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« L'avocat a malheureusement perdu son image de marque... Il faut donc réhabiliter la profession au niveau moral et matériel. »
Corps de métiers - Prochaines élections des avocats - Me Hssan Karray, candidat au Conseil de l'Ordre :
Publié dans Le Temps le 09 - 06 - 2007

Le 30 juin courant aura lieu l'Assemblée Générale Elective du Conseil de l'Ordre des avocats.
Le 1er juillet 2007, un nouveau bâtonnier et un nouveau Conseil de l'ordre prendront les choses en main. Les avocats attendent beaucoup d'eux et espèrent qu'ils puissent tout mettre en œuvre pour réhabiliter la situation de crise que vit actuellement la profession et résoudre les problèmes en suspend dont notamment la couverture sociale et l'Institut supérieur des avocats.
Le Conseil et à sa tête le Bâtonnier auront trois années pour apporter du renouveau et rendre à César ce qui lui appartient.
A cette occasion, nous avons entamé, depuis le mois de mai, une série d'interviews des candidats des différentes structures de la profession.
Notre invité aujourd'hui est Me Hassen Karray, avocat à la Cour de cassation et candidat au Conseil de l'Ordre. Il a entamé l'exercice de la profession d'avocat depuis 1992 dans la région de Sfax. En 1993, il a été élu membre du comité directeur de l'association tunisienne des jeunes avocats. En 1998, il a été élu membre à la section régionale de Sfax du Conseil de l'Ordre des avocats. Et depuis environ quatre années, il est avocat à la cour de cassation.
Dans cette interview, Me Karray présente son programme et avance quelques solutions selon un ordre de priorité.

Le Temps : Comment évaluez vous la situation actuelle des avocats et quel est votre programme électoral ?

Me Hassen Karray : Mon programme repose essentiellement sur la nécessité de la réhabilitation de la profession d'avocat au niveau moral et matériel.
Nous savons tous aujourd'hui, que la profession passe par une crise. L'avocat a perdu son image de marque. Il a perdu sa réputation et la confiance des clients qui ne le respectent plus comme avant. Ceci est dû essentiellement aux campagnes de « déformation » qui ont visé notre profession. Heureusement, que les solutions existent. Mais il faut agir vite et selon un ordre de priorité.
A mon avis, il est impératif de commencer par le problème de la couverture sociale. Il est inadmissible que les avocats continuent à vivre dans la peur et sans aucune assurance. C'est un problème qui a beaucoup duré sans qu'aucune décision ne soit prise dans ce sens. Il est vrai que les tentatives pour remédier à ce problème ont été plusieurs mais elles ont toutes échoué. Aujourd'hui, la solution consiste à convaincre le pouvoir que les avocats doivent préserver leur caisse de prévoyance et de retraite et s'inscrire à la CNAM pour bénéficier de la couverture sociale. C'est une souscription qui doit être obligatoire. Le nouveau Conseil doit être en mesure de convaincre les autorités compétentes et déterminer le montant de la souscription au cours des six premiers mois du nouveau mandat.
Deuxièmement, il faut faciliter le travail de l'avocat notamment dans les tribunaux. Le pouvoir judiciaire doit être compréhensif et doit tout mettre en œuvre pour nous faciliter l'exercice de la profession.
Les secrétariats des tribunaux doivent améliorer leurs méthodes de travail et le nombre des audiences doit baisser afin de permettre aux avocats de prendre leur temps pour plaidoyer. Etant donné que c'est leur principale mission.
Au niveau matériel, il faut permettre à l'avocat de pouvoir améliorer son revenu. Celui-ci a diminué considérablement à cause du nombre élevé des avocats qui atteint aujourd'hui plus de 6000. Actuellement, le revenu annuel des jeunes avocats qui représentent environ 60 à 70% du total n'atteint pas une moyenne de cinq mille dinars.
A cet effet, nous pensons que l'Institut supérieur des avocats participera à la résolution de ce problème de surnombre.
Par ailleurs, il faut élargir le champ d'intervention des avocats. Des textes de lois doivent être promulguées dans ce sens. L'avocat doit remplir son rôle dans la rédaction des contrats relatifs à la propriété foncière. Actuellement le plus grand nombre des contrats passe par la direction de la propriété foncière qui joue un double rôle : rédaction et enregistrement des contrats. C'est une concurrence déloyale qui nuit à tout le système et à l'intérêt général.
Le rôle de l'avocat est également déterminant dans la rédaction des contrats au profit des grandes entreprises économiques et dans le Code du Statut Personnel.

. Comment peut-on résoudre le problème de l'Institut Supérieur des Avocats qui est resté au stade de projet en suspend ?

- On peut résoudre le problème de l'Institut supérieur des avocats en instaurant le débat avec le ministère de tutelle notamment en ce qui concerne les textes d'application et spécialement la composition du conseil scientifique qui jouit d'un rôle important dans la détermination des programmes à étudier et des examens. Il a également un rôle important au niveau de la formation et du recyclage des avocats vu que le diplôme de l'Institut est essentiellement professionnel.


