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Ce sont les journalistes La torture dans les prisons- Le Syndicat de Base des Cadres et des Agents des Prisons et de Rééducation trouve le BOUC EMISSAIRE
« Déjà responsables de tous les maux de la Tunisie (fuite des investisseurs et des touristes…), déformateurs de la belle image de notre pays », les journalistes sont également « impliqués dans les tortures qui ont eu lieu à l'époque de Ben Ali », c'est ce que déclare Habib Rachdi, coordinateur du Syndicat de Base des Cadres et des Agents des Prisons et de Rééducation lors de la conférence de presse donnée hier, à Tunis pour présenter la réalité et les perspectives du secteur après la Révolution. « Les consignes de torture ont été données à partir du Palais de Carthage, et les journalistes en sont responsables, car ils gardaient le silence, entre autres, sur la souffrance des familles et des mères interdites d'amener le « couffin » à leur enfants et parents », ajoute-t-il. Mais quel est le rôle des agents dans tout cela ? A priori, « ils seraient innocents », laissent entendre les syndicalistes ayant assuré la conférence de presse, à savoir : Hassine Saidi, secrétaire général et porte-parole du syndicat, Habib Rachdi, coordinateur et Walid Zarouk, secrétaire général du syndicat de base du centre de formation et de recyclage des agents à Gammarth. « Les agents pénitentiaires sont victimes et ne méritent pas d'être jugés par le tribunal militaire », critique Walid qui ne cessait d'ailleurs d'appeler à l'assainissement des médias.
Et les comptes à régler ?
La conférence de presse fut une occasion pour le syndicaliste pour régler ses comptes aussi bien avec les journalistes que les responsables à la tête de la direction des prisons et de rééducation. « Les agents n'étaient que des simples exécutants des consignes données verbalement par les hauts responsables », ne cessait-il de rappeler. Et d'ajouter : « j'étais moi-même témoin des événements survenus le 14 janvier. Certains responsables impliqués dans des affaires d'homicide par la torture ont ouvert les prisons permettant ainsi la fuite de 12 mille detenus. En contrepartie, les simples agents sont jugés par le tribunal militaire », ne cessait-il de dire tout en déclarant que « ceux qui ont donné les ordres occupent toujours des postes de direction ». Walid lance ainsi un appel au ministre de la Justice pour ouvrir les dossiers « des corrompus qui sont encore haut placés ». « C'est, aujourd'hui, la responsabilité du ministre », toujours d'après Walid. Il n'hésite pas d'ailleurs à citer des noms d'ex-directeurs de prisons, plus particulièrement Chokri Bousrih « ayant commis des dépassements » et qui « n'hésite pas à participer dans des débats télévisés », selon le syndicaliste.
Dénigrement
La campagne de dénigrement ne se limite pas à ce niveau. Les conférenciers considèrent que toutes les autres structures représentants les agents toutes spécialités confondues, dont, le Syndicat National des Forces de Sécurité Intérieure n'est pas légitime. « Son objectif est de perturber le corps », déclare Habib Rachdi tout en annonçant que « ce syndicat est réputé par ses complots accomplis à El Aouina et à la Kasbah ». Et d'enchaîner : « il a pour objectif de perturber les prisons par des éléments bien déterminés ». Ce n'est pas tout, Habib Rachdi critique l'actuel directeur tout en considérant qu'il adopte la même démarche que son précédent ». Par ailleurs, les conférenciers ont présenté les résultats de leur travail lors de la dernière période tout en annonçant qu'une journée d'étude ayant pour objectif d'examiner la réalité du secteur et ses perspectives après la Révolution se tiendra le 22 mars. Elle sera marquée par la présence de plusieurs acteurs de la société civile, des experts, des juristes et des spécialistes dans le domaine. Ca sera peut-être l'occasion de conquérir la confiance de la société civile qui n'a cessé de revendiquer le jugement de ceux qui ont torturé les prisonniers lors des dernières années et qui continuent d'ailleurs, de la faire même après le 14 janvier. Nos prisonniers sont toujours torturés et maltraités derrière les barreaux, déclare l'Organisation de Lutte contre la Torture. Mais à qui en incombe la responsabilité ? Aux journalistes peut-être ?...