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Wajdi Ghonaïm, l'imam menteur
La chronique de Youssef SEDDIK
Publié dans Le Temps le 14 - 02 - 2012

Tout le monde connaît le genre depuis le fameux Kuchk, le fou-tribun des minbars égyptiens du temps de Sadat : Une puissante voix, incendiaire, beaucoup d'humour glauque mais surtout surtout un maniement du Coran, des hadith et des saintes chroniques dignes d'un ordinateur de plusieurs gigas de mémoire vive !. Les foules n'y résistent guère et ne voient goutte dans le chemin de furie que ces imams ouvrent devant leur émotion et leur passion de se faire divin sans trop de frais.
Les Tunisiens ont fini par avoir « droit » à ces bourrasques de paroles qui se bousculent et se précipitent dans des ouïes et des cerveaux totalement anesthésiés soumis à l'absolue manipulation d'une verbosité que nul doute ne saurait venir contester. La ruée vers les espaces tunisois qui ont accueilli WajdiGhonaim, un imam égyptien installé à Istanbul, m'a donné froid dans le dos, elle a dû certainement susciter le même sentiment chez plus d'une Tunisienne et d'un Tunisien, citoyenne et citoyen d'un pays habitué depuis la nuit des temps, depuis les imams ibn Arafa, Sahnoun et le cadi Iyadh à la paisible sérénité d'un islam de vie commenté entre spécialistes, enseigné à de calmes disciples, enseignement dont le peuple ne recueille que ce que lui permet d'accéder à un culte simple et à tout ce qui permet les échanges ici bas qui construisent et maintiennent l'entente sociale et le « vivre-ensemble ».
Or, le plus dangereux c'est qu'au-delà de la tempête des mots, d'une rhétorique de pyromane, d'une réelle volonté d'installer la discorde et de pulvériser la cohésion sociale, tous les propos de WajdiGhonaim comme ceux de ses imitateurs parmi nos imams à nous c'est qu'ils souillent le texte sacré de mensonges et de mauvaise...foi, celle dont Abraham dit dans le texte sacré qu'elle pouvait être habillée de démesure ( Lamyoulbisuimânahom bi dhulum)! Pour cela, ils effacent d'une rature que la foule modestement cultivée en la matière ne saurait ni deviner ni dénoncer cette haute miséricorde que le bon Dieu nous a accordée quand Il nous a envoyé Ses prophètes porteurs de Sa parole. Ce bon Dieu en effet nous dit que sa parole à nous adressée , à nous simples mortels, est faite essentiellement d'équivoques ( Moutachabah), ainsi que l'annonce explicitement le fameux verset 7 de la sourate III ( la Famille des ‘Imrân). A nous donc, les humains, de rechercher dans une quête inlassable et surtout impossible à clore, à donner sens à cette équivocité et à cette ambivalence d'une parole divine dont il serait impudique à l'égard de Dieu de se déclarer possesseur d'un sens définitif et sans appel. Comprendre la parole de Dieu, l'investir dans le réel et le bel Agir (Ihsân) reste définitivement suspendu d'un côté à la bonne foi du chercheur et d'un autre côté à l'arbitrage divin qui ne saurait être de ce monde, qui ne saurait être que le dévoilement de la vérité dans l'au delà de ce que le Coran appelle le jour de l'Ultime Jugement ( yawm ad-dîn). Nul n'est autorisé seul ou à partir d'un seul référentiel doctrinal à juger, conseiller, conclure ou évaluer en se plaçant en haut de ce point où seul sera juge de regard de Dieu embrassant tous les sites et toutes les époques. Confondre le site du regard humain partial et partiel et celui où trône la Divinité est le sommet d'une mécréance déguisée qui s'avance masquée de piété, de dévotion et de l'absurde volonté de purifier le monde et d'en chasser complètement un Diable (unIblîs) que la sagesse de Dieu a placé parmi nous pour nous éprouver.
Dans le verset 22 de la sourate XVI heureusement nommée Abraham, il y a cette merveilleuse séquence, exclusive précisément au Coran où ce même Iblîs nous harangue au moment même où s'abat le décret de la fin du monde et nous lâche, nous rendant à notre seule responsabilité d'avoir répondu librement à ses tentations : « Je ne saurais, nous dit-il dans ce verset, vous secourir ni vous me secourir, moi je crains Dieu… » . C'est donc de ce catalyseur de la liberté humaine qu'est se mettre du mal que WajdiGhonaim voudrait, avant le décret ultime de Dieu, priver le monde en s'érigeant lui-même en un « dieu-bis » où le Mal serait chassé par le seul effet de ses incantations et de ses chahuts dans les mosquées comme sur les ondes ou la Toile.


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