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Déficit de communication à combler
Citoyens et police
Publié dans Le Temps le 07 - 10 - 2011

Le ministère de l'Intérieur a longtemps été confondu à la cœrcition, sinon à la torture. A l'époque de la dictature le Tunisien moyen avait du mal à sentir les agents de police et de sécurité comme des êtres humains, comme lui. Ce département servait bien la dictature. Après la Révolution, une nouvelle image de l'agent de sécurité commence à se dessiner.
La Tunisie est en train de changer. La logique révolutionnaire commence à prendre le dessus sur les vieux réflexes.
Neuf mois après la Révolution, comment le citoyen perçoit-il l'agent de sécurité ?
Celui-ci a-t-il, carrément changé d'attitude, pour mériter la confiance du citoyen longtemps méfiant et apeuré ?
Les vieux réflexes continuent-ils à empester encore les relations entre les citoyens et les agents de sécurité ?
En cette période de transition démocratique, quelles réformes doit engager le ministère de l'Intérieur pour améliorer sa communication pour une police au service de la démocratie ?
Cadres du ministère de l'Intérieur, représentants de partis politiques et de la société civile et des médias étaient présents, hier, au colloque organisé pour recueillir les avis de tous les concernés sur la stratégie de communication à adopter.
Mohamed Lazhar Akremi, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur chargé des réformes, ne manquera pas de rappeler que « Dans une démocratie, les agents de la sécurité sont au service de la démocratie. Dans un monde dominé par la communication, pour que l'image de l'agent de sécurité soit positive chez le citoyen, il faut des changements dans la culture du travail de cet agent. Les partis politiques, la société civile et les citoyens sont concernés par la question de la sécurité ».
Habib Essid, ministre de l'Intérieur, placera le débat dans son cadre en commençant par préciser que son département a engagé un vaste mouvement de réformes dans cinq domaines : la sécurité en général, la relation du ministère avec les citoyens et l'information, la décentralisation avec les problèmes des municipalités dissoutes et les conseils régionaux de développement en veilleuse et son rôle politique. Certaines prérogatives du ministère de l'Intérieur, concernant les journaux, les partis politiques et les associations sont léguées au Premier ministère. « Ces axes sont à l'étude de façon approfondie », dira le ministre.
Depuis le mois d'avril, il a été convenu avec le Centre pour la Sécurité, le Développement et l'Etat de Droit (DCAF) établi à Genève, pour établir une nouvelle approche de communication.
Deux orientations ont été arrêtées : la réorganisation de la cellule d'information du ministère suivie par une révision de la qualité du travail. Le changement fondamental est le passage du statut de la sécurité au service de la dictature à celui du citoyen.
L'évolution est progressive. Certains disent que le rythme est lent. D'autres pensent que c'est normal.

Le débat est ouvert

L'étude préliminaire du centre DCAF avec ses propositions, est soumise à toutes les sensibilités politiques et tous les intéressés.
« Les recommandations seront soumises au Gouvernement, qui les laissera au prochain », affirme le ministre.
Arnold Luethold, Directeur des opérations Afrique et Moyen Orient au DCAF, considère que « l'initiative du ministère de l'Intérieur de réunir forces politiques, représentants de la société civile, missions diplomatiques et journalistes est une initiative unique et exceptionnelle dans la région ».
Chaque révolution est sujette à des attentes. Le centre de Genève a vite compris que les citoyens tunisiens ont beaucoup d'espérances. « L'amélioration de la communication entre le ministère de l'Intérieur et le citoyen est une priorité. Le dialogue est difficile à rétablir après une période d'absence de confiance » rappelle le conférencier qui a fait quatre constats :
La société civile et les médias reconnaissent que la communication du ministère a évolué. Ses effets sont clairs et nets ;
L'opacité persiste : les personnes consultées estiment qu'un certain nombre de pratiques opaques persistent, comme l'absence de communication sur les projets de réformes du ministère ;
Un manque de confiance entre la population et les agents. Dans ce contexte, la question du port des cagoules lors des manifestations ainsi que la dissolution de la police politique inquiètent toujours les citoyens ;
Un manque de supervision et de contrôle : la société civile considère que le comportement des forces de sécurité intérieure ne correspond pas aux attentes du citoyen. Pour la population tunisienne le ministère communique plus par ses actes que par ses paroles.

Qu'attend la société civile ?

A cette question Arnold Luethod répond en avançant que la société civile et les médias attendent : une communication claire de la volonté politique en matière de bonne gouvernance, de sécurité et du maintien de l'ordre, d'assurer le respect des règles de droit par les agents de sécurité. La société civile insiste beaucoup sur la nécessité d'ouvrir des enquêtes et d'engager des poursuites contre les agents fautifs. Le ministère y gagnera en crédibilité. Le comportement des agents des forces de sécurité intérieures sur le terrain doit changer, en particulier lors des opérations de maintien de l'ordre. Enfin l'accès à l'information doit être garanti.

Un débat serein

La stratégie de communication proposée repose sur la réaffirmation des valeurs et des standards du ministère, la facilitation du travail des faiseurs d'opinion, le renforcement des mécanismes de transparence et de responsabilisation. Un agent doit pouvoir dire non lorsqu'il reçoit un ordre contraire à la loi. Les capacités de communication du ministère doivent être développées.
Le changement au ministère de l'Intérieur ne pouvant se faire du jour au lendemain, il faut commencer par un débat serein sur la réforme, une meilleure protection du citoyen et assurer le respect et la dignité des membres des forces de sécurité.
Certains représentants des partis politiques et de la société civile auraient aimé que ce débat ait pu avoir lieu plutôt. Me Raouf Baâzaoui, a rappelé qu'on ne peut parler de développement, et créations d'emplois sans sécurité.
La sécurité étant une priorité, il faudra réformer l'administration.
Certains intervenants ont appelé à associer le ministère de la Justice pour que la réforme touche les services pénitentiaires.
Houcine Kilani, de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme rappellera que « la Tunisie a un grand chantier devant elle. L'agent de sécurité est un citoyen avant tout. La sécurité doit être le souci de tous les citoyens ».
Verrons-nous le jour, où les rapports entre citoyens et agents de sécurité, ressemblent à ce qui se passe en Grande-Bretagne et en Suisse ?
L'engagement de tous est nécessaire.
Hassine BOUAZRA
amad salem [email protected]


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