C'était à Ennejma Ezzahra, Sidi Bou Saïd, que Karim Gharbi, le chanteur tuniso-belge, a donné son concert devant un public assez nombreux dont la moyenne d'âge était la quarantaine, la génération des années 70 et 80 qui était férue des chansons françaises de l'époque. C'est que Karim, en reprenant les chansons immortelles de Ferré, de Brel et d'autres, a entrainé les assistants dans un voyage à travers les années de la gloire de la chanson française. Rappelons que Karim Gharbi, connu pour ses textes engagés, s'est produit à la maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis, dans le cadre des premières journées musicales de Carthage (JMC 2010) et en mars 2012 au Kef, dans le cadre de la manifestation « 24h de théâtre non-stop ».
Il a remporté en 2009, le Premier Prix au Festival « Le Mans Cité » et a également récolté 4 prix sur 5 au Concours de la Biennale de la chanson française en Belgique en septembre 2010.
Après son entrée sur scène sous une salve d'applaudissements chaleureux, Karim Gharbi s'est adressé au public en ces mots : « Quel bonheur de me retrouver ici, dans ce palais merveilleux et de retrouver vos sourires généreux et enthousiastes... je me rappelle les années d'enfance, à la Marsa, le sable doré, le soleil et la mer turquoise... ». C'est que l'artiste, malgré les longues années de séparation, éprouve des sentiments empreints de nostalgie du passé. Il faudrait saluer les performances du chanteur qui, durant deux heures environ, a présenté au cours de son concert, des chansons personnelles et repris certaines des grandes figures de la chanson française. La personnalité, la présence scénique, la maitrise de son art et surtout le sens d'humour ont fait de lui un artiste de charme qui a fasciné son public non seulement par sa voix, mais aussi par sa danse rythmique, et j'ose dire, acrobatique, de par ses mouvements exécutés à même le sol. Ce soir-là, Karim a interprété ses propres chansons dont « le blues de l'œuf dur » qui traite de la crise économique, « Le cha-cha-cha du Chat », « Xanax for ever », « Les secrets de famille » et d'autres, mais il a excellé dans la reprise d'anciennes chansons françaises, comme « Je ne sais pas » de J. Brel. Il a par ailleurs surpris l'assistance par la toute nouvelle chanson qu'il venait d'écrire le jour-même en hommage à la Révolution tunisienne et qu'il avait intitulée « Mon Dieu, écoute-moi ».
La soirée doit sa réussite aussi à la virtuosité des trois musiciens qui accompagnaient l'artiste : Eric Bribosias au piano et à l'accordéon, Fred Becker au saxophone, à la percussion et à la clarinette et Clément Nourry à la guitare. Ce trio instrumental, allié à la voix suave de Karim, formait un quartet formidable !