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Les prémices d'une relance de la coopération tuniso-française
Visite d'Alain Juppé en Tunisie
Publié dans Le Temps le 22 - 04 - 2011

Avant-hier, la Tunisie a eu comme invité privilégié Alain Juppé, ministre des affaires étrangères français. Il n'est pas venu les mains vides, il a apporté avec lui un joli cadeau : un chèque de 350 millions d'euros en guise de soutien à la Tunisie. Mais il n'y a pas que cela. La venue de Juppé atteste de toute l'attention grandissante de la France à l'égard la Tunisie.
Le ministre a donné chez l'ambassadeur Boris Boillon, une conférence de presse axée sur trois principaux thèmes, à savoir les relations bilatérales, la crise libyenne et la cause palestinienne.
Juppé s'est montré plus qu'optimiste et persuasif, pour le moins, il déclare que « l'avenir des relations tuniso-françaises est excellent. J'en suis encore plus convaincu après mon séjour à Tunis
Du fait que son séjour ait été bref, Juppé n'a pu entamer suffisamment de rencontres avec les responsables des différents partis politiques ainsi que des représentants de la société civile. Oui, parce qu'aujourd'hui, c'est tout un ballet de partis qui prolifère en Tunisie avec chacun dans sa poche des programmes, disons-le tout de même un peu à copier-coller. Cela étant, puisque la France a affirmé son soutien à la transition démocratique de la Tunisie, il y va de soi qu'elle accorde de l'attention particulière aux composantes de celle-ci. Soit ! En tous cas, le ministre des Affaires Etrangères français a donné ses consignes au chef de la diplomatie française afin d'assurer le suivi et l'évolution dans cette voie, quelque part sensible voire épineuse, eu égard aux évènements dans le pays. Il importe, en outre, de garder le contact avec l'ensemble des partis politiques et les représentants de la société civile.
Etayer les liens économiques et culturels entre les deux pays amis a été au cœur du discours de Juppé, tout comme cela a été le cas pour les autres ministres qui se sont relayés depuis le 14 janvier.
Par ailleurs, sur la question de la crise libyenne, le ministre a insisté sur le maintien des frappes dans l'unique but de protéger les civils ainsi que d'accompagner les forces du Conseil transitoire libyen. En revanche, même insistance sur le fait qu'il n'y aura guère de troupes de l'OTAN sur le sol libyen. Rassurant !
A ce propos Juppé a précisé ce qui suit : « Il est vrai que Kadhafi était courtisé, il y a quelque temps parce qu'il amorçait un retour au sein de la communauté internationale, assure le ministre français. Mais entretemps, Kadhafi a tiré sur sa population et continue à massacrer les civils. Alors, il est délégitimé et n'a plus de place au pouvoir en Libye et doit partir.» Cette précision tombe à point nommé. Car, la position de la France vis-à-vis de la crise libyenne a de même fait coulé beaucoup d'encre. La presse internationale, notamment, a pris son plus grand plaisir à rappeler à bon entendeur que Kadhafi était un ami très proche de Sarkozy, que l'on nomme désormais et que l'on s'étonne aujourd'hui de ce retournement de veste qui porte à confusion et sème le doute. Mais n'est-ce pas là le même motif qui a été avançé pour stigmatiser l'Elysée quant à sa position par rapport à la Révolution tunisienne ? Si la France entend se racheter et adopter une posture plus objective et rationnelle, en enfourchant un nouveau cheval de bataille, qu'il en soit ainsi. Il conviendrait mieux de l'y inciter que de la bourrer de critiques. Pour l'heure, le festival d'échauffourées auquel le monde assiste en Libye impose quelques idées en cale sèche, imposant à leur tour, dans l'essence, des scénarios morbides. Dans ce cas de figure, c'est sûr, nous ne pouvons dormir tranquillement.
Et puis, il y a la cause palestinienne. Une cause qui n'a de cesse de vieillir et d'accumuler les situations complexes et totalement incomprises. Alain Juppé est on ne peut plus clair sur la question : « la reconnaissance de l'Etat palestinien est sérieusement envisagée.»
Et Juppé d'ajouter : « la France est pour l'application des résolutions de l'ONU à propos du conflit israélo-palestinien, mais il y a blocage parce qu'il y a un Etat qui s'y oppose ». En fait, en ce qui concerne l'Europe, les pays membres projettent de se concerter sur la question palestinienne afin d'adopter une position commune. Par surcroit en parallèle avec l'approche de l'échéance du mois de septembre de l'année en cours, date à laquelle la question sera soulevée devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Passons à la fâcheuse question de l'immigration. Nous ne pouvons rien reprocher à Juppé, ni au pays qu'il représente. La France entend agir en conformité avec les principes de l'Union Européenne. D'ailleurs, la question sera creusée davantage entre Sarkozy et Berlusconi vers la fin du mois courant. Quoi qu'il en soit, certains en ont voulu à la France quant à son traitement qualifié de peu respectable des immigrés clandestins tunisiens qui ont, rappelons-le afflué en masse depuis la 14 janvier. La Tunisie attend de la France et de l'Italie une solution, « miracle », peut-être. Seulement voilà, la Tunisie doit aujourd'hui assumer l'entière responsabilité de ce phénomène lancinant. Pourquoi devrions-nous attendre que l'Europe règle nos problèmes à notre place. Sommes-nous pas, ni peu ni prou, adultes pour faire face à des problématiques que nous sommes les mieux à même de comprendre et déchiffrer ? La France et plus vastement l'Europe peuvent nous être d'un conseil utile, certes. Mais ne nous broyons pas l'esprit, il est grand temps pour nous d'assumer le problème de ‘l'immigration clandestine.
Par ailleurs, les derniers instants de la conférence de presse du ministre des Affaires Etrangères ont été consacrés à la question des islamistes en Tunisie. Pas question de les écarter de la scène politique et encore moins sociale, seule condition sine qua non : interdiction de la violence. Logique.
Et puis grande nouvelle : la Tunisie sera invitée au prochain Sommet du G8 qui se tiendra vers la fin du mois de mai 2011 à Deauville.
La Tunisie a intérêt à faire jolie face et à tirer autant que possible des enseignements pour une meilleure conduite de son projet de transition démocratique et des futures élections présidentielles, les premières dans le genre. Croisons les doigts !


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