Nous avons reçu ce mail émanant de Madame Yamina, résidente à Dubaï, où elle raconte les tribulations des Emiratis qui veulent se rendre en Tunisie : « Une ambassade est censée refléter dignement l'image de chaque pays auprès de ses hôtes. Son service d'accueil est appelé à incarner l'hospitalité et le sens de bienveillance de ses concitoyens. Elle est là pour faciliter les mesures d'accès à chaque pays. Telle est la règle à laquelle personne ne peut déroger sous peine d'atteinte à la notoriété de son pays d'origine. Pourtant, et étant une tunisienne résidente à Abou Dhabi, quand je me suis rendue à notre ambassade, j'ai été choquée par la façon avec laquelle les employés à l'accueil traitent les visiteurs et ceux qui viennent pour des services consulaires. Ils semblent ignorer tout des ABC de l'hospitalité. Au bout de leurs nerfs, cigarette aux lèvres et vêtus d'un tee-shirt et d'un jean, ils harcèlent les demandeurs de services par des questions déplacées et les offensent par des réponses impolies. Ceci m'a touché profondément et mon sens de patriotisme m'a poussé à vous écrire pour que leurs supérieurs sachent à quoi s'en tenir si jamais ils reçoivent des réclamations par la voie diplomatique. Car, à la manière avec laquelle j'ai vu l'employé du guichet demander à un visiteur - qui demandait la durée nécessaire pour l'obtention d'un visa - de se taire et d'attendre, l'incident diplomatique n'est pas loin. J'ai été même ahurie en le voyant balancer au visage d'un agent du ministère émirati de la santé le dossier de visa de son directeur qui veut visiter la Tunisie. Ce n'est sûrement pas de cette manière qu'on procède à la vulgarisation du produit touristique tunisien. D'ailleurs, ceci explique, en partie, le recul tangible de l'arrivée de touristes des Emirats. Sans oublier le fait qu'une demande de visa prend plus de dix jours alors que les visas pour l'Egypte, le Maroc, le Liban, la Syrie ou encore la Turquie ne prennent qu'un maximum de trois jours. Les gens, ici à Abou Dhabi, trouvent que c'est compliqué d'aller en Tunisie. Ces complications commencent à l'ambassade, et ceci l'a été davantage depuis la décision de fermer les services consulaires tunisiens à Dubaï. Car, ce bureau ouvrait ses portes, précédemment, chaque jeudi et la population intéressée à Charga et Dubaï y résolvait ses problèmes consulaires. En espérant que ma lettre trouve écho auprès de votre rédaction et qu'elle puisse avoir des suites favorables auprès des services concernés, je souhaite à l'équipe de Dar Assabah, et notamment Le Temps, bonne route sur le chemin d'un journalisme objectif. »