• Appels déguisés en ultimatum à Ennahdha et aux autres partis… Changement de programme à La Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution de la réforme politique et de la transition démocratique : Yadh Ben Achour a fait remarquer que le consensus est à l'ordre du jour des travaux de l'instance aux destinées desquelles il préside. L'objectif étant de ramener à la table de discussion des partis ayant claqué la porte et à d'autres qui menacent de faire autant. La Haute instance craint-elle un mouvement de foule et de départs intempestifs? Ou encore veut-elle vraiment ramener au nid d'oisillon des partis décidés de voler de leurs propres ailes pour renouer avec un débat démocratique suspendu pour le moment ? Autant d'interrogations sur lesquelles on ne peut trancher pour le moment. Pas même Ben Achour, pour qui la question du retour des partis qui se sont retirés, prime. Une question primordiale, quoique pour le moment, les partis n'entendent pas la chose de la même oreille. Une réunion à huis-clos Un débat de sourds s'installe, et on a l'impression que même les quelques initiatives entreprises ces derniers temps sont restées lettres mortes. Preuve en est, la réunion tenue mardi au Conseil de l'ordre des avocats sur invitation de Mokhtar Yahyaoui, magistrat et membre de la Haute instance n'a pas ramené les partis en dissidence à revenir sur leur décision. « La réunion informelle a tout de même imposé l'ordre du jour de la réunion formelle du mercredi matin » s'est exclamée une intervenante au début de la séance. « Il n'en est aucunement le cas. » rétorque Ben Achour qui explique le fait que « toutes les initiatives de réconciliation entre les différentes parties sont les bienvenues. » Le président de la Haute instance précise dans la foulée que le report des travaux de l'instance ne sera pas pour longtemps, lesquels reprendront de plus belle jeudi prochain, c'est-à dire au lendemain de la visite du Premier ministre mercredi 13 juillet. Il sera question de dresser la liste finale des inéligibles aux élections de la Constituante, de finaliser la loi réglementant les partis pour passer à celles afférentes aux médias et aux associations. D'ici là et comme l'avance Ben Achour « Il n'y a pas de consensus sans concessions.» Ben Achour le dit mais sans pour autant en préciser les limites. Même si on sait que la Haute instance s'en tient à respecter la liste des inéligibles aux élections et tient à délimiter le champ de financement des partis et à assurer les règles préalables à la traçabilité des fonds qu'ils détiennent. La transparence en somme. Sauf que jusque-là les choses ne sont pas claires. La vue reste brouillée et comme le dit l'adage « Que d'hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux mais pour mieux briller. » Le bras de fer s'annonce difficile. Ennahdha tout comme d'autres partis à l'exemple du Congrès pour la république (CPR) brillent, en effet, par leur absence de la Haute instance. Ennahdha, le CPR et les autres Le parti de Rached Ghannouchi demeure intransigeant quant à la remise en question de la composition de la Haute instance et sur la loi de financement des partis. La sacro-sainte loi qui criminalise le recours au financement étranger et interdit le don des entreprises aux partis et plafonne ceux des particuliers à raison de 10000 dinars par an. L'article sur la non-normalisation avec l'Etat hébreu vaut également son pesant d'argent. Il est également la pomme de discorde entre la Haute instance et les partis qui se sont retirés (CPR et Ennahdha) et ceux qui ont suspendu momentanément leur participation aux travaux. « On accepte de discuter avec Ennadha mais cela ne veut pas dire qu'on va faire profil bas et que l'on acceptera les conditions que ce parti veut nous imposer. » avance Mouldi Riahi le représentant du parti Ettakattol (Forum démocratique pour le travail et les libertés). Quasiment tous les partis ont adopté cette même position qu'ils ont exprimée différemment. Le Parti démocrate progressiste (PDP) en profite pour prodiguer quelques conseils à qui veut bien s'en offrir « Le dialogue a ses règles d'éthique. Si on n'est pas d'accord sur certains points ne peut pas être un motif pour qu'on suspende toutes discussions. Le PDP ne s'est jamais retiré de la Haute instance, le seul cadre politique légitime dans cette phase de transition et qu'il faut considérer en tant que tel. » avance Issam Chebbi le représentant du PDP à la Haute instance. Pacte républicain D'autres intervenants ont également participé au débat en tant que ‘'personnalités nationales'' à l'exemple de Dorra Mahfoudh, Noura Borsali et Hédia Jrad. Les points relevés par les intervenantes se rapportent notamment à la question du Pacte républicain dont on demande qu'il soit publié dans les médias audiovisuels et sur les colonnes des journaux dans sa version finale. Yadh Ben Achour n'y voit aucune objection « … Il y a des choses bizarres que l'on découvre dans les médias. » précise le président de la Haute instance, dont le goût pour la litote ne passe pas inaperçu. A rappeler que le Pacte républicain adopté jeudi dernier par la Haute instance fait office de ‘'contrat d'éthique'' qui consacre le caractère civil de la Tunisie et renforce les acquis relatifs aux droits de la femme et de la famille. Les partis qui ne souscrivent pas au Pacte républicain seraient bien partis pour une politique de nivellement par le bas. Et toutes les parties qui se reconnaissent dans les faits auront raison. Mona BEN GAMRA flipper [email protected]