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Qui est contre-révolutionnaire…?
Publié dans Le Temps le 26 - 04 - 2012

Par Khaled Guezmir - Les différentes « familles » islamistes, périphériques extrémistes qui gravitent autour de l'étoile « galactique » Ennahdha ont de beaux jours à l'horizon et ce pour différentes raisons. D'abord, par un certain désordre qu'elles pratiquent et qui atteint parfois de hauts degrés de violence, elles se croient être les chevilles ouvrières du nouvel ordre islamique qu'elles veulent édifier en Tunisie et ailleurs.
L'agressivité a toujours été à travers l'histoire des systèmes fascistes et totalitaires l'arme incontournable du « changement ».
Par ailleurs, elles sont encouragées dans cette voie non seulement par ceux qui ne croient pas à la démocratie civile et ses méthodes pacifiques mais aussi et paradoxalement, par tous ceux qui souhaitent que cette Révolution échoue parce qu'elle a touché leurs intérêts vitaux.
Mais, attention de faire l'amalgame autour de ce qui est appelé par toute la classe politique confondue : « La contre-Révolution »!
Quand M. Rached Ghannouchi et son gouvernement parlent de « contre-révolution », ils désignent la presse libre comme l'agent principal qui sème le doute et empêche ce même gouvernement de réussir. Idem pour M. Moncef Marzouki, Président de la République qui, à partir du Qatar, n'a pas manqué de descendre en flammes « les médias » de la « contre-révolution » et tout ça pourquoi !... Si l'on croit M. Samir Ben Amor, son conseiller, c'est parce que l'activité du chef de l'Etat n'est pas couverte correctement par la Télévision nationale ce qui est un « crime » de lèse-majesté !
Pour notre part, ce n'est pas cela ce qu'on a vu !
L'activité du Dr. Marzouki est largement traitée par le « 20H » de la TV.1 et même un peu trop favorablement si on applique les normes du monde libre si on compare comment la Télévision française traite, en ce moment, M Sarkozy ou la presse allemande, Mme Merkel.
Il arrive même aux Allemands d'oublier qu'ils ont une chancelière parce qu'elle passe très rarement à la télévision et dire qu'elle est très populaire et trés appréciée par son peuple.
Mieux encore, la TV nationale a passé en intégralité la conférence donnée par M. Marzouki à Qatar avec plus de 35 minutes d'antenne (excusez du peu) alors que l'analyse du contenu de cette conférence marque plutôt un discours de campagne électorale dans les règles plus qu'autre chose. Mais, ceci est toléré dans le monde entier et nous ne l'aurions pas soulevé si notre cher Président n'avait pas humilié la presse nationale à partir du Qatar !
A ce propos que M. le Président nous excuse et nous permette de lui dire en toute sincérité que dans cette attitude, on n'arrive plus à reconnaître le défenseur farouche qu'il était des droits de l'Homme du temps de la dictature, ni celui qui sollicitait la « presse libre » du monde entier pour faire plier le dictateur ! La presse libre avec ses règles critiques on l'aime ou on ne l'aime pas… qu'on soit opposant ou Président de la République, autrement, c'est de nouveau la dictature et le totalitarisme !
J'en arrive maintenant à la résistance héroïque de la société civile démocratique et aux collègues journalistes de la TV nationale et de la presse écrite qui ont été malmenés et violentés par les acteurs de l'obscurantisme rampant qui prend l'allure d'un véritable séisme dans un pays pacifique et paisible et qui n'a pas eu encore, le droit de fêter la liberté qui lui a été offerte par la Révolution. Les vrais contre-révolutionnaires ce sont ceux qui veulent assassiner la liberté dans son lit de naissance pour nous imposer un modèle de société par la force et non par l'adhésion.
