De Mustapha Zoubeidi- Il y a dix ans, presque jour pour jour, la page de ce bloc-notes datée du 26 novembre 2001 était censée contredire un commentateur qui trouvait que le football tunisien était en régression parce que l'Espérance et le Club Africain en plus de l'Etoile avaient échoué cette année-là dans les coupes africaines. Notre réfutation reposait alors sur les véritables références qui étaient les nouveaux noms qui menaient au classement (le CAB notamment) et la participation effective de six nouveaux joueurs formés en Tunisie, aux championnats européens. Preuve d'une diversification des sources d'énergie et d'efficience de formation. Dix années sont passées depuis. Cette fois nos deux représentants ont réussi à dominer les coupes continentales. Il se trouverait peut-être un commentateur pour parler de progression et il se trouverait aussi qu'on le contredira encore une fois. Car dix ans après, les sources d'énergie stagnent et dans les championnats européens, nos expatriés occupent le banc de touche. Ce constat ne nous aurait pas gênés si d'autres initiatives étaient prises durant cette décade. Si en dix ans nous avions réussi à augmenter le nombre de footballeurs de plus de quelques centaines annuellement et si l'infrastructure n'était, plus que jamais, défaillante. Si des actions fondamentales avaient constitué des références plus fiables. Si dix ans après on n'est pas contraint d'étaler chaque semaine, faute de terrains, les rencontres sur trois jours. L'Espérance aura beau aller au Japon disputer une Coupe du Monde. Le Club Africain arracherait-il la coupe de la CAF cette semaine, tant que la base de la pyramide peine à s'élargir et que l'infrastructure se dégrade au lieu de se développer, le commentateur réel d'il y a dix ans, comme celui virtuel d'aujourd'hui, peuvent toujours prendre à témoin les Coupes d'Afrique, il n'est pas moins vrai que la seule référence reste l'effort qu'on fait dans l'ombre au bénéfice du plus grand nombre.