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Comme prévu, Moncef Marzouki, Président de la République
Constituante
Publié dans Le Temps le 13 - 12 - 2011


• Vote blanc de l'opposition
Dix candidatures ont afflué pour le poste de président de la République, de l'extérieur de la Constituante, ainsi que parmi ses membres. Et dire que les résultats étaient pratiquement connus d'avance !
D'autant plus qu'avant l'ouverture de la séance du vote, Ahmed Brahim et Meya Jeribi au nom de l'opposition républicaine et démocratique avaient annoncé que l'opposition votera blanc.
Elle ne présente aucun candidat, contrairement à certaines rumeurs qui circulaient quelques jours auparavant.
Ahmed Brahim a affirmé que le bloc démocratique a pris cette décision pour plusieurs raisons. Le projet d'organisation provisoire des pouvoirs tel qu'il a été approuvé par la Constituante, reste fondamentalement conforme aux accords préalablement établis au sein de la Troïka.
Il y a certes eu, quelques amendements mais l'esprit consacrant l'hégémonie reste intact.
Il n'y a aucun équilibre entre les pouvoirs des deux têtes de l'exécutif, en plus de la non détermination de la durée de la présidence.
« Nous avons refusé de voter en faveur de cette loi, nous refusons donc, de voter autrement que par un vote blanc » dira Ahmed Brahim en ajoutant que « ce refus découle de la volonté de donner aux institutions leur caractère démocratique ».
De son côté Meya Jeribi, a rappelé que le texte d'organisation provisoire des pouvoirs, ne limite pas la durée de cette nouvelle période transitoire. L'opposition démocratique n'a pas voté pour cette loi vu le grand déséquilibre qu'elle consacre entre les pouvoirs en général et entre les deux têtes de l'exécutif en particulier. Le bloc démocratique a décidé de voter blanc.
A l'ouverture de la séance, Ali Haouiji, membre de la commission électorale, a procédé à la lecture des noms des dix candidats, à savoir, Wahid Dhieb, Mouaya Belhaj, Fredj Selmi, Sadok Ferchichi, Mohamed Gueddour, Mohamed Loussif, Ahmed Ben Nefissa, Mohamed Majdoub, Abdelfattah Ben Hamouda Gargouri et Moncef Marzouki.
Seule la candidature de Moncef Marzouki a été retenue. Les autres n'avaient pas les 15 signatures de membres de la Constitution et un n'avait pas encore atteint les 35 ans. Il y a longtemps que nous n'avons pas eu un seul candidat à la présidence.
L'opération de vote secret a tout de même eu lieu.
Moncef Marzouki a été élu président de la République pour la nouvelle période transitoire à durée indéterminée de manière claire et précise.
La prochaine étape du processus de mise en place des nouvelles institutions de la République verra la nomination du Chef du Gouvernement, Hamadi Jebali.
Au plus tard, trois jours après, il devra gagner l'investiture de la Constituante. Une page vient d'être tournée.
Hassine BOUAZRA

Les à-côtés
• Brahim Gassas (Al Aridha) a refusé de voter.
• Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constitution a été prié de poser, au moment du vote, pour les photographes.
• Certains membres ont refusé de voter.
• L'espace réservé aux journalistes, comme au premier jour de l'ouverture des travaux de la Constituante contenait à peine les présents.
• Moncef Marzouki, souriant, a voté tout en s'inclinant aux exigences des photographes.

