Bon test que celui qu'a livré la sélection nationale contre son homologue du Pérou en ce sens que les débats ont été âprement disputés de part et d'autre à telle enseigne qu'ils ont par moments dépassé le cadre amical de la rencontre avec notamment des interventions rigoureuses des Péruviens. Notre onze représentatif a tiré un grand profit, en effet de sa confrontation contre un sparring-partner de qualité et qui n'est pas venu à El Menzah en touriste. Face à la rudesse de l'opposition, les nôtres ont été amenés à se donner à fond avant de s'en sortir avec un nul somme toute équitable au vu de la physionomie du jeu. Même s'ils auraient pu l'emporter sans les nombreux ratages devant les bois adverses et l'erreur désormais traditionnelle de Haggui à l'intérieur de la surface de réparation synonyme d'un nouveau penalty ayant valu au Pérou d'égaliser dans les temps additionnels de la première mi-temps.
Un mieux évident malgré des carences persistantes
Mais au-delà du résultat final, nous avons enregistré des progrès tangibles des « Aigles de Carthage » tant au niveau de l'occupation du terrain que celui de la circulation de la balle et de l'animation offensive. En contrepartie certaines carences ont persisté notamment la faiblesse défensive sur le côté droit et l'efficacité devant les bois adverses malgré le bon rendement de Niouioui et surtout de Saber Khelifa qui a joué de malchance notamment sur un tir croisé à ras de sol ayant frôlé le montant de la cage péruvienne (36').
Wissem Ben Yahia, au-dessus du lot
Sur le plan individuel, le match contre le Pérou constituait une bonne opportunité pour tester trois éléments dont l'un, Anis Ben Htira, en est à sa première convocation en sélection et deux à savoir Soufiane Chahed et Lassaâd Nouioui, de retour dans le groupe après une longue absence. Empressons-nous de noter que ces trois éléments n'ont pas démérité. Chahed, après une entame de match plutôt laborieuse a repris progressivement du poil de la bête avant de quitter le terrain suite à une blessure. Anis Ben Htira, de son côté, s'est bien débattu, quoiqu'en alternant le bon et le moins bon. Et nul doute, que ce joueur avec une meilleure intégration dans le groupe sera en mesure d'apporter le plus escompté à l'entrejeu tunisien. Nouioui n'a pas manqué son retour dans l'équipe. Il a réussi à mettre de la pression sur l'arrière-garde péruvienne grâce à sa mobilité et sa technique alliées à un potentiel physique des plus respectables. Les deux grandes satisfactions tunisiennes ont été Bilal Ifa, un garçon qui ne cesse de progresser d'une sortie à l'autre et Wissem Ben Yahia qui fut au four (sur le plan de la récupération) et au moulin (animation de l'attaque et exécution des balles arrêtées). Ben Yahia, incontestablement le meilleur tunisien, a vu ses généreux efforts récompensés par un joli but réussi sur un remarquable effort individuel. Ben Yahia qui a été très peu utilisé en CAN avec une seule participation contre le Gabon, a prouvé qu'il mérite largement une place de titulaire. On ne passera pas sous silence la prestation du jeune gardien de l'Espérance Moëz Ben Cherifia qui a sauvé un but tout fait en s'interposant avec brio devant Pizzaro et Alonzo Roberto. Quant à Haggui, il a de nouveau pénalisé les siens en concédant un autre penalty qui venait s'ajouter à une liste déjà longue. Ce test est jugé de riche en enseignements pour Sami Trabelsi qui a fait remarquer que le match lui a permis de passer en revue de nouveaux joueurs notamment Htira, Nouioui et Chahed et au-delà d'enrichir l'effectif du groupe en prévision des éliminatoires du Mondial brésilien. Sur le plan du rendement collectif, j'ai relevé un mieux évident au niveau de l'organisation sur le terrain, la possession de la balle. J'ai été aussi réconforté par la rage de vaincre des joueurs. Il nous reste beaucoup à faire, cependant, pour améliorer le rendement de la défense où nous avons été par moments naïfs et soigner le taux de réussite de l'attaque ». Son collègue péruvien Sergio Marocarian a, lui aussi, trouvé le test fort utile pour son groupe : « Nous avons eu affaire à une bonne équipe tunisienne, bien organisée et ayant fait preuve de maturité tactique. La Tunisie a changé sa façon de jouer par rapport à ses prestations en CAN. Le résultat de parité est logique », a-t-il déclaré à l'issue du match. Ameur KERKENNI