L'activité touristique est quasi nulle. Mais aucun trouble n'est venu perturber le quotidien de certains clients (environ 150) qui ont décidé de rester à destination en signant une décharge. La suspension des départs des vacanciers français à destination de la Tunisie a été prolongée jusqu'au 23 janvier. Force est de constater que dans cette «révolution des jasmins» pas un seul touriste n'a été molesté. Les TO se sont réunis pour voir comment va évoluer la situation. Le Centre d'Etude des Tours Operateurs français (CETO) précise dans un communiqué que « pour les départs jusqu'au 31 janvier, les tour-opérateurs assouplissent leur politique commerciale, acceptant des modifications sans frais ou des reports sans frais des voyages concernés à une date ultérieure sur la Tunisie ou toute autre destination programmée et aux conditions en vigueur du tour-opérateur ». Selon les opérateurs, ces reports sont possibles jusqu'au 31 mars ou au 31 octobre. « En ce qui concerne les départs dans la période des vacances d'hiver (départs à partir du 12 février), les voyagistes continuent d'évaluer la situation locale et vont arrêter leur décision au plus tard le vendredi 21 janvier ». Trois tour-opérateurs suédois : Ving, filiale de Thomas Cook, Apollo, et Detur ont déjà annulé quinze vols charters vers la Tunisie soit près de 2.000 séjours entre février et mai. Face à cette situation difficile, les professionnels espèrent trouver une issue pour les mois à venir. La Fédération régionale des agences du Cap Bon s'est réunie avec les voyagistes pour évaluer la situation et proposer des actions communes pour booster l‘activité touristique tout en sauvegardant l'emploi du personnel. La solidarité des TO français ne cesse de se manifester envers la Tunisie. Plusieurs espèrent un retour au calme surtout qu'il existe un réel attachement affectif des Français pour les Tunisiens. Kamel BOUAOUINA ----------------------------- Témoignages des professionnels L'activité touristique est quasi nulle. Mais aucun trouble n'est venu perturber le quotidien de certains clients qui ont décidé de rester à destination en signant une décharge. Face à cette situation difficile, les professionnels espèrent trouver une issue pour les mois à venir. Ils se réunissent pour évaluer la situation et proposer des actions communes pour booster l‘activité touristique tout en sauvegardant l'emploi du personnel. Leur solidarité ne cesse de se manifester envers la Tunisie comme en témoigne ces témoignages : Wahid Ibrahim, ex-cadre de l'ONTT et expert en tourisme « La Tunisie est en train d'accumuler un extraordinaire capital de sympathie à l'échelle mondiale, ce qui lui procurera un degré de notoriété qu'aucune campagne de publicité n'aurait pu générer » « Je suis en train de respirer à plein poumon ce vent de liberté qui souffle enfin sur notre pays .Pour ma part, je trouve que le qualificatif «Révolution du Jasmin» est trop touristique, trop naïf et trop mièvre et ne traduit pas suffisamment la force et la virilité des revendications populaires qui portent et je l'espère porteront toujours sur les valeurs essentielles de LIBERTE et de DIGNITE. En ce moment, la revendication du peuple tunisien est dirigée, à juste titre d'ailleurs, vers des considérations nationales plus vitales que le suivi de la conjoncture touristique. Je pense, aussi, que les hôteliers et les opérateurs touristiques qui ont jusque là largement engrangé les bénéfices du secteur devraient maintenir le personnel dans leurs emplois et leur servir leur salaire jusqu'à la reprise .Le tourisme tunisien doit aussi faire sa révolution en devenant plus équitable et plus attentif aux revendications sociales de ceux qui y travaillent et qui ont été à la base de son essor. Certes, la valeur Capital est importante mais la valeur Travail ne l'est pas moins. Dans les circonstances actuelles, les hôteliers seraient mal inspirés de venir solliciter des investissements publicitaires qui seraient de toutes les façons stériles ou d'autres avantages liés à leur endettement .S'ils veulent garantir la pérennité de leurs entreprises ,ils doivent d'abord régler leur dette de solidarité nationale. Grâce à cette Révolution que nous sommes en train de vivre , la Tunisie est en train d'accumuler un extraordinaire capital de sympathie à l'échelle mondiale, ce qui lui procurera un degré de notoriété qu'aucune campagne de publicité n'aurait pu générer .Restons donc optimistes. » André Akrich, directeur à Sun Marin « Soyez assurés de notre soutien total et de notre solidarité pour la Tunisie en ces temps difficiles » Nous suivons de près la situation en Tunisie. La reprise se fera en fonction de ce qui va se passer, si la situation se calme, que cela devient durable et donc qu'on n'en parle plus dans les médias, alors les ventes repartiront, car au-delà de l'attrait touristique de la Tunisie, il existe un réel attachement affectif des Français pour les Tunisiens et je pense qu'ils voudront le leur montrer en retournant très vite en Tunisie. A ce titre, le salon des Thermalies à partir du 20 janvier sera d'ailleurs un très bon test. Je souhaite bon courage et soyez assurés de notre soutien total et de notre solidarité pour la Tunisie en ces temps difficiles »