M. Rached Ghannouchi, lui-même, n'arrête pas de déclarer son refus de la contrainte réligieuse (La Ikraha fi Eddin).
Je rappelle à qui de droit que les systèmes politiques ont pour tâches de diffuser des « valeurs » et des actes décisionnels tolérés et « acceptés » par le corps social. Toutes les valeurs qui sont imposées à un peuple par la force, la contrainte physique et la terreur sont illégitimes parce que fascistes et totalitaires et l'histoire mondiale est là pour le prouver.
Au niveau idéologique, l'islamisation de l'espace public à l'extrême ne peut que conduire à un nouveau système totalitaire parce que les techniques des gardes-fous de la démocratie classique occidentales ne sont pas opérationnels. On passera allègrement et rapidement d'un islamisme modéré à une radicalisation expansionniste. Ceci n'est pas seulement valable pour les pays d'Islam mais aussi pour tous les systèmes à base idéologique codifié tels les systèmes communistes qui ont viré du léninisme, au Stalinisme sans état d'âme, avec tout ce que ça a donné au niveau de la répression terrifiante des « goulags ».
Le fait qu'un régime comme celui d'Iran qui a fait une magnifique révolution populaire contre le Chah, mais qui n'arrive pas à décoller au niveau du développement politique est très significatif sur le pesanteur du religieux exclusif et unilatéral.
Aucun pays au monde n'a pu construire une démocratie en appliquant à la lettre les idéologies socialo-marxistes codifiées ou celles religieuses toutes aussi contraignantes et codifiées.
La démocratie est la synthèse alchimique entre la liberté, la raison et la loi.
Dire qu'elle ne permet pas la ferveur de l'engagement politique et la passion de la conquête des positions de commandement dans la société est tout à fait faux.
Y a-t-il des citoyens, plus enthousiastes que les Américains pour dire leur fierté d'appartenir à la démocratie libérale depuis 1776. Y a-t-il des citoyens plus attachés que les Français et les Allemands à leurs institutions démocratiques et à leur mode de vie. Enfin, y a-t-il un peuple plus conservateur que les Britanniques quand il s'agit de défendre la liberté individuelle et collective. Aucun !
Alors, pourquoi veux-t-on au nom d'une interprétation partisane ou personnelle d'un leader de l'Islam politique aussi charismatique, soit-il, , nous imposer un nouveau système absolutiste et despotique.
J'ai titré une chronique précédente : « Martyrs… au vivant », parce que je ressens au fond de mon âme, que nous, Tunisiens, des deux siècles le 20ème et le 21ème, sommes des « martyrs… vivants », parce qu'incapables d'espérer un jour vivre la liberté du monde, celle des pays qui vivent au rythme de la terre, celle des peuples libérés de tous les esclavages idéologiques et religieux et qui vivent leur temps pleinement.
Oui, nous voulons être comme les Américains, les Français, les Allemands, les Japonais, les Sud-Coréens, les Espagnols, les Polonais, qui ont connu des systèmes répressifs, mais , qui ont fini par accéder au monde qui compte et qui est accessible à tous leurs citoyens sans exception ni discrimination.
Est-ce trop demander à la Nahdha, aujourd'hui, d'être porteuse d'espoirs et non de peurs ! Est-ce trop lui demander de relever le défi de participer activement et sans arrière-pensée, à la construction de ce grand rêve qui nous habite. : faire de la Tunisie un pays démocratique irréversible ! Si la Nahdha arrive à vaincre les tentatives hégémonistes, de ses extrêmes, elle peut être le parrain de ce projet grandiose pour la Tunisie et l'Histoire dira qu'elle a été la première à édifier une vraie démocratie en pays d'Islam !
Permettez moi, en ce moment, d'avoir une pensée pour Ronsard le poète de l'amour qui disait à Hélène, sa bien-aimée : quand tu seras vieille au coin du feu, tu diras… Ronsard me célébrai du temps où j'étais belle » !
Messieurs de la Nahdha, vous qui avaient le pouvoir exécutif, aujourd'hui, vous avez aussi une responsabilité historique. Laissez nous dire comme Ronsard que vous allez permettre à ce peuple de célébrer la démocratie et que vous n'allez pas le réduire à nouveau au désespoir !


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