Une table ronde a été organisée vendredi dernier par l'Ordre National des avocats, autour du thème: « Structuration du cabinet d'avocat », en présence du nouveau bâtonnier Me Chawki Tebib et qui a été animée par Me Noômane Fki, membre de l'ordre. Plusieurs questions ont été abordées par une assistance assez nombreuse qui a réuni aussi bien des avocats que des journalistes représentants les médias écrits et audiovisuels. « La profession d'avocat est surtout une déontologie et ce concernant ses relations autant avec ses confrères qu'avec ses clients » a souligné Me Fki,qui a surtout insisté sur cette mission O combien difficile qui consiste à garder les secrets à l'occasion des différentes affaires qu'est appelé à traiter l'avocat. En effet, c'est une relation de confiance qui se tisse entre l'avocat et le client. Cette confiance doit être réciproque et inébranlable. Imaginez la joie ineffable d'un avocat qui parvient à sortir son client de la difficulté dans laquelle il se trouve. Mais c'est toujours très délicat car parfois cette confiance est altérée par certaines circonstances, dont notamment la décision du juge qui peut déplaire au client. C'est la raison pour laquelle, il ne faut jamais être sûr de l'issue d'une affaire, car il y a toujours une marge d'erreur, dans l'interprétation de la loi. L'avocat ne fait qu'éclairer son client sur ce que prévoient les textes dans telle ou telle situation, sans préjuger à l'avance de la décision à intervenir. «Des avocats qui connaissent le droit et d'autres qui connaissent le juge ! » Cette boutade de je ne sais quel avocat français du siècle dernier, vise certains avocats corrompus. La relation de l'avocat avec le juge est également très importante. En tant qu'auxiliaire de la Justice, le rôle de l'avocat est d'éclairer le juge pour la recherche de la vérité. Il peut par la même occasion attirer son attention sur un problème juridique où la loi est muette, incomplète ou confuse. Réciproquement le juge peut apporter de l'eau au moulin, d'un avocat qui débute dans la profession ou même un avocat chevronné, sur une subtilité juridique lui ayant échappé. C'est cette relation qui contribue à l'évolution de la jurisprudence, et à la consolidation d'une justice indépendante et qui se rapproche le plus possible de l'équité. Or les relations qui ont existé par le passé, entre certains juges et avocats étaient basées sur l'intérêt personnel, et ne servaient de ce fait aucunement, la Justice. La corruption a été hélas pendant longtemps l'une des principales tares de la Justice. Le rôle de l'avocat est justement de dénoncer entre autres la corruption dans le secteur judicaire, en collaboration étroite avec les magistrats honorables qui sont, fort heureusement, majoritaires. Il faut savoir que les juges corrompus ont pu jadis profité d'une certaine situation, car ils étaient utilisés par le système, qui était gouverné par des gens dénués de conscience, et pour lesquels l'indépendance de la Justice était un vain mot. Les avocats honorables qui constituent également la majorité au sein de la profession ont eu du mal à dénoncer cet état de fait par le passé. Il y en a même qui ont eu les pires ennuis. L'intérêt du justiciable Aujourd'hui que les choses ont changé il est important de consolider les relations entre avocats et magistrats dans l'intérêt du justiciable. En fait la profession d'avocat est un sacerdoce, car il est tenu dès son inscription au barreau, de faire face à plusieurs problèmes à la fois. Sans compter qu'actuellement, et vu le nombre d'avocats qui a augmenté ( on en compte actuellement 8000) certains débutants ne peuvent même pas assurer les charges nécessaires à la bonne marche de leurs cabinets. Il importe de trouver des solutions radicales pour ces cas, par le biais de l'assistance judiciaire. En effet, les avocats stagiaires doivent être prioritaires, pour les commissions d'office. C'est une des solutions auxquelles il faut penser afin d'améliorer la situation des débutants, qui rencontrent d'énormes difficultés professionnelles également. En fait il incombe au barreau de réfléchir à des solutions dans ce sens, car il y va de l'image de marque de la profession. Le conseil de l'ordre, ne doit pas réagir uniquement dans les cas disciplinaire. Certes qui aime bien châtie bien. Il n'en reste pas moins qu'il doit fondamentalement aimer, pour châtier dans le bon sens.