Un ingénieur, ressortissant d'un pays africain s'est trouvé en Tunisie pour préparer une éventuelle émigration clandestine en Europe. Selon ses dires, il a entamé son périple en quittant son pays pour aller travailler en Mauritanie. Il a trouvé emploi dans un port. Il a connu un ressortissant maghrébin avec qui il a lié connaissance. Il lui a fait part de son désir de rejoindre l'Europe. C'était l'aubaine pour ce ressortissant maghrébin qui a sauté sur l'occasion pour lui promettre de l'aider à réaliser ce qu'il cherchait. Il lui a demandé de l'accompagner au Maroc pour joindre à partir de là les côtes espagnoles. Ainsi ils ont quitté la Mauritanie. Une fois au Maroc et après un bref séjour, il lui a expliqué qu'il serait plus facile de prendre le large en passant par la Tunisie. Les deux compères sont donc arrivés en Tunisie et ont élu domicile dans une cité populaire de la banlieue nord de la capitale. Entre-temps, le Marocain a remis à ce ressortissant africain un billet de deux cents euros. (Un faux billet que l'inculpé a essayé d'écouler). L'information est parvenue aux auxiliaires de la justice qui se sont rendus au domicile de l'inculpé et ont saisi chez lui, le faux billet, ainsi que du papier spécial permettant d'imprimer des billets. Interrogé, il a nié avoir voulu écouler des faux billets. Il a déclaré que ce billet de deux cents Euros lui a été délivré par son ami et qu'il n'a jamais pensé qu'il s'agissait d'un faux. Son ami maghrébin est parvenu à s'enfuir et un mandat de recherche a été lancé à son encontre par INTERPOL. L'inculpé africain a été traduit en état d'arrestation devant la 4ème chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Il a nié devant le juge son implication dans ce trafic faux billets. Il a relaté toutes les péripéties de cette affaire. Son avocate a plaidé la bonne foi de son client Elle a demandé sur cette base son acquittement pur et simple. Après les délibérations les juges ont condamné l'inculpé à une peine de dix ans de prison ferme.