Le diabète, maladie insidieuse liée à des facteurs divers dont l'hérédité, le régime alimentaire ,l'obésité et une mauvaise hygiène de vie a actuellement, en Tunisie, une prévalence qui laisse à réfléchir et appelle une vigilance accrue que ce soit à travers des campagnes d'information et de sensibilisation pour assurer la prévention ou une prise en charge et un suivi adéquats en cas de maladie. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'élaboration, en cours, du consensus national, par la Société Tunisienne d'Endocrinologie et de Diabétologie. Un nouvelle étape de l'élaboration du dit consensus vient de réunir, à Kerkennah, plus de 150 praticiens des secteurs public et privé. Poursuivant la tâche commencée lors de manifestations scientifiques précédentes, les travaux des journées dites d'été, ont porté sur deux axes : la prévention, primaire et secondaire ainsi que les aspects psychosociaux et éducationnels. La finalisation du consensus est prévue pour le 14 novembre 2007 , date anniversaire de la journée mondiale du diabète.
Avantages du consensus Le document parachevé, à publier, à cette occasion, sous forme de guide, sera, assure le docteur Néjib BEN ABDALLAH, président de la Société Tunisienne d'Endocrinologie et de Diabétologie, d'une grande utilité, particulièrement pour le malade dans la mesure où la mise en pratique des recommandations formulées est censée porter ses fruits au niveau de la baisse de la prévalence de la maladie et de la réduction de ses complications.
En effet, concernant, la prévention primaire, à la Société Tunisienne d'Endocrinologie et de Diabétologie, on mise sur le consensus, qui s'adresse particulièrement aux ministères des Affaires Sociales et de la Santé Publique ainsi qu'aux médecins, pour contribuer à inciter les partenaires concernés à mieux conjuguer leurs efforts pour la réussite cette campagne. A titre d'exemple, le ministère de l'Economie est appelé à généraliser l'étiquetage qui devrait indiquer avec la précision et la transparence requises à la fois les composants et leurs taux sur les produits alimentaires. Sur un autre plan, la mention « light », qui ne signifie en réalité qu'une réduction et non pas une absence totale, du taux de sucre dans les aliments allégés risque d'induire le consommateur en erreur et de l'inciter à une consommation immodérée et il est recommandé d'en informer les citoyens. D'ailleurs l'information est toujours utile dans la mesure où elle permet de susciter, auprès du malade, une meilleure prise de conscience à même de lui éviter les lourdes conséquences des éventuelles complications de sa maladie, car est-il besoin de le rappeler, le diabète est le plus souvent associé à l'obésité, aux maladies cardiovasculaires et à l'hypertension dans le cas du diabète de type 2.
Le consensus est également un outil utile pour les médecins, sachant que certains d'entre eux, par manque d'information ne prescrivent pas le traitement adéquat avec toutes les conséquences qui pourraient en découler. Sur le plan budgétaire, on note un certain gaspillage dû , essentiellement au changement de traitement, qui exige une rationalisation accrue. Sur le plan psycho-social, le but du consensus est d'assurer l'éducation appropriée du patient diabétique afin de l'aider à être , dans une large mesure, maître de son sort à travers une gestion adéquate de sa maladie. Toujours selon notre interlocuteur, le consensus national pour la prise en charge du diabète de type2, sert également de document de référence pour les médecins de la CNAM et devrait éviter aux malades certains refus de remboursement, non motivés du reste, de remboursement pour certains médicaments. « Le Ministère de la Santé Publique a enrichi l'arsenal thérapeutique par l'introduction de nouveaux médicaments pour le traitement du diabète. Ce sont des médicaments plus efficaces qui assurent un meilleur équilibre du diabète. Or, si le remboursement est assuré par la CNAM pour la plupart des médicaments comme l'insuline conventionnelle, à la portée du Tunisien moyen, ce n'est pas le cas pour d'autres médicaments , telles les nouvelles insulines que le médecin est amené à prescrire dans des cas particuliers. Ces cas seront spécifiés par le consensus lequel servira de référence à la CNAM pour le remboursement de ces médicaments », souligne le docteur BEN ABDALLAH.