Le rapport annuel « Doing Business» dans sa version pour l'année 2012, élaboré par la Banque Mondiale relègue la Tunisie à la 46ème position, soit un recul de 6 places, sur 183 économies, et ce par rapport au classement de 2011, où la Tunisie se positionnait en 40ème position. La Tunisie demeure cependant bien placée dans la région Afrique du Nord et Moyen Orient, n'étant devancée que par les Emirats Arabes Unies 33ème et le Qatar 36ème. La Tunisie devance le Sultanat d'Oman 49ème, le Koweït 67ème, le Maroc 94ème, la Jordanie 96ème, le Yémen 99ème, le Liban 104ème, l'Egypte 110ème, la Syrie 134ème, l'Iran 144ème et loin derrière l'Algérie en 148ème position. La perte de ces positions pour la Tunisie dans ce classement général est imputée essentiellement à la perte de 10 positions dans le premier et le plus important critère, à savoir celui du « démarrer un business ». Dans cet indicateur, la Tunisie a perdu 10 positions (de la 46ème à la 56ème position). La deuxième plus importante chute au classement c'est celle relative à cinq positions dans l'indicateur de l'«enregistrement de la propriété ». La Tunisie est désormais en 65ème position, alors qu'elle était classée 60ème en 2011. En ce qui concerne l'indicateur du « paiement des taxes », la Tunisie cède encore 3 positions, en reculant de la 61ème position mondiale à la 64ème. Et le pays d'enchaîner les dégringolades dans plus d'indicateurs ; l'accès aux crédits, une perte de deux positions (de la 96ème à la 98ème), dans l'indicateur de « la protection des investisseurs », où on a perdu deux positions aussi de la 44ème position à la 46ème. La Tunisie a par ailleurs perdu une position dans l'indicateur du «commerce transfrontalier », de la 31ème à la 32ème, dans l'indicateur de la «résolution de l'insolvabilité », de la 37ème à la 38ème position ainsi qu'une autre position de perdu dans l'indicateur de « faire avec les permis de construction », où la Tunisie a reculé de la 85ème à la 86ème position. Ceci n'empêche, la Tunisie a réalisé deux petites croissances dans deux des dix indicateurs sur lesquels repose l'étude. Il s'agit de l'indicateur de « l'acquisition de l'électricité », où la Tunisie a gagné une place (de la 45ème à la 46ème position), ainsi que dans l'indicateur du « renforcement des contrats », de la 78ème à la 76ème position. Malgré ces baisses dans la majorité des indicateurs, la Tunisie a tout de même gardé un niveau de perfectionnement au niveau des principaux indicateurs, surtout si on les compare à ce qui existe dans les autres pays de la région, ou même les niveaux enregistrés dans les pays de l'OCDE. Ainsi, et dans le plus important indicateur, à savoir celui de « démarrer son business- Starting a Business » on trouve que le nombre des procédures en Tunisie est de 10, alors qu'il n'est que 8 dans les pays de la région MENA et de seulement 5 dans les pays de l'OCDE. En matière de durée pour monter une entreprise, la Tunisie et avec seulement 11 jours, devance de loin la période mise dans les pays de la région MENA (20 jours) et celles de l'OCDE (13 jours). Quant aux coûts (le pourcentage du coût de constitution d'une entreprise du produit individuel brut), il est de 4.2% en Tunisie, pas très loin des 4.7% dans les pays de l'OCDE, mais de très loin par rapport à ce qui existe dans les pays de la région MENA qui peut être considéré comme exorbitant, étant de 35%. La nouveauté dans ce rapport de 2012, et outre l'attention particulière portée sur les régulations (conduites entre le mois de mai 2010 et juin 2011), mais il s'agit aussi de l'accent mis sur la connexion au réseau électrique, qui pose problème dans pas mal de pays à travers le monde. Le rapport conclut qu'à ce niveau, les pays les plus performants sont l'Allemagne, Taiwan, la Chine, Hong Kong et le Singapour. La vedette du rapport de cette année est sans doute le Maroc. Un pays qui a considérablement amélioré la régulation des affaires, c'est un domaine où le Royaume voisin a réussi à gagner 21 positions pour se situer à la 94ème position mondiale. C'est surtout grâce à la simplification des procédures lors de l'accord des permissions de construction, ce qui allège les démarches administratives et fournit une plus grande protection aux petits porteurs. Depuis 2005, c'est donc la quinzième réforme régulatrice que le Maroc adopte, note le rapport. Avec le Maroc, 11 autres économies émergent du lot cette année, notamment en matière de facilitation de monter des affaires, grâce aux réformes entreprises, il s'agit de la Moldavie, la Macédoine, Sao Tomé et Principe, la Latvie, le Cap Vert, le Sierra Leone, le Burundi, les Îles Salomon, l'Arménie, la Colombie et la République Coréenne. Cette dernière est la nouvelle venue dans le top 10 mondial. Un top dix à la tête duquel est toujours intronisée Singapour, suivie par Hong Kong, la Chine, la Nouvelle Zélande, les Etats Unis et le Danemark. Ce qui est certain c'est que l'année 2011 a été celle de tous les contrastes, mais c'est le climat des affaires qui sort le plus grand perdant. La Révolution a certes apporté le plus sur la scène politique, mais au niveau de la liberté des affaires, la Tunisie marque le pas et perd du terrain. Il ne faut tout de même pas être trop alarmiste quant aux performances de la Tunisie telles qu'elles sont estimées par le groupe de la Banque Mondiale, car la situation actuelle et à cause de l'instabilité macro-économique, indicateur lequel n'a pas été mentionné dans ce rapport, aurait pu risquer encore plus de positions à la Tunisie s'il était comptabilisé. On ne cessera pas ainsi de rappeler aux nouveaux décideurs du pays la nécessité de veiller à l'image de marque de la Tunisie, qui ne cesse de se ternir à cause des altercations, mais qui reste encore et toujours la première devise.