'a amené au municipal pour un test. Ridha Akacha donna de suite son aval pour me recruter. Mais j'ai dû évoluer avec les espoirs. Mon premier match fut contre Jendouba avec Fethi Laabidi. Buscher par la suite ne m'utilisa que très peu et je n'eus pleinement ma chance qu'avec Dragan qui a cru en moi. - Pendant ces périodes de galère où tu te morfondais soit sur le banc soit avec les espoirs, tu n'as pas eu envie de claquer la porte et de « rentrer » chez toi à Paris ? - A maintes reprises et en constatant l'injustice criarde dont je faisais l'objet, j'avais décidé de partir d'autant que j'étais toujours harcelé par mes ex-formateurs parisiens qui tenaient absolument à me reconquérir. Mais le public, mes coéquipiers et certains responsables ont toujours été là pour me consoler et m'assurer que le jour était imminent où je serais titulaire à part entière en devenant un élément incontournable des verts. - Quels sont les clubs qui étaient intéressés par ton recrutement ? - L'ESS, le CA directement et à un degré moindre l'EST qui l'a fait par des personnes interposées. - Comment se fait-il alors que tu débarques à Sfax ? - Je suis parti en vacances chez mes parents à Paris. De retour, le président m'a informé de l'offre du CSS et m'a demandé si Mr Jarraya pouvait m'appeler pour discuter avec moi les clauses me concernant. Ce qui fut fait en me rendant chez Mr Chafik Jarraya à la capitale. - Une idée sur les propositions sfaxiennes en dehors des 400 mille dinars dans l'escarcelle de Mongi Bhar ? - Tout ce que je puis dire, c'est que le contrat s'étale sur 4 ans et demi. Au début, l'offre financière était dérisoire mais finalement je suis parvenu à négocier et à obtenir ce que je voulais. Primes de rendement, salaires, voiture, résidence d'abord dans un hôtel en attendant de passer dans un appartement à moi, tous les avantages quoi. - Tu vas changer de succursale bancaire donc une fois à Sfax ? - Vous croyez que je dispose d'un compte en banque ici à Hammam-Lif ? Les 500 dinars que je perçois ne m'autorisent guère à faire des économies vous en convenez fort bien ! - Quels sont tes objectifs en te rendant à Sfax ? - Le CSS est une grande équipe qui joue toujours pour les titres avec des participations africaines régulières. Je ferai tout mon possible pour contribuer à améliorer les résultats du club et son classement. - Le titre national, tu y crois encore ? - Difficile mais il ne faut jamais insulter l'avenir. Et à défaut de la plus haute marche du podium, ce sera la seconde place nous permettant de participer à la ligue des champions. - Ton adaptation à Sfax sera facile ? Avec qui penses-tu le mieux t'entendre ? - Je n'aurai pas de problème d'adaptation étant de nature très sociable et connaissant parfaitement mes limites. Par contre, je ne puis vous répondre concernant le second volet de vôtre question du moment que je ne connais pas encore mes futurs coéquipiers. - Un mot pour la famille hammam-lifoise ? - Je remercie tous ceux qui ont été à mes côtés en me soutenant lors de mes nombreux moments de déprime tout en souhaitant aux verts un avenir des plus radieux. - Un message pour les supporters sudistes ? - Je suis un gagneur et je ferai tout ce qui est en mon possible pour rendre le sourire aux sfaxiens en contribuant par mes efforts inlassables à améliorer les résultats. - Un défenseur que tu crains particulièrement ? -Je respecte tous mes adversaires, mais je ne crains personne. Mon bagage technique me permet de m'en sortir aisément de leur marquage. - Une pensée secrète vers le l'Europe ? - Je suis encore très jeune et je suis sûr qu'en travaillant très dur je terminerai ma carrière en Europe et pas spécialement en France où je suis déjà attendu.