Le Temps-Agences - Les Syriens ont encore défilé par milliers hier pour réclamer le départ du président Bachar Al Assad et exprimer leur solidarité aux habitants de Deraa où les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur des manifestants, rapportent des témoins. Un hôpital des environs de Deraa a réceptionné hier 15 corps criblés de balles de villageois sur qui les forces de sécurité ont ouvert le feu pour les empêcher de pénétrer dans cette localité du sud de la Syrie, a rapporté une source médicale. Selon cette source, cet établissement, situé à Tafas, à une dizaine de km au nord-ouest de Deraa, berceau de la contestation du régime, a également reçu 38 blessés. «Ils ont tiré sur les gens à la porte ouest de Deraa, dans le quartier de Yadoda, à près de trois kilomètres du centre», a dit un témoin. Un autre, joint par téléphone, a fait état de dizaines de blessés évacués en voitures. «Le peuple veut la chute du régime!», ont scandé les manifestants à Sakba, dans les faubourgs de Damas, bravant la répression qui a fait un demi-millier de morts depuis le début de la contestation, le 18 mars, selon le mouvement de défense des droits de l'homme Saouassiah. Selon l'agence de presse officielle Sana, un «groupe terroriste armé» a tué quatre soldats et en ont enlevé deux autres hier à Deraa. D'autres manifestations ont eu lieu à Homs et à Hama, dans le centre, ainsi qu'à Banias, sur la côte, à Kamechliyé dans l'Est et à Harasta, dans la banlieue de la capitale. Des tirs ont en outre retenti à Lattaquié, sur le littoral, et de modestes rassemblements se sont déroulés à Damas, a-t-on appris auprès de témoins, de représentants de l'opposition et de mouvements démocrates. Selon Ouissam Tarif, directeur du mouvement Insan pour les droits de l'homme, des tireurs d'élite étaient visibles dans plusieurs faubourgs de Damas. Leur présence a, selon lui, été signalée à Harasta, Déraya et Douma, où les forces de l'ordre ont ouvert le feu à plusieurs reprises sur des manifestants qui ont tenté de marcher vers le centre de la capitale ces deux dernières semaines. Les ambassadeurs de l'Union européenne devaient se réunir hier à Bruxelles pour évoquer le sujet.
Commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU Le Temps-Agences - Après la répression sanglante des manifestations en Syrie, qui a fait au moins 300 morts depuis le 15 mars, selon l'organisation Human Rights Watch, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a voté, hier, une résolution demandant l'envoi urgent d'une mission en Syrie pour enquêter sur les violations des droits de l'homme. La résolution, proposée par les Etats-Unis, a été adoptée à l'issue d'une longue journée de négociations entre les 47 Etats membres du conseil par 26 votes pour, 9 contre et 7 abstentions. Elle demande au haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme d'envoyer de ‘façon urgente une mission en Syrie pour enquêter [sur] les violations présumées des droits de l'homme et pour établir les faits et circonstances de ces violations et des crimes commis'.