• Le gouverneur cherche une solution… En vain. Entre-temps on tire sur la mosquée Décidément ça bouge du côté du centre du pays. Jeudi et vendredi, c'était Kasserine. Samedi, c'était Sidi Bouzid. Drôle de samedi soir dans le célèbre fief du non moins célèbre Mohamed Bouazizi. Après les bouteilles de cocktails molotov de Kasserine, c'est à la dive bouteille de se mettre en vedette et de faire des siennes. Parce que certaines âmes se disant pures n'en veulent pas, elles réclament par la manière forte post-révolution, qu'elle aille propager l'ébriété ailleurs… timidement… là où elle ne suscite pas la tentation … loin de la grande foule du centre de la ville. Qu'en est-il M. le Gouverneur ? Pour en savoir davantage sur ce samedi soir enflammé, nous avons contacté le gouvernorat. Là, les vieux réflexes étant difficile a vaincre, on nous renvoie, sans nous convaincre sur la dépêche de la TAP synthétisant les déclaration faite précédemment par le gouverneur de la région sur la question. Ayant convaincu les maîtres de céans qu'à cela ne tint. Et que l'un n'empêche pas l'autre, M. Mohamed Néjib Mansouri, gouverneur de Sidi Bouzid finit par nous recevoir aimablement au bout du fil. Après discussion à bâtons rompus avec notre correspondant, voici nos conclusions. «Otez-nous ce commerce interdit ! » Tout a commencé lorsque certains citoyens, connus par leur esprit conservateur, sont allés signifier à l'un des tenanciers d'un débit de distribution de boissons alcoolisées leur réprobation quant à la présence de l'encombrant commerce au centre de la ville. Un deuxième commerçant dont la présence a été elle aussi jugée indécente et inacceptable a été lui aussi par la manière forte, invité à ôter son commerce de là et de « déguerpir » lieux… Un hôtel a été ensuite pris d'assaut par le même groupe qui sont allés jusqu'à briser la façade en vitre de l'hôtel. Ce harcèlement n'a pas tardé à amener les commerçants amis de Bacchus à fermer boutique. Une balle perdue sur la mosquée Samedi dernier, en fin d'après-midi, les intéressés forts d'une cinquantaine de défenseurs de l'alcool, sont allés étaler leur rancœur devant la mosquée centrale de la ville. Là, des tirs de fusil en l'air devaient accentuer l'ardeur des accrochages entre les pour et les contre, le breuvage. Surtout qu'une balle perdue est allée « mourir » sur le sommet de la mosquée et qu'une multitude de pneus a été mise à feu. Parallèlement à ces incidents d'autres éléments sont allés, à la périphérie de la ville, prendre d'assaut un grossiste de boissons alcoolisées pour incendier deux camionnettes destinées à la distribution du vin et de la bière. Oui pour le transfert. Mais où ? Le soir, tous les belligérants ont été reçus par le gouverneur de la région pour discuter longuement du problème conflictuel. Un véritable marathon qui n'a connu son épilogue qu'au petit matin. Convenant que leur présence au centre de la ville était contre-indiquée, les commerçants concernés ont proposé d'aller camper du côté de la zone industrielle. Mais là aussi, il y a problème. Car les industriels se sont dits hostile à cette réinstallation. Motif avancé. Un effectif féminin considérable employé dans la zone industrielle serait, le cas échéant, énormément gêné par ces revendeurs d'alcool qui drainent une grande foule et pas n'importe quelle foule. Problème donc en suspens, en attendant la bonne solution.