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Les leçons des transitions manquées !
M.Foued Lakhoua réédite «Le gouvernement Ladgham»
Publié dans Le Temps le 22 - 04 - 2012

Par Khaled Guezmir - L'espace « Art-Libris » de notre ami Raouf Dakhlaoui, qui n'est autre que le fils du grand avocat nationaliste feu Ammar Dakhlaoui, nous a convié à la présentation du livre réédité par Si Foued Lakhoua : « Le gouvernement Ladgham » en présence d'un bon nombre d'intellectuels dont je citerai entr'autres, notre collègue journaliste et écrivain Mohamed Kilani, l'éditeur et imprimeur Seïfallah El Blili et Mohamed Lamdani ancien vice-maire de Carthage.
L'auteur figure bien connue, universitaire diplômé du cycle supérieur de l'Ecole nationale d'administration (l'ENA) et très actif dans la coopération tuniso-française, n'a pas manqué de rendre hommage à la mémoire de ce grand militant pour l'indépendance nationale qu'était « Si El Bahi », condamné à plus de 20 ans de travaux forcés, interné dans les prisons du « non retour » (Diar Annihaya) à Lambèze et Harrache, en Algérie, compagnon et bras droit de Bourguiba depuis 1934 et surtout Secrétaire d'Etat à la présidence à partir de 1957 puis Premier ministre « chef du gouvernement » de Novembre 1969, à novembre 1970.
Cet homme dont l'histoire militante a été quelque peu occultée par les historiographes « officiels » aussi bien de Bourguiba que de Ben Ali, nous interpelle aujourd'hui à plus d'un titre. Il représente un peu tous les militants sincères qui ont vécu à l'ombre de Bourguiba mais à qui la Tunisie doit beaucoup. Un homme de très grande droiture et d'intégrité morale et matérielle, grand commis et bâtisseur de l'Etat dont la mesure où il avait la haute main sur l'administration centrale du pays depuis l'indépendance, avec cette modestie aussi bien dans l'allure et le vécu, mais aussi dans l'exercice du pouvoir. Mais au-delà de l'Histoire qu'on doit réécrire, pour donner à César ce qui est à César, ce qu'on doit retenir du parcours de « Si El Béhi » et qui peut être très utile pour les Tunisiens d'aujourd'hui c'est la frustration des occasions manquées surtout au niveau des transitions politiques.
L'Histoire, en effet, est un perpétuel recommencement, mais avec des acteurs et des circonstances différentes.
Après la transition-première de 1955 à 1957, celle de l'autonomie interne, la Tunisie a convoqué une Constituante en décembre 1955 pour « réinventer » le système politique et l'ajuster aux « valeurs » (Al Kiam) des luttes pour l'indépendance depuis 1881. Mais, le « clan » dominant de l'époque autour de Bourguiba a donné la prééminence au « politique » au détriment de l'institutionnel.
Du coup, les travaux de la première constituante ont traîné en longueur, comme c'est le cas aujourd'hui, et puis l'impatience de Bourguiba et des radicaux destouriens a fait que le premier projet de la « Monarchie constitutionnelle et parlementaire » a été dévié vers la « Monarchie présidentielle » conçue à travers les textes de la Constitution de 1959 ! La République a été même proclamée avant même l'adoption de la nouvelle Constitution ce qui ramène ce haut fait à un « coup d'Etat » constitutionnel à l'état pur !
Deuxième transition manquée, celle du « gouvernement Ladgham », Bourguiba malade et se faisant soigner entre la France et la Suisse, a été obligé de « déloger » la direction des Affaires de l'Etat à son bras droit et homme de confiance, M. Béhi Ladgham, en le nommant « Premier ministre », chef du gouvernement, avec tous les pouvoirs exécutifs et d'administration générale.
L'occasion était unique de rectifier les erreurs de la Constituante de 1959, et de corriger le « Présidentialisme » excessif exercé par Bourguiba. On pouvait rouler vers un bicéphalisme harmonieux entre un Président élu au suffrage universel garant de la souveraineté et de la continuité de l'Etat avec des prérogatives limitées et un Premier ministre qui gouverne, nommé certes, par le Président, mais responsable devant le Parlement !
Je vous laisse parcourir ce livre bien documenté et attachant de Si Foued Lakhoua pour connaître la suite : Un naufrage d'une démocratie naissante avec un nouvel équilibre des pouvoirs par le fait des intrigues du palais et des nouveaux prétendants à la succession de Bourguiba. « Le gouvernement Ladgham » est encore une fois l'histoire d'une « transition » avortée où le politique a pris le dessus sur l'institutionnel ce qui a ramené la Tunisie de l'époque à l'absolutisme présidentiel dirigé par les prétendants au pouvoir autour de Bourguiba. Ce sont, d'ailleurs, ces mêmes éminences grises qui l'ont poussé à la « présidence à vie » pour sauver leurs privilèges et ce sont les mêmes ou presque qui l'ont poussé à nommer Ben Ali au Premier ministère et commettre son « coup d'Etat médical » sur la base du fameux article 51 - de la Constitution de 1959 !
Ce livre est par conséquent d'une très grande actualité. Nous en sommes à la troisième transition politique depuis l'indépendance. Allons-nous subir le « « jamais sans trois » d'une nouvelle transition avortée et manquée ! où allons nous pour une fois donner la priorité et la prééminence à l'institutionnel, au détriment des ambitions dévorantes des pouvoirs actuels !
Les docteurs Ben Jaâfar et Marzouki en plus des leaders de la Nahdha en assumant la pleine responsabilité au regard de l'Histoire ! Celle de la Révolution du 14 janvier 2011, et ses valeurs fondamentales pour l'institution une fois pour toute et à jamais : Une démocratie pluraliste, libérale et sociale irréversible en Tunisie !


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