Lors d'un point de presse tenu, ce mercredi 3 août 2011, au siège du ministère des affaires sociales, à Tunis, Mr Mohamed Ennaceur, ministre des affaires sociales, a donné de plus amples informations sur les mesures de soutien aux familles tunisiennes nécessiteuses, décidées, mardi 2 août, par le gouvernement de transition, à l'occasion du mois de Ramadan. Ainsi, chaque famille nécessiteuse recevra 75 dinars en espèces. Le nombre des familles pauvres inscrites dans les registres du ministère des affaires sociales atteint 185 mille familles. L'enveloppe globale réservée à ce soutien se monte à 24 millions dinars. Des mandats de la somme indiquée leur seront envoyés le 9 août. Après l'Aid el Fitr, à l'issue de Ramadan, et en prévision de la rentrée scolaire, des aides en espèces et en nature seront accordées aux familles de 400 mille élèves et 30 mille étudiants nécessiteux. Chaque élève aura droit à 30 dinars, tandis que chaque étudiant recevra 100 dinars. L'enveloppe consacrée à ce soutien atteint, au total, 14 millions dinars. Au même moment, et comme il avait été annoncé, le ministère des affaires sociales donnera, au cours du mois du jeûne, des repas de rupture du jeûne, au profit des nécessiteux, dans la Capitale Tunis, et les autres villes du pays, et ce par le biais de l'Union tunisienne de solidarité sociale (UTSS) et de ses structures régionales. Cette Union a été réorganisée, dotée d'un comité directeur composé de personnalités compétentes et intègres, et elle travaille, désormais, à l'écart de toute influence politique. A cet égard, le ministre des affaires sociales a affirmé qu'après la Révolution, tous les tunisiens sont égaux et sont, ainsi, traités. Et c'est sur la base de ce principe que les aides sont distribués par l'Etat et non pas sur la base de l'inféodation partisane comme c'était le cas sous l'ancien régime. Le gouvernement compte d'ailleurs encourager les initiatives et les œuvres de bienfaisance, d'où qu'elles proviennent, à condition de ne pas être instrumentalisées. L'UTSS, financée jusqu'à présent sur le budget de l'Etat, va pouvoir être mise en mesure de renforcer ses moyens financiers en acceptant les dons des bienfaiteurs, notamment les dons faits au titre de la contribution financière religieuse appelée ‘'Zakat'', qui est un devoir religieux correspondant aux obligations fiscales. Cette Union possède d'ailleurs une caisse de cet ordre qui sera réactivée. Il est aussi envisagé de promulguer un texte de loi permettant la création des fondations de bienfaisance, en vue d'initier toutes les œuvres de bienfaisance, en allant des aides sociales traditionnelles au profit des nécessiteux à la construction d'hôpitaux et le soutien de la recherche scientifique. Le ministre a signalé l'exemple d'une grande surface qui a signé avec l'UTSS une convention portant sur la distribution de 1500 couffins remplis de denrées alimentaires à des familles nécessiteuses, durant le mois de Ramadan. Tunisie Télécom a pris l'initiative de percevoir la somme de 20 millimes sur chaque opération sur ses lignes et de verser toute la recette au profit de l'UTSS. Question d'éthique En réponse à une question sur la participation des formations politiques et des associations et structures de la société civile à l'organisation des repas de rupture du jeûne, diversement commentée par l'opinion publique en raison de leur utilisation éventuelle à des fins politiques, le ministre des affaires sociales a souligné qu'il s'agit en définitive d'une question de morale et d'éthique, car on ne peut pas refuser à quiconque de faire le bien, mais l'œuvre de bienfaisance doit rester en tant que telle . Dieu a même condamné l'exploitation du bien qu'on fait pour influencer celui à qui il a été destiné (al man). S'agissant des augmentations salariales générales décidées au terme des négociations sociales tripartites (gouvernement, syndicats des travailleurs et syndicats des employeurs), pour 2011,le ministre a expliqué que les majorations de cette année sont plus importantes que celles de 2010, bien que le taux d'augmentation soit le même, car la majoration est calculée en fonction de ce taux, selon les salaires augmentés de la période précédente, soit le dernier salaire de 2010.Une augmentation de 15 dinars en 2010 devient par exemple 17 dinars en 2011. Les indemnités ont été également augmentées. Par ailleurs, la participation des divers partenaires sociaux aux négociations sociales est régie par des textes qui stipulent que la centrale syndicale ou patronale qui compte le plus d'adhérents participe aux négociations sociales, et c'est ce qui s'est passé, malgré l'existence du pluralisme syndical au niveau ouvrier et patronal, en Tunisie, après la Révolution. Sur un autre plan, le ministre a fait état d'un projet de circulaire qui sera incessamment signé et qui généralise la procédure des retenues à la source à titre de cotisation syndicale, au bénéfice de toutes les centrales syndicales. Il y a actuellement en Tunisie, trois centrales syndicales. Par ailleurs, le ministre a rappelé que la gestion du Fonds de solidarité nationale FSN a été confiée au ministère des affaires sociales, mettant l'accent sur le souci des autorités de conférer à ce Fons la transparence totale, à travers la participation du tissu associatif au contrôle de sa gestion, comme la ligue tunisienne des droits de l'homme, outre la publication régulière des noms des citoyens bénéficiaires des interventions de ce Fonds, afin que l'opinion publique en soit informée à temps, et puisse réagir, le cas échéant, à toute irrégularité qu'elle pourrait constater, à ce propos. Salah BEN HAMADI