Biographie de M. Moncef Marzouki
M. Moncef Marzouki qui a été élu, hier, président de la République par l'Assemblée Nationale Constituante, est né le 7 juillet 1945 à Grombalia.
Professeur de médecine et militant politique opposant historique du régime déchu, Moncef Marzouki est président du Congrès pour la république (CPR) depuis le 25 juillet 2001.
Il a fait ses études secondaires en Tunisie et au Maroc avant de bénéficier d'une bourse universitaire en France où il obtient le Doctorat en médecine de la faculté de Strasbourg. Il est ancien interne des hôpitaux en neurologie.
De retour en Tunisie en 1979, il s'engage comme militant à la Ligue tunisienne pour la Défense des droits de l'homme (LTDH) fondée en 1977.
Il est élu membre de son comité directeur en 1985 et vice-président en 1987, puis élu à l'unanimité président de la ligue en 1989. Il présenta sa candidature à l'élection présidentielle du 20 mars 1994 afin de "dénoncer la mascarade électorale et la loi en vigueur interdisant toute candidature non validée par le régime de Ben Ali".
Arrêté, il est emprisonné jusqu'en juillet 1994, libéré par la suite grâce à l'intervention personnelle de Nelson Mandela. Il a été interdit de sortie de la Tunisie pendant plusieurs années.
M. Marzouki est membre du comité directeur de l'organisation arabe des droits de l'homme au Caire et membre actif de la section tunisienne d'Amnesty international.
Il est président de la commission arabe des droits de l'homme de 1996 à 2000 et porte-parole du conseil national pour les libertés en Tunisie du 10 décembre 1998 au 16 février 2001 Licencié de son poste de professeur de médecine à la faculté de Sousse il est contraint à l'exil pendant 10 ans en France où il exerce différentes fonctions comme professeur associé et médecin.
Ecrivain bilingue, il a publié 16 livres en arabe et 4 en français traitant de médecine communautaire, d'éthique, des droits de l'homme et de la démocratisation dans les pays arabo-musulmans.
En 2001 il crée le Congrès pour la république (CPR) parti non reconnu par le régime déchu et qui a été légalisé au lendemain de la révolution du 14 janvier.
Le 18 janvier, Moncef marzouki rentre de son exil et annonce sa candidature à la présidence de la République.
Elu membre de l'Assemblée Nationale Constituante aux élections du 23 octobre 2011, dans la circonscription de Nabeul II, M. Marzouki est le candidat de la coalition tripartite formée, au lendemain des élections du 23 octobre, par le Mouvement Ennahdha (89 sièges), le CPR (29 sièges) et Ettakattol (20 sièges).
Il est marié et père de deux enfants.

Réactions
Nadia Chaâbane (PDM): "Ce n'est qu'une jolie mise en scène"
Il portait le badge que lui aurait offert la mère du martyr Hmed Rtibi (Thala) pour qu'il n'oublie jamais la cause qui le consacra président.
Au moment où il annonçait son bref discours, les yeux étaient rivés à ce nouveau président.
Durant ces moments qui devraient consacrer la victoire de la Révolution, l'opposition, qualifie ce vote de "mascarade" bien préparée à l'avance…

Nadia Chaâbane (tête de liste du parti PDM, France 1 et membre de l'ANC
Comment vivez-vous ces instants après l'annonce de M.Moncef Marzouki en tant que nouveau président de la République ?
"On aurait pu éviter cette histoire de vote puisque Moncef Marzouki est d'ores et déjà élu président ! L'affaire est déjà close depuis belle lurette. Tout ça n'est autre qu'une jolie mise en scène. Le scénario a été déjà préétabli. Le fait qu'il y ait un seul candidat en dit long sur tout le reste ! Il parait que certains candidats ont envoyé leurs dossiers, chose que l'on n'a jamais reçue ! En tout cas, même ceux qui ont prétendu au poste de la présidence n'ont vraiment pas fait l'effort pour se présenter à nous en amont ! Et puis même si c'était le cas, M.Marzouki avait déjà son bureau ici, ses gardes du corps et tout le tralala qui va avec. Donc comme on a commencé par l'OPP au lieu de commencer par le Règlement intérieur, là c'est pareil. Aujourd'hui, on a validé quelque chose qui était déjà annoncée et travaillée dans les coulisses.
Comment expliquez-vous le point de discorde quant aux dates limites de l'Assemblée?
Ça nous a posé un réel problème dès le départ. Nous avons d'ailleurs présenté un amendement le premier jour sur la question de la durée de l'ANC qui n'a pas été retenu, nous l'avons redéposé hier encore et ça a été refusée. On nous parle d'engagement moral alors que nous avons besoin d'un engagement acté ! Aujourd'hui le Tunisien a besoin d'être rassuré.
La Tunisie est dans une situation très fragile !
A quels grands enjeux l'opposition a-t-elle affaire. Que pouvez-vous répondre à ces citoyens qui disent que l'opposition n'est pas vraiment active ?
Pour nous la priorité va être la Constituante. Nous avons imposé la pluralité durant les débats car à des moments on nous a taxés de vouloir bloquer les autres alors que c'est ça la démocratie. On peut ne pas être d'accord mais on doit respecter l'avis de tout le monde. L'échange peut nous aider à avancer et à améliorer les textes de lois. En outre, certes nous sommes une minorité mais nous avons tout de même contribué aux modifications de certains projets de loi qui ont été proposés par la Commission. Quand on voit le texte initial de l'OPP et puis le texte final, on se rend compte de notre impact. Nous avons fait évoluer les textes, et modifier légèrement certains points importants. Nous défendons les attentes des Tunisiens. On n'est pas passifs, on a pris la parole chaque fois qu'il nous a été permis de le faire. On a été extrêmement porteurs de propositions. On a modifié certains scénarios préétablis…


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