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Le rêve américain !
Opportunités de travail au Canada

Le Canada, deuxième plus grand pays au monde, de par sa superficie de 10 millions de kmÇ (dont 10% en eaux), et ses 34 millions d'habitants (avec un revenu par habitant de 45 mille dollars), n'est que le 91ème fournisseur de la Tunisie. La Tunisie, n'est pour sa part que 68ème client du Canada, et ce à travers un commerce bilatéral largement en faveur de ce pays de l'Amérique du Nord.
Un commerce bilatéral qui atteint 160 millions de dollars en 2009, avec une balance commerciale de 114 millions de dollars d'exportations canadiennes, contre des exportations tunisiennes d'une valeur de 46 millions de dollars. Depuis 2007, les exportations canadiennes en Tunisie ont crû de l'ordre 110%, ceci pourrait trouver à l'origine le fait que le Canada est le 10ème investisseur étranger en Tunisie, et le deuxième plus grand investisseur dans le secteur du pétrole et du gaz. Comment agir et procéder pour essayer d'équilibrer cette balance commerciale ? Quels sont les moyens susceptibles de permettre aux industriels tunisiens de pénétrer ce marché canadien par la grande porte ? A ces questions Classe Export Tunisie a invité Johan Sponar, Directeur Général de Salvéo.

Un commerce bilatéral, toujours en faveur des Nordiques

Avant d'entamer le vif du sujet, Johan Sponar a tout d'abord annoncé que l'année 2012, verra l'implantation de sa compagnie en Tunisie. Salvéo est une entreprise spécialisée dans l'accompagnement des entreprises lors de leurs implantations à l'étranger. Créée en 1991, la compagnie dit « avoir accompagné plus de 1800 PME et PMI dans de très nombreux domaines et environnements de marché. Salvéo dispose des références proches de différents métiers et bénéficie d'une expérience dans plusieurs domaines d'applications sur le terrain en Russie, Ukraine, Inde, Algérie et au Canada ». A travers son site web, Salvéo propose des exemples concrets d'actions réalisées pour ses clients, des informations de marché sur l'agroalimentaire en Russie, le médical en Inde, la décoration aux Emirats Arabes Unis, l'aéronautique au Canada, l'automobile au Brésil, etc.... Cette compagnie proposera ainsi ses services aux industriels, commerçants et exportateurs tunisiens afin de propulser et d'accroître, quelque peu, un commerce bilatéral qui trouve du mal à pouvoir s'aligner sur quelques accords bilatéraux signés entre les gouvernements des deux pays, notamment celui en négociation concernant la promotion et la protection des investissements étrangers dans les deux pays. Ceci malgré les bonnes relations diplomatiques existantes entre les deux pays. La Tunisie, faudrait-il le rappeler, est l'un des plus vieux partenaires du Canada en Afrique. Elle a abrité la première ambassade canadienne dans la région (1966), ceci sans oublier l'importante diaspora tunisienne résidente au Québec notamment, facteur linguistique oblige. Toutes ces interconnexions n'ont donc pas aidé, un tantinet, les produits tunisiens à tenter l'appétit des paniers des ménages canadiens. Il est évident que cela n'est pas une réalité, surtout si l'on prend en compte que la Tunisie « n'est ni un important marché ni une importante source d'importation pour le Canada », souligne Johan Sponar, car selon lui « la Tunisie reste toujours le 8ème marché d'exportation du Canada en Afrique et le 12ème fournisseur en Afrique pour le Canada ». De plus, la moitié des exportations tunisiennes proviennent essentiellement (53,7%) de la Saskatchewan (province canadienne connue essentiellement pour son sable bitumeux). Les céréales, et à hauteur de 94% de l'ensemble des exportations agroalimentaires, sont le produit canadien le plus exporté en Tunisie. 99,4% des exportations canadiennes sont des produits en vrac. Les autres produits que la Tunisie importe du Canada se rapportent au matériel et à l'outillage, des pièces auto, quelques instruments spécialisés, les vêtements de fripes ainsi que du textile et des articles de papier. La Tunisie quant à elle exporte essentiellement du textile et de l'habillement (tissés), de la graisse, les huiles et les cires, les chaussures, ainsi les produits électriques et électroniques, les fruits, les câbles et certains produits chimiques, essentiellement organiques. En ce qui concerne l'huile d'olive, dont lequel le Canada se positionne comme le quatrième importateur mondial, l'expert français assure que « les produits écoulés sur le marché canadien sont essentiellement italiens ou importés de Tunisie en vrac et coupés avec de l'huile d'olive italienne ». Ce n'est pas une révélation, diraient certains.

