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« Hasta siempre Commandante ! »
Chronique : Che Guevara
Publié dans Le Temps le 26 - 10 - 2011

« Il n'y a rien d'impossible dans cette vie, tout est possible, les impossibilités, c'est l'homme qui les fait et c'est l'homme qui doit les dépasser ».
Le Che
Son regard de braise et l'étoile épinglée sur son béret veillent dans nos mémoires. Son ombre habite nos cœurs, « la jeunesse ne t'oublie pas », lui scande Ferrat, ses contemporains, ses camarades de combat ont tissé un slogan révélateur « Le Che n'est pas mort. » Lui, l'intrépide, l'idéaliste doit observer le monde et se réjouir de l'effondrement annoncé d'un impérialisme vacillant.
Mais, il doit se dire que si peu de choses ont changé depuis ce 9 Octobre 1967, jour de son exécution, quand il regarda, dans les yeux, son bourreau en lançant ses dernières paroles : « Vise bien, tu vas tuer un homme ! ».L'écart entre les pays nantis et les pays pauvres continue à s'accroître, les inégalités à grimper, la misère à sévir et la colère des peuples à gronder.
La flamme de son regard dit la force de ses convictions précoces et la haine d'un impérialisme dominateur et écrasant l'anima jusqu'au bout. Sa vie fut une lutte incessante, perpétuelle. Il refusa le confort familial, sillonna les routes d'Amérique Latine, fit trois longs périples pour découvrir les conditions de vie très précaires des peuples, s'arrêta là où vivaient les damnés de la terre, les ouvriers exploités, les paysans pauvres, victimes de faim et d'analphabétisme, choisit le camp des laissés pour compte, il choisit d'être du côté des masses.
Il s'insurgea contre un système économique injuste qui rejetait plus de la moitié du genre humain, les condamnant à la misère, à la pauvreté, à la domination et à l'oppression.
Depuis les léproseries de San-Paulo jusqu'aux mines géantes de Chuquicamata, il fut confronté à l'impuissance des masses écrasées par la toute-puissance du capitalisme triomphant. Il ne pouvait accepter qu'elles courbent l'échine, qu'elles triment pour que les exploitants tirent des profits de plus en plus colossaux, qu'elles soient maintenues dans un état de dépendance dégradant, qu'elles plient sous le fardeau de l'ignorance et du fatalisme, qu'elles soient considérées et traitées comme des sous-hommes.
La seule issue pour des millions de personnes discriminées et exploitées par un ordre inégalitaire et assujetties par un capitalisme inhumain est la révolution pour renverser un système impitoyable qui exploite et écrase les hommes et les pays. Il s'agit d'une révolution mondiale, là où les dominateurs et leurs serviteurs, les compradores, imposent leur loi.
La révolution permanente
Le révolutionnaire se lève et s'élève contre la puissance économique et politique, l'hydre qui dirige le monde selon ses intérêts, symbole du pouvoir et de la domination, les Etats-Unis d'Amérique, le géant voisin qui symbolise le capitalisme arrogant. L'Amérique latine, qu'il considérait comme une entité économique et culturelle devait se soulever, une vague de protestations émanant des couches sociales les plus défavorisées devait emporter des régimes politiques dictatoriaux tolérés, aidés, plébiscités et protégés par les Etats-Unis, tel celui de Batista à Cuba, balayé par la colère populaire et la prise du pouvoir par les guérilleros. Mais « abattre une dictature est facile, construire une société nouvelle est difficile », car il s'agit de combattre ce qui freine une vraie prise de conscience des peuples, l'analphabétisme, les mentalités arriérées et rétrogrades.
Persuadé de la nécessité de la révolution, le Che en connaît les difficultés, les tensions, la terreur : « Les révolutions sont « moches », mais nécessaires, une partie du processus révolutionnaire est l'injustice au service de la future justice. » Une révolution isolée ne pouvait réussir, il fallait une révolution mondiale et permanente « il n'y a pas de frontière dans cette lutte à mort. Nous ne pouvons pas rester indifférents face à tout ce qui se passe dans telle partie du monde. La victoire de n'importe quel pays contre l'impérialisme est notre victoire comme la défaite de quelque pays que ce soit est notre défaite. »
Attiser des foyers de colère, partout, créer « des foyers » de guérilla, des soulèvements populaires, des rébellions, se déplacer, être sur le terrain, former des groupes de combat, apprendre aux guérilleros à lire et à écrire, discuter, convaincre des paysans conformistes de la nécessaire participation des femmes au combat. Voyager, parcourir le monde, les continents, rencontrer les dirigeants pour que la révolution soit universelle. Une lutte incessante pour la naissance d'un « homme nouveau », solidaire, intransigeant, mais humaniste : « Il faut avoir beaucoup d'humanité, un grand sens de la justice et de la vérité pour ne pas tomber dans le dogmatisme extrême, pour ne pas s'isoler des masses. »
Il fut et demeure l'incarnation de l'idéal révolutionnaire, toujours debout, la tête haute, le regard droit, refusant toute forme d'injustice, contestant les inégalités, s'indignant du sort du Tiers-monde, rejetant, avec force, un modèle économique et social vorace. Un révolutionnaire impitoyable, mais généreux et humaniste : « Le vrai révolutionnaire est guidé par de vrais sentiments d'amour. Nous, révolutionnaires devons idéaliser cet amour des peuples, des causes les plus sacrées et le rendre unique, indivisible. »
Il affronta la mort, seul, isolé, trahi, Cheikh Imam le pleura douloureusement : « O ma désespérance ! Il est mort en homme, sans compagnons pour le saluer… » Son ombre plane sur chaque révolution. A chaque protestation, à chaque insurrection, on brandit son effigie, en signe de ralliement. Son indignation a engendré mille printemps.


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