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Avenue Bourguiba : “La révolution permanente”
Anniversaire du 14 janvier
Publié dans Le Temps le 15 - 01 - 2012

S'il existerait une date qui devrait être dignement fêtée par les Tunisiens, à part celle de l'Indépendance, c'est bien celle du 14 janvier, le jour où le dictateur a pris la poudre d'escampette après que tout le peuple tunisien ait crié son ras-le-bol d'une dictature qui a trop longtemps duré et mis le chaos au pays. Aujourd'hui, la Tunisie fête dignement l'avènement de la démocratie !
Certes, l'ancien régime hante encore nos mémoires, nos êtres et nos pensées.
Ce régime qui a ancré en nous le syndrome des fêtes à tout bout de champs… Mais le 14 janvier, c'est le peuple qui l'a intronisé et sacré. Une volonté populaire qui a aboli l'Etat mafieux dont le citoyen tunisien était l'appât.
C'est au centre ville de la capitale que le rendez-vous était donné. Depuis la veille au soir, des bus de provenance de plusieurs villes intérieures sont arrivées remplies par nos concitoyens venus en nombre pour se joindre à leurs semblables et célébrer la première année de la Révolution tunisienne, pionnière du Printemps Arabe.
Le 13 janvier au soir, les gens sont déjà sortis à la Place des Droits de l'Homme, Place où la coupure de l'électricité qui était voulue, n'a nullement empêché les manifestants de fêter l'avènement du 14 janvier et dénoncer l'arrivée de l'Emir du Qatar parmi nous… d'autres rassemblements se sont poursuivis durant la nuit du 14 , arpentant les grandes artères et les lieux symboliques de la capitale, à l'instar du théâtre municipal, Place de la Kasbah et devant le ministère de l'Intérieur.
On conversait, chantait, débattait, revendiquait et papotait tantôt en effervescence, tantôt calmes, souvent emportés et parfois assagis. Les discussions allaient bon train, tous voyaient mal l'arrivée de l'Emir du Qatar au moment même où la Tunisie fête un an de la Révolution. Entre citoyens mécontents, d'autres enragés, d'autres encore sereins, chacun se préparait à sa façon à célébrer le 14 janvier.
Peuple tunisien, peuple hétéroclite
Le matin du 14 venu, on se donnait rendez-vous au centre ville de Tunis, on s'organisait sur Facebook, par téléphone ou on live.
Avenue Habib Bourguiba, telle un aimant attirait jeunes et moins jeunes, incitait l'exode populaire et sollicitait le regard étranger. Les yeux semblent rivés sur ce petit pays au peuple oh combien vaillant. Les festivités étaient spontanées. Tôt le matin, une multitude de jeunes ont envahi le centre ville pour le nettoyer et le parer du meilleur costume qui soit : le drapeau national. Dans chaque ruelle, chaque pâté de maison ou d'immeuble, des rassemblements, des fêtards, de petites cérémonies parsemaient ici et là les pavés et les trottoirs. Des animations étaient même prévues rien que pour le bonheur des enfants, cette tranche d'âge que l'ancien régime tentait d'obnubiler avec les fêtes sarcastiques du fameux 7 novembre et de ses vacances, un de ces cadeaux empoisonnés dont ils auraient pu payer le prix une fois grands et ambitieux…
On range nos rancunes politiques, théologiques, idéologiques dans nos casiers et on redevient ce peuple uni, solidaire rappelant les premiers temps enchanteurs de la Révolution. Entre société civile, citoyens et représentants de partis politiques, les débats se poursuivirent dans une ambiance bon enfant. Quelque fois, on entendit quelques propos provocateurs, un mot critique parfois acerbe auquel certains répondirent par pareil ou d'autres préfèrent faire la sourde oreille et passer son chemin.
Oui, on est différent, est-ce un crime ? Certains crient laïcité quand d'autres appellent au conservatisme. D'autres incitent à l'amour de la patrie et d'autrui tout simplement. La parole était enfin libre, émancipée et rebelle. On scandait l'hymne national avec des takbirs par-ci et des Bravo par-là, on brandissait le drapeau national et des drapeaux à connotation religieuse.
On ne se bouscule pas. On se sourit et parfois on échange des regards complices, quelques fois concurrents. Mais on ne fait qu'un malgré nos différences et différents.
Omettre la fête pour la transcender
Si les milliers de personnes ont décidé de célébrer le premier 14 janvier, sont descendus dans les rues, ont meublé le temps d'une journée mémorable le cœur de la capitale. Si de longs débats civilisés ont animé plusieurs regroupements de différents partis politiques d'orientation totalement opposée, certains ont préféré faire le deuil de la Révolution, car selon eux, il est encore tôt pour la fêter ou pis encore, on ne peut fêter ce que l'on a perdu…
Les avis divergent et les réactions face à ce premier anniversaire tergiversaient entre célébrer ou pas le premier anniversaire de la Révolution. On préférait se placer en porte-à-faux avec toutes ces festivités. Il faut dire que là où sont les choses, on ne peut ni se permettre de rêvasser d'un avenir radieux, ni se prosterner dans un défaitisme têtu. Si le premier peut nous mener à une désillusion cuisante, le second ne nous mènera nulle part.
Tout un chacun a le droit de fêter dignement ce premier anniversaire, tout un chacun a aussi le droit d'être méfiant, inquiet et vigilant. Il n'en demeure pas moins que seul le travail, la persévérance et la vigilance paieront.
Un an, c'est peu, trop peu pour pouvoir juger le sort de notre révolution. Pleurnicher ou afficher un optimisme aveugle ne mèneront nulle part. Gardons la tête froide, fêtons donc le premier hommage au 14 janvier et avançons, à pas sûrs ou en trébuchant, mais avançons !


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