Il a fait beaucoup de choses pour la culture, et beaucoup de choses pour la Tunisie, cela il ne faut pas l'oublier. A moins d'avoir la mémoire courte… La « Saison Tunisienne en France », c'était lui, les « Nuits de Ramadan », c'était lui aussi ; des documentaires, un long-métrage magnifique ! -« Mme Butterfly »-, tourné en Tunisie, et combien d'autres manifestations, bien entendu à caractère culturel, auxquelles il aura impulsé ce coup de pouce nécessaire, salvateur, afin qu'aboutisse un projet auquel il croit, afin qu'un rêve d'artiste ne demeure pas lettre morte, et comme manière de fidélité, aussi, à son pays d'adoption, qu'il aura aimé dès le premier instant où il a mis les pieds un jour… Son humour, sa tendresse, sa profonde culture, son ouverture sur l'Autre, sur tous les Autres, font qu'on ne peut pas douter, fut-ce l'ombre d'un instant, de sa sincérité, quand il a choisi de faire son « mea-culpa » avec les mots du cœur : « Il faut rééquilibrer la balance. J'ai travaillé pendant 30 ans pour la Tunisie… et aujourd'hui encore, je suis profondément attentif, et désireux d'accompagner ce qui se passe en Tunisie. Je suis absolument sincère. Plus que sincère : investi. Celui qui vous parle, a suscité une déception, et une déception forte, je le sais. Et j'en ai souffert d'infliger à des gens que j'aime, que je respecte, une blessure qui me touche moi en premier. J'en suis très peiné… ». En visite de travail en Tunisie, et dans l'objectif de relancer la coopération culturelle, entre nos deux pays, notamment dans le domaine du cinéma et du livre, mais aussi du patrimoine, Fréderic Mitterrand a rencontré la presse, le temps d'un « round up », sur les questions les plus importantes qui ont fait le fruit de ses rencontres avec, respectivement, le ministre de la culture, et le ministre du Tourisme et du Commerce, dans l'idée d'appuyer, et de faire avancer, de concert, un certain nombre de projets, dont : la création d'un Centre National du Cinéma, et d'un Centre National du Livre, tout en oeuvrant également à la promotion du patrimoine tunisien, dans cette Tunisie de l'après révolution du 14 janvier. Un programme d'une richesse exceptionnelle, qui consistera entre autres, à l'élargissement du parc –quasi inexistant aujourd'hui- des salles de cinéma, ainsi que l'impulsion de mécanismes d'investissement culturel, dans le but d'implanter des multiplexes sous nos latitudes, sans oublier les régions, trop longtemps laissées en marge. Idem pour le livre, et le développement du réseautage des bibliobus, ainsi que la revalorisation du patrimoine muséographique, et celui des sites, au potentiel dilapidée hélas, jusqu'ici, et qui gagneraient à être mis en valeur pour encourager enfin, ce tourisme culturel, autrement porteur si on lui en donne les moyens. Egalement, en matière de coopération culturelle entre la Tunisie et la France, le ministre de la Culture a rencontré les responsables de la Télévision d'Etat, pour établir un programme d'expertise, avec la Télévision française, au profit des techniciens, et autres gens du métier, dans la perspective de repenser une télévision qui prendrait en compte aussi, les régions, ainsi que les attentes de la communauté tunisienne en France. « Un hiatus à combler », précisera le ministre. Une coopération culturelle plus vivante que jamais, voilà ce que notre « Frédo » national appelle de tous ses vœux, ainsi que la concrétisation de moult projets artistiques, brassant large, pour démontrer, si besoin est, la force du lien qui unit la Tunisie à la France, dans le domaine culturel ici en l'occurrence, pour que l'amitié et le partage, ne soient pas de vains mots. Fréderic Mitterrand a parlé avec les mots du cœur, et comme il connaît la Tunisie mieux que personne, gageons qu'il sera, encore une fois, son meilleur ambassadeur…