Dans quel domaine investir? Et la paperasse ?

Ceci n'empêche que beaucoup d'activités peuvent être développées sur ce marché canadien et d'importantes niches sont à explorer davantage. Selon cet expert, de nationalité française mais actif sur le marché canadien depuis quelques années déjà, le domaine des industries forestières avec tout ce qu'il comprend d'activités industrielles de construction ou dans le secteur agricole peuvent représenter une aubaine. Les exploitations maritimes (secteur minier, alumineries, papes et papiers), sont à leur tour explorables. Les opportunités au Canada semblent être encore plus alléchantes surtout si l'on tient compte du nouveau plan Nord, lancé par le gouvernement canadien qui y consacre un budget de 80 milliards de dollars qui « seront investis pour développer le grand nord québécois. Un projet qui devra créer quelque 20 postes d'emploi ». Ceci sans perdre de vue la région Montréal (22% de la population du pays), qui abrite le 3ème cluster aéronautique au monde. Malgré que ces domaines soient les plus promus par les autorités canadiennes, il ne faudrait cependant pas perdre de vue que le cinquième des ménages canadiens ayant le revenu le plus faible, dépense en moyenne 23 860 dollars (chiffres de 2009). Il s'agit essentiellement des dépenses relatives à l'alimentation essentiellement, mais aussi au logement et aux vêtements qui absorbent 52% du montant sus-indiqué. « Par comparaison, le cinquième des ménages ayant le revenu le plus élevé a dépensé en moyenne 147 090 dollars. Ces ménages ont consacré environ 27% de leur budget à l'alimentation, au logement et aux vêtements » indique Johan Sponar. L'alimentation, le logement et les vêtements représentent plus de la moitié des ménages ayant le revenu le plus faible, et plus du quart des ménages ayant le revenu le plus élevé. Il ne faudrait donc pas trop philosopher. Reste ainsi le volet technique. Car pour commencer, aucune norme canadienne n'est équivalente à la « CE » qui existe sur le marché européen. Pour vendre au Canada, chaque produit doit répondre à une norme spécifique. Et la démarche de certification des produits est tout autre sauf que simple. Il faut tout d'abord identifier le règlement adapté (fédéral et/ou provincial), contacter par la suite le conseil canadien des normes, et puis s'orienter vers l'agence réglementaire adaptée qui accorde les critères de conformité à respecter afin que le produit désigné soit conforme aux normes canadiennes. Ceci s'il s'agit d'un produit manufacturé. S'il s'agit d'un produit alimentaire, il faut s'adresser à l'agence canadienne d'inspection des aliments. Et pour ceux qui rêvent de faire du Canada un pont pour exporter sur le marché américain, ils doivent savoir que ce n'est pas parce que l'un de ses produits est en conformité au Canada qu'il est autorisé de le vendre aux USA, car il faudrait, dans ce cas, mener une démarche, une autre, directement auprès des institutions américaines.
Il est ainsi facile d'expliquer le faible taux des exportations tunisiennes vers le Canada. Tout d'abord il s'agit d'un marché assez lointain avec lequel aucune liaison (ni maritime ni aérienne) n'existe. Et puis, et sur le plan des facilitations d'accès, les produits tunisiens doivent trouver un chemin menant aux stores des magasins au Canada. L'absence d'une réglementation et d'accords susceptibles de stimuler ces exportations est à relever. On parle actuellement de négociations en vue de conclure l'accord sur la Promotion et la Protection des Investissements Etrangers (APIE), un accord s'il est cours de finalisation, ne semble pas assez stimulateur pour davantage d'exportations tunisiennes vers ce marché prometteur. Les nouveaux dirigeants en Tunisie semblent avoir plein de dossiers à traiter, mais si on ambitionne d'élargir les horizons des Tunisiens et de leurs entreprises, la négociation sur les accords de libre-échange avec le Canada (et surtout avec les Etats Unis), doit occuper une position de garde. D'autres pays voisins ont réussi à ratifier de tels accords, à savoir le Maroc, qui a signé cet accord de libres échanges avec les deux pays, alors pourquoi pas la Tunisie ?
Haykel Tlili


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