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La BCT : les raisons d'un échec annoncé
Tribune
Publié dans Le Temps le 28 - 01 - 2012

Actuellement, un débat houleux est en train de s'alimenter entre partisans et adversaires, autour de la reconduction du Gouverneur de la BCT. Les partisans se basent sur ‘'la compétence'' et le caractère ‘'hautement diplômé'' du Gouverneur pour gérer l'institution monétaire et à sa volonté d'améliorer le rôle de la BCT dans l'activité économique du pays passant par un marasme sociopolitique.
De leur côté, les adversaires se penchent sur sa lenteur, voire son refus, de composer avec toutes les parties prenantes concernant des dossiers de corruption. La position de ces derniers fait allusion à un défaut de crédibilité et de capital-réputation accumulés par le Gouverneur durant l'année 2011.
Néanmoins, en dehors du recours à des instances officielles d'enquêtes, nous croyons que les propos passionnés et basés sur des spéculations ne mènent à rien, si ce n'est à des tourments supplémentaires. En revanche, plus fondé serait d'évaluer l'efficacité de la Politique Monétaire menée par le Gouverneur de la BCT depuis janvier 2011 (date de son recrutement comme contractuel par le gouvernement alors transitoire juste après la fuite de BA) et de s'en interroger sur les origines. Cette démarche largement adoptée par ailleurs, permettrait, voyons-nous, de poser plus correctement le problème actuel de la BCT et de s'en inspirer une stratégie de sortie. Indépendamment des qualifications académiques du décideur, de facto la politique monétaire n'était efficace pendant l'année écoulée. Dès lors que ses objectifs ne furent préalablement publiés, il serait nécessaire de les déduire des instruments mis en œuvre en prenant en compte la conjoncture. En effet, la politique monétaire, appelée par convention à être d'abord efficace dans le court terme, a consisté principalement en la révision à la baisse du taux directeur à deux reprises, pour le fixer à 3,5% ; soit le niveau le plus bas depuis des années. Une telle manœuvre est appelée a priori à relancer l'investissement (ce qui n'a jamais été le cas en Tunisie du moins dans le court terme), à éponger la surliquidité dans le système bancaire, et/ou à relancer l'économie du côté de la demande. Aucun objectif n'eut été à l'évidence réalisé. Nous aurions souhaité que la mise en œuvre de cet instrument s'accompagne par d'autres règles interdisant par exemple tout comportement opportuniste des banques, portant coalition entre elles ou bénéficiant de la baisse du taux directeur pour accumuler les réserves relatives aux créances compromises datant des années écoulées. Mieux encore, cette révision à la baisse du taux de l'intérêt a été accompagnée d'une réduction du taux de réserve obligatoire à son niveau le plus bas (2%) depuis la création de la BCT en 1958, comme si le renforcement de la liquidité détenue par les banques était une priorité en soi. Malencontreusement, le taux du marché monétaire n'a suffisamment pas diminué et les tensions inflationnistes n'ont été maitrisées. Ces mesures, s'ajoutant à des réserves de change réduites à 113 jours seulement, ont désarmé la politique monétaire. Dans l'état actuel, alors que la Tunisie a besoin de l'instrument monétaire pour la régulation macroéconomique et la relance de l'activité, il ne serait jamais possible de remonter la pente au risque de défaut de crédibilité et donc d'inefficacité supplémentaire. La politique monétaire est ainsi emprisonnée de sa propre mise en œuvre. C'est dans ces termes qu'il faudrait poser le problème actuel de la BCT et c'est dans ce cadre qu'il faudrait en analyser les origines. Outre les circonstances économiques et sociales que tout le monde connait, des handicaps seraient dans l'arrière-plan de la contreperformance de la politique monétaire. Ces handicaps pourraient être brièvement annoncés comme suit : (1) des méthodes sophistiquées de prévisions et d'analyse de la conjoncture font défaut. (2) une vision prospective et prudente dosant la mise en œuvre des instruments de la politique monétaire ne semble pas être adoptée. En fait, au moment de la fragilité des institutions et l'instabilité des marchés, la politique monétaire a puisé tous ses instruments, ne laissant ainsi aucune marge de manœuvre pour la période postélectorale. Il n'aurait pas fallu imputer l'inefficacité de la première révision à la baisse du taux directeur à sa seule ampleur, comme il semblerait être le cas quand une deuxième baisse, aussi inefficace qu'attendue, a été décidée. (3) un manque de transparence nécessaire à la crédibilité de la politique monétaire. Par exemple, la stratégie de communication adoptée a manqué de professionnalisme : quoique vraies en substance, les déclarations consécutives, tantôt optimistes (19-10-2011), tantôt pessimistes (1er-12-2011) auraient été prises pour des messages d'incohérence. Outre son moment inopportun, la manière sommaire, voire tronquée et timide, dont l'indépendance de la BCT a été réclamée a fait office de faux débats, souvent menés entre amateurs, laissant ainsi comprendre que cette indépendance se réduirait à un simple problème technique de nomination du Gouverneur de la BCT et qu'elle garantirait la maîtrise de l'inflation sans que les mécanismes connus ne soient vérifiés. Ainsi, les concepts d'indépendance, d'autonomie, de compétence, … ont fait l'objet de maladresses aux yeux des spécialistes. Nous aurions souhaité que la BCT propose un projet complet portant sur le mode particulier de son indépendance (puisqu'il y en a plusieurs), qu'elle offre une conférence de presse digne du prestigieux Institut d'émission, et/ou qu'elle lance un débat entre économistes afin de restructurer son rôle dans la nouvelle donne institutionnelle que vit la Tunisie. Actuellement, il faudrait que la BCT sorte de son isolement en annonçant des réformes de bonne gouvernance, adéquates à la transition démocratique, et en œuvrant en coopération plus prononcée avec les autorités budgétaires, et ce afin d'espérer la relance macro-économique tant attendue.
Professeur d'Economie à l'Université de Tunis


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