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La fin d'un cycle… Peut-on ressusciter la modernité !
Publié dans Le Temps le 25 - 12 - 2011

Par Khaled GUEZMIR - Enfin la montagne a accouché… d'un gouvernement mais qui n'a rien d'une « souris ». Ennahdha se blinde, elle n'est pas pressée et tout roule pour elle surtout à l'Assemblée Constituante où l'opposition prend la forme de plus en plus d'une peau de chagrin. L'auguste assemblée va prendre des « vacances » bien méritées avant de s'atteler à la rédaction d'une constitution qui a l'air d'avoir été votée avant d'être écrite.
C'est cela la démocratie et ses risques imprévisibles après vingt trois d'absolutisme et une révolution pacifique lumineuse on doit s'accommoder de plus en plus d'un nouveau pouvoir ascendant avec des valeurs différenciées et un modèle social et culturel empruntés à la mémoire historique et identitaire, aux contours flous et où toutes les élasticités sont possibles.
C'est un peu un régime à modules variables et un séisme qui s'annonce au niveau de la classe politique anciennement majoritaire. Celle-ci perd de plus en plus ses repères accumulés depuis un siècle et demi de réformisme islamo-tunisien qui a été véhiculé par Khaïreddine Bacha Attounsi et ses ulémas éclairés de la Zitouna à l'image du Cheïkh Salem Bouhajeb au 19è siècle puis par Ali Bach Hamba et Béchir Sfar, ces « jeunes tunisiens » qui ont été le produit d'une synthèse brillante de Carnot et Sadiki et qui ont donné toute cette élite certes occidentalisée mais si jalouse de son islamité et son arabité. Puis ce fut au tour de Bourguiba, Tahar Haddad et Thaâlbi toujours dans la même trajectoire du réformisme musulman de Cheïkh Abdu, Afghani etc… de cultiver dans les détails, le passage de la Tunisie vers son siècle le vingtième, en prenant de l'occident tout ce qui ne nuit pas à notre identité millénaire et pas seulement islamique, et en jetant les ponts de la coopération avec toutes les nations du monde toutes idéologes confondues. Puis enfin tout va basculer par le désastre « Ben Ali » qui a tout pollué en remettant en cause la légitimité populaire de la modernité. Sa répression aveugle des courants islamistes même modérés a brisé l'élan de l'intégration sociale et culturelle de notre pays. Finalement l'oppresseur n'est plus aux yeux du petit peuple appauvri et marginalisé le « général corrompu » mais tout le système qui a été le support même et le véhicule de la modernisation. Du coup même le « Bourguibisme » pourtant nationaliste et propre a été rattrapé par la malédiction du « 7 Novmebre » et se trouve contesté à son tour.
C'est un drame aux conséquences illimitées et le risque c'est de voir la Tunisie évoluer beaucoup plus vers le passé qui en plus n'est pas le sien que vers le présent et l'avenir.
D'où cette déception immense des classes moyennes « modernistes » à l'annonce d'un gouvernement largement dominé par Ennahdha qui s'installe au cœur de la Souveraineté de l'Etat comme nouveau pouvoir ascendant. Mais la politique c'est aussi une science : « Les peuples ont les gouvernorats qu'ils méritent » et pour éviter toute confusion péjorative, disons plutôt que la nature a horreur du vide et le vide c'est toutes les forces démocratiques et modernistes qui l'ont engendré, par une certaine démission et l'attachement à un certain confort matériel intellectuel.
Pour nous ce qui se passe sous nos yeux c'est bien une fin de cycle, celle du déclassement de certaines élites embourgeoisées et incapables de se positionner sur le terrain de la mobilisation populaire et politique.
Mais c'est aussi le début d'un autre cycle, celui de l'avènement sur la scène politique d'acteurs aspirant au commandement, disponibles, aiguisés par la répression et l'humiliation subies depuis quelques décades et porteurs de nouvelles « valeurs » qui pourraient être celles de ce nouveau siècle, le 21ème !
Ces élites de la Nahdha sont certes handicapées par un manque d'expérience au niveau de la gestion, mais elles peuvent la compenser par ce diluant magique qu'est l'Islam avec les valeurs de la solidarité, de la fraternité et de la patience (Assabr)
La Discours de Si Hamadi Jebali chef du gouvernement est un chef-d'œuvre de la culture islamiste qui promet, rassure et s'écarte du scepticisme et de la confrontation. Il sait que les moyens sont limités par rapport aux exigences sociales enflammées par la revendication plurielle et démesurée. C'est un discours d'intelligence tactique et stratégique.
Peut-on lui reprocher de gagner du temps et du terrain et de vouloir plaire à tout le monde ! L'opposition ou ce qui en reste, crie à l'opportunisme et au dol ! Mais en politique depuis Machiavel c'est la fin qui justifie les moyens, surtout quand il s'agit d'occuper les citadelles du pouvoir.
Les naïfs, les déclassés et les ambitieux ont mieux à faire que de pleurer dans la maison des larmes ! C'est à eux de reprendre tout de zéro, s'ils veulent réinventer la culture de la modernité et reprendre la citadelle !


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