Joignant l'utile à l'agréable en marge d'une participation à un forum international qui se déroule en Tunisie, une importante délégation de responsables et d'hommes d'affaires italiens, à leurtête Paolo Romani, ministre du Développement Economique, a pris part à une conférence sur « les opportunités et autres mesures de soutien pour la collaboration Italo-Tunisienne ». Une conférence abritée par le Centre de Promotion des Exportations (Cepex) et à laquelle a aussi pris part Mahdi Houas, ministre provisoire du Tourisme et du Commerce. L'importance de cette conférence reflète l'importance de l'Italie en tant que deuxième partenaire de la Tunisie. En 2010, le volume des exportations tunisiennes vers l'Italie a été de 2464 millions d'euros, alors que pendant les cinq premiers mois de cette année, il est de 1018 millions d'euros. Pour ce qui est des importations, elles ont été, au cours des cinq premiers mois de l'année en cours de 1196 millions d'euros, alors qu'elles étaient de 2928 millions d'euros en 2010. Le textile occupe toujours la première position dans le tableau des exportations tunisiennes avec 33,75%, suivi par les IME (Industries Mécaniques et Electroniques) avec 20,21%. Il s'agit presque des mêmes valeurs en ce qui concerne les importations tunisiennes d'Italie, avec 38,25% des exportations dans le secteur du textile et de 19,05 pour les IME. Une projection antérieure sur les investissements italiens en Tunisie, révèle que ce n'est que dans les années 1990, 1993 précisément que l'afflux d'investissements directs italiens avait commencé. L'an 1993, fut celui où la Tunisie avait adopté une nouvelle législation encourageant les IDE, on avait commencé avec 120 entreprises en 1994, et c'est avec un rythme de 50 entreprises par an, qu'on recense jusqu'à la fin de 2010 744 entreprises italiennes en Tunisie et qui offrent 55 mille postes d'emploi. Cette conférence a par ailleurs connu la participation de Umberto Vattani, Président de l'ICE (Institut Italien pour le Commerce Extérieur), Giancarlo Lanna, président de la SIMEST (la Société Italienne pour le soutien des entreprises italiennes à l'étranger) et Michele Tranconi, membre de la Cofindustria (le patronat italien) et président du système Moda Italie, selon lequel « la Tunisie est un site d'une très grande importance, surtout pour nous chefs d'entreprises actives dans le secteur du textile et de l'habillement. Les initiatives que le gouvernement italien est en train de prendre représentent un grand intérêt pour la Tunisie, qui a connu des moments difficiles après la Révolution et ce qui en suivit, notamment la réduction de son rating par les agences de notation. Nous avons parlé avec beaucoup d'investisseurs italiens depuis le mois de janvier, et la plus grande entrave vient de l'instabilité sécuritaire. Les choses sont en train de s'améliorer nous informe-t-on, et ceci devrait réconforter l'ensemble des investisseurs et renforcerait notre confiance en Tunisie dans les court et moyen termes ». Selon lui, l'amélioration de la situation sécuritaire est certes un facteur déterminant, mais ce qui a encore encouragé nombreux décideurs et dans une délégation d'une telle importance c'est que « les risques auxquels tous les investisseurs faisaient face, ne sont plus d'actualité. Le climat d'affaires en Tunisie n'était pas sain, mais désormais la confiance devrait être encore plus importante, notamment avec des garanties données par le gouvernement transitoire ». Il continue en mettant l‘accent « sur les secteurs que les familles de l'ancien régime contrôlaient et qui sont diversifiés. Aujourd'hui dit-il, nous pouvons dire aux investisseurs italiens qu'ils peuvent investir dans les télécommunications, les médias, le transport, les finances et autres et tout ceci dans des optiques diversifiées : paneuropéenne, euro-méditerranéenne ou tout simplement bilatérale». Pour sa part, et lors d'un point de presse, Paolo Romani, ministre du Développement Economique a choisi des pistes plus courtes en disant que « le différend sur les immigrés tunisiens à Lampedusa est dépassé, sinon je ne serais pas là à la tête d'une aussi imposante délégation de 90 hommes d'affaires et de représentants de plus de 80 entreprises ». Selon lui « si on ne tend pas la main à la Tunisie en ces moments difficiles, nous raterons une immense chance de consolider notre partenariat ». Mais ce qui est le plus important à ses yeux « c'est que l'Italie va adopter un système pays dans sa collaboration avec la Tunisie. Un système dans lequel nous allons continuer à compter sur les mécanismes traditionnels à savoir l'ICE et la SIMEST, ainsi qu'une coordination en aval qui va assurer le transfert technologique et le savoir faire en collaboration avec les chambres de commerce et les patronats ». L'objectif selon le ministre italien serait « d'aller au-delà du chiffre de 700 entreprises italiennes installées en Tunisie ».