Ainsi on a fini par céder sous la poussée. Un autre Bureau Fédéral prendra, dans un mois le commandement du football en Tunisie après une bonne demi-douzaine qui auront défilé depuis le début du millénaire. L'événement semblerait routinier si depuis un an, une rupture n'est pas venue marquer l'histoire pour en faire dans le genre une première. Naguère nous consentions volontiers à des pratiques que l'habitude nous a fait admettre. De l'incontournable caution préalable aux désignations discrétionnaires, nous nous en faisions une raison avec l'espoir que dans la grisaille un nom surgisse pour rendre la pilule moins amère. Une telle exception nous a même été offerte quand le hasard a joint à l'inique le consensus populaire et que de ce fait un pas a été franchi sur le chemin du mieux-être. Aujourd'hui, par contre, ce n'est plus l'exception qu'on cherche mais l'instauration de nouveaux concepts pour en faire la règle. Mais jusque-là on a tout dit et son contraire, sauf l'essentiel qui est de fixer les objectifs et déterminer la démarche à faire. Jusque-là toutes les parties que le football intéressent mais qui ne composent que le contexte ont émis des avis sauf ceux qui dans un mois auront la charge d'écrire la première page de la nouvelle histoire. Cette fois sans caution ni intervention en règle générale, ces 240 clubs qui constituent la base sauront-ils dans un mois rompre avec ce qu'on leur a appris depuis des décades ? Se faire manipuler pour des intérêts éphémères ou laisser faire par paresse intellectuelle. Qu'ils soient grands clubs par nature d'autorité voraces ou petits clubs fragiles et enclins aux fausses promesses. Qu'ils soient professionnels avides de renflouer leur caisse ou humbles amateurs soucieux d'assurer une survie précaire. Tous auront dans un mois la redoutable charge d'inaugurer une ère qui en leur donnant ce pouvoir suprême les rend de leur destin, plus que jamais responsables.