Il sera parmi nous les 23 juillet (à Hammamet) et 24 juillet (à Carthage) et risque de tout râper sur son passage. Awadi n'est pas connu en Afrique du Nord, mais il le sera bientôt. Son dernier album, «Présidents d'Afrique» a fait un véritable carton dans plusieurs pays non seulement sur notre continent mais aussi dans le monde. Certaines des chansons de cet album seront au programme de son fil conducteur. Didier Awadi est un rappeur africain connu de par le monde mais pas encore chez nous. Ce Béninois par son père, Cap-Verdien par sa mère, et Sénégalais de nationalité, avait reçu, en 2003, le prix RFI musiques du monde, qui permet de découvrir nombre de nouveaux talents issus d'Afrique, des îles de l'Océan Indien et des Caraïbes. Pionnier du rap africain avec le groupe Positive Black Soul (PBS), il a décidé de se mettre en solo afin de faire entendre sa voix et ses messages forts, empreints d'espoirs. Bien que rappeur avant tout, Awadi aime mélanger les styles. Pour preuve son duo «Dégage» avec l'artiste tunisien Sami Dorbez ; mélange réussi entre le rap et le oud, entre tunisien et français, et dont les paroles sont plus que percutantes : «Jamais on va simuler. Toujours prêts à s'y mêler. C'est pour les sacrifices dis-leur qu'on va s'immoler. Comme Bouazizi en vérité nous on a rien à perdre car ce qu'on a eu en vérité ben c'est une vie de merde ! On a beau dire, répéter, t'en as rien à faire. Tu gères tes deals, ta mafia, tu gères tes affaires. C'est pour ton clan, ton parti, ta famille et ton fils (…)». Dans son album «Présidents d'Afrique», dont sera composé en partie son programme scénique, Awadi a eu la géniale idée d'utiliser certains passages des discours de leaders africains tels que les présidents Modibo Keita (Mali), Thomas Sankara (Burkina Faso), Sékou Touré (Guinée), Nelson Mandela (Afrique du Sud) et... Jamel Abdennasser (Egypte), etc. Dans sa chanson «Comme Nasser», Awadi a repris, en début de chanson, un bout du discours du leader arabe, et non moins africain, sur la nationalisation du canal de Suez. Sur un air oriental, l'artiste rappe «Comme Nasser, le canal nationalisé. On va faire comme Nasser et nos richesses nationalisées. Et comme Nasser, le patrimoine nationalisé (…). Briser les chaînes, on a trop courbé l'échine, ça se déchaîne maintenant il y même la Chine (...)», marquant ainsi les différentes colonisations et la volonté de certains leaders africains de s'en défaire. De l'engagement, Awadi en a à revendre, alors rendez-vous le 23 juillet au théâtre de plein air de Hammamet, le 24 sur l'esplanade du musée de Carthage. Un autre concert est prévu le 27 à Thala, à l'occasion de la projection de son documentaire sur l'émigration clandestine, «Le point de vue du lion».