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“Le parlement”, l'islamophobie, l'islamisation et l'intimité dévoilée
La toile - La randonnée quotidienne des Facebookers
Publié dans Le Temps le 12 - 02 - 2011

La toile tunisienne continue de se concentrer sur la Révolution. Après avoir participé à la chute du dictateur, appelé à la chute de la dictature, elle se met aujourd'hui à la l'édification de la nouvelle Tunisie. Dans ce but, éradiquer les racines du mal afin de ne lui laisser point de chance pour survivre dans la nouvelle ère, continue à être l'une des principales activités des facebookers.
En outre, les preuves prouvant que des personnes ou des organisations aient été des lèche-bottes, des pilleurs ou des supporters farouches de l'ancien régime, sont les principaux documents qui circulent sur le net. Les gens qui l'aient été et qui ont osé aujourd'hui se faire porte-parole de la révolution sont les plus lynchés.
Le parlement de la honte
Ainsi, la réunion tenue par le parlement pour voter et transmettre le pouvoir au président de la république dans l'instauration des lois a pendant plus de vingt-quatre heures alimenté des commentaires cinglants. Les internautes ont été unanimes : les crises d'hystérie lesquelles on a pu voir de personnes défendant le peuple et la révolution ont été jugés comme pathétique mascarade que les parlementaires auraient dû épargner au peuple. Ils auraient dû simplement voter dit-on sur la toile et une à une les personnes ayant participé au show on été “ démasquées “ preuve à l'appui de leur complicité avec l'ancien régime.
Droit de réponse
Et les facebookers se montrent ouverts, tel un animateur de débat, en faisant circuler l'opinion et l'opinion opposée. On trouve alors une vidéo du chef du district du Kef présenté comme accusé, à qui on a par ailleurs affligé “ barbarement et honteusement “ sa punition et une autre où il est décrit comme une victime. On retrouve une vidéo d'une femme accusant le nouveau gouverneur de Bizerte de vol et de malhonnêteté et une autre où le gouverneur répond à ces accusations.
Les groupes se formant constituent également des vraies campagnes contre ou pro certains leaders. Néjib Chebbi, Rached Ghannouchi ou Marzouki sont tout aussi admirés que lynchés, selon les groupes qui se constituent.
Un hommage est par ailleurs rendu à l'armée tunisienne qui non seulement protège les Tunisiens, mais qu'on voit dans certaines vidéos participant au nettoyage des rues. Un point d'honneur est accordé également au ministère de l'intérieur, longtemps considéré comme ennemi par le passé. Et pour cause, la constitution d'une page Facebook dont le but est de communiquer avec les facebookers.
Islamophobie et islamisation
L'Islam était jusqu'ici un sujet tabou en Tunisie. D'un côté, l'ancien régime réprimait les pratiquants assidus, d'un autre opprimait ceux qui déclaraient s'être convertis à d'autres religions. Les Tunisiens se sont alors partagés entre ignorants de l'Islam et donc aient cultivé la peur qu'il inspire à certains et pratiquants se sentant humiliés et donc se sont senti concernés par le fait de protéger leurs droits. Ce partage se lit aujourd'hui sur la toile. Entre ceux qui expriment une vraie paranoïa face à l'Islam, paniquant à l'idée de voir des voilées ou barbus se baladant librement en Tunisie, mélangeant les termes : musulmans, islamistes, terroristes et ceux qui appellent à l'islamisation de la Tunisie, seul moyen pour eux de garantir leurs droits.
Et pourtant il existe bien un modèle de laïcité garantissant les droits des uns et des autres, celui de la Suède. Chacun est libre de pratiquer sa religion et ses croyances n'est pas quelque chose d'impossible. Ce qui compliquerait bien les choses par contre est que la société elle-même tombe dans la paranoïa d'un côté ou de l'autre et que les individus continuent à s'attaquer mutuellement et à s'insulter.
Intimité dévoilée
L'ancienne première dame, continue elle aussi à avoir tous les jours son lot d'insultes, de stigmatisations, d'ironie et même de scandales. Ce qu'on n'osait même pas murmurer tout bas il y a à peine deux mois, fait aujourd'hui un tabac. Deux vidéos sont par ailleurs les plus partagées et visionnées. La première est celle d'un garde rapproché qui a jugé de son devoir envers la nation de dévoiler les intimités du couple Ben Ali, avant et après le mariage. C'est à croire que connaître les petites habitudes mal-saines de l'ancienne première dame pouvaient participer à la construction de la nouvelle Tunisie pour que le garde en question croit avoir rendu service au pays en les dévoilant.
La deuxième vidéo est celle d'une petite excursion maritime où l'on voyait l'ancien président, sa femme, leurs familles et Soha Arafat. C'était le bon vieux temps …
La voix de la raison
Malgré que nombreux continuent sur la toile à cultiver une curiosité sans borne pour les secrets des Ben Ali-Trabelsi, d'autres sont déjà passés à la nouvelle ère. On continue alors à attirer l'attention des gens sur la nécessité de reprendre le travail, d'arrêter les grèves, de faire attention aux mouvements de protestation qui constituent l'occasion à des pillards, des miliciens ou des anciens prisonniers d'y apporter de la violence.
On essaye également de dévoiler qui sont derrière les violences et le mouvement d'incendie visant les commissariats. On met en garde contre ceux qui risquent de saboter la construction de la Tunisie, mais ceux également qui essayent d'effacer l'identité de la Tunisie. Ainsi, on retrouve également des vidéos qui parlent des francs maçons, appelant à la vigilance contre leur présence dans le gouvernement. La toile se montre alors plus diversifiée que jamais. Seulement il faudra toujours savoir faire le tri, au risque de tomber dans la paranoïa.
Le personnage invité
Et même si les internautes tunisiens ne laissent point échapper le moindre détail sur ce qui se déroule en Tunisie, ils gardent un œil sur ce qui se passe dans les autres pays, l'Egypte à leur tête. La même pression ou presque ressentie avant les discours de Ben Ali avant sa chute, se fait sentir avant ceux de Moubarak. Aussitôt qu'il finit de prononcer son discours, les commentaires, blagues ou critiques se font remarquer dans les différentes pages et profils. Certes, on soutient les Egyptiens contre le régime, mais on s'amuse également à relater les points communs entre le Pharaon du Nil et l'ancien dictateur tunisien. Assistons-nous par l'occasion à la naissance du nouveau nationalisme arabe enterré par les leaders, réclamés par les peuples dans leur lutte commune pour la liberté ?


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