. Qu'attendez vous du nouveau Conseil de l'Ordre ?
- Le Conseil doit être homogène. La priorité doit être accordée aux problèmes d'ordre professionnel. L'intérêt de la profession doit primer.
Le nouveau Conseil est appelé à mieux faire connaître la profession d'avocat à travers l'organisation des rencontres et des journées portes ouvertes en partenariat avec les organisations nationales comme l'UTICA, la propriété intellectuelle et industrielle...
Sensibiliser les gens, quels que soit leur statut et leur domaine, au rôle important de l'avocat dans l'instauration de la justice et la défense des droits et des libertés.
Il faut aussi accorder une importance majeure à la formation continue des avocats et au recyclage pour qu'ils soient au diapason du progrès technologique notamment à l'ère de la mondialisation. Nous devons être au courant de toutes les nouveautés en ce qui concerne les engagements électroniques, la sécurité des données personnelles véhiculées à travers le net, la signature des contrats sur le réseau....surtout que la sécurité et les droits c'est tout à fait notre domaine.
Des conventions doivent êtres signées avec les parties concernées pour accorder des avantages matériels aux avocats afin qu'ils modernisent leurs bureaux.
Les cabinets des avocats doivent être équipés par des ordinateurs connectés au réseau internet et des logiciels développés pour faciliter l'exercice du métier. Les avocats doivent avoir leurs adresses mail et leurs sites web.
Le Conseil doit aussi lutter contre le courtage qui influe négativement sur notre profession. C'est un vrai phénomène qu'il faut combattre.
Le Conseil de l'Ordre doit présenter un nouveau projet de règlement intérieur qui doit déterminer l'éthique et la déontologie du métier en prenant en considération les évolutions actuelles.
Le règlement intérieur doit fixer les principales infractions, interdire le courtage et éviter les déviations pour que le conseil de discipline puisse agir en toute transparence.
Le conseil de l'ordre doit remplir son rôle de défenseur de nos droits et de nos intérêts. Il doit intervenir à chaque fois qu'il le faut pour résoudre les problèmes que rencontre l'avocat tunisien.
Il faut également accorder plus d'importance aux assemblées générales qui sont décisives et qui ont malheureusement perdu leur valeur.

. Que pensez-vous des Conseils précédents et êtes-vous optimiste pour la période à venir ? Ne craignez-vous pas qu'on soit après trois ans encore à la case de départ ?
- Malgré tout, je suis plutôt optimiste, car nous avons atteint un stade où le pouvoir et les avocats sont tous les deux conscients de la gravité de la situation et de la nécessité de réformer le secteur qui reste un secteur vital embauchant le plus grand nombre des diplômés en droit.
Les Conseils précédents n'ont pas été capables de réaliser certains acquis importants.
Par exemple, le Conseil sortant n'a pas bien joué son rôle en ce qui concerne l'Institut supérieur des avocats et a préféré rompre le débat. Le résultat, c'est que nous ne sommes pas parvenus à une solution. Au contraire nous avons cumulé un autre problème qui est resté en suspend.
Il faut cesser la méthode de chaises vacantes qui ne fait qu'empirer la situation. Le conseil doit formuler des revendications réelles et logiques et il doit les défendre.
Aussi, les avocats sont appelés à s'unir pour constituer une entité homogène et un pouvoir.
Le nouveau conseil doit instaurer un débat sérieux et sincère avec les autorités de tutelle.

. Comment voyer vous le profil du Bâtonnier ?
- Le bâtonnier doit être rassembleur pour pouvoir unifier tous les avocats quel que soit leur appartenance politique. Il doit bénéficier d'une grande indépendance. Parce qu'un bâtonnier trop politisé ne peut pas être rassembleur.
Il doit avoir une grande capacité à poursuivre le dialogue et posséder une longue expérience pour bénéficier du respect de la part de toutes les générations d'avocats et pouvoir concilier entre les ambitions et les objectifs de tous.


. Est-ce que ce profil existe dans l'un des onze candidats au bâtonnat ?
- Certes, ce profil existe dans plusieurs même s'il n'est pas complet. Mais il exclut également bien d'autres.

. Que pensez vous de la candidature de Me Mansour Cheffi, sachant qu'il a atteint les soixante-dix ans ?
- Effectivement Me Mansour Cheffi répond au profil du bâtonnier puisqu'il est indépendant. Il bénéficie de longues années d'expérience et du respect de la majorité des avocats. L'âge ne constitue pas un handicap tant qu'il y'aura un Conseil de l'ordre avec plusieurs membres qui peuvent se partager les tâches. L'essentiel c'est que Me Cheffi peut rassembler les avocats.

. Le mot de la fin
- Je pense que nous sommes arrivés à une étape cruciale. Ces élections ont en effet, un rôle important, dans l'avenir de notre profession puisque nous sommes à la croisée du chemin.
Je demande aux collègues avocats de venir nombreux assister à l'assemblée générale élective. Malheureusement, je ne pense pas que le taux de participation va dépasser les 50% à cause de plusieurs démissions. C'est pour ça, que je leur demande de venir et d'exercer leur droit à l'élection dans l'espoir d'un avenir meilleur.
Interview réalisée par Afef BEN ABDELJELIL


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