Entrée en exploitation du nouveau siège des archives du ministère de l'Intérieur    Nabil Ammar en visite au Cameroun les 26 et 27 avril    France : Une marque marocaine dans le TOP 10 des ventes en 2023, malgré les actes de sabotage    Le Croissant Rouge met en garde contre la propagation de maladies infectieuses à G-a-z-a    Les ministères de l'éducation et des technologies unis dans la lutte contre la fraude aux examens nationaux    Nabil Ammar : Renforcer les liens économiques tunisiens à l'international    Changement climatique: Ces régions seront inhabitables, d'ici 2050, selon la NASA    Algérie-Qatar : Avec 3,5 milliards de dollars fini le casse-tête du lait à l'importation, et c'est pas tout…    Allergies aux pollens : Que faire pour s'en protéger ?    Les avocats des détenus politiques empêchés de leur rendre visite    Mohamed Trabelsi, nouvel ambassadeur de Tunisie en Indonésie    Près de 6 000 mères ont été tuées à G-a-z-a, laissant 19 000 enfants orphelins    En 2023, le coût par élève est passé à 2014,7 dinars    Volée il y a 30 ans, une statue de Ramsès II récupérée par l'Egypte    Tunisair : Modification des vols en provenance et à destination de la France pour aujourd'hui 25 avril 2024    Daily brief régional du 25 avril 2024: Hassi El Frid: Bientôt, plus de 80 projets au profit des femmes agricoles    Centre de promotion des Exportations : Une mission d'affaires à Saint-Pétersbourg    Vandalisme à l'ambassade de France à Moscou : une fresque controversée soulève des tensions    Augmentation alarmante des cas de rage au cours des trois dernières années    Pourquoi | De la pluie au bon moment...    Accidents de travail : Sur les chantiers de tous les dangers    Kenizé Mourad au Palais Nejma Ezzahra à Sidi Bou Said : «Le Parfum de notre Terre» ou le roman boycotté    Echos de la Filt | Au pavillon de l'Italie, invitée d'honneur : Giuseppe Conte, un parcours marqué par de multiples formes expressives et une poésie romanesque    Safi Said poursuivi suite à son projet pour Djerba    WTA 1000 Madrid : Ons Jabeur défie Slovaque Schmiedlová    L'Espérance de Tunis vs Al Ahly d'Egypte en demi-finale de la Coupe d'Afrique des clubs Oran 2024    Artes : chiffre d'affaires en hausse de près de 22%    OneTech : clôture de la cession de son activité d'emballage pharmaceutique Helioflex au profit du groupe Aluflexpack AG    CONDOLEANCES : Feu Mabrouk LOUSAIEF    Mabrouk Korchid : aucune interview que je donne n'est un crime !    Volley | La Mouloudia de Bousalem vice-champion d'Afrique : Un cas édifiant !    Mahdia : recherches en cours de pêcheurs disparus en mer    Météo : Temps passagèrement nuageux et températures entre 18 et 26 degrés    Le ST reçoit l'USM samedi : Un virage majeur    Ligue des champions – Demi-finale retour – Mamelodi Sundowns-EST (demain à 19h00) : Pleine mobilisation…    CONDOLEANCES : Feu Abdelhamid MAHJOUB    Aujourd'hui, ouverture de la 9e édition du Festival International de Poésie de Sidi Bou Saïd : Un tour d'horizon de la poésie d'ici et d'ailleurs    La Tunisie invitée d'honneur au Festival international du film de femmes d'Assouan 2024 : En l'honneur du cinéma féminin    L'EST demande une augmentation des billets pour ses supporters    Nominations au ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Energie    Le Chef de la diplomatie reçoit l'écrivain et professeur italo-Tunisien "Alfonso CAMPISI"    Stade d'El Menzah : Une étude de faisabilité sous l'œil des experts Chinois    Géologie de la Séparation : un film tuniso-italien captivant et poétique à voir au CinéMadart    Hospitalisation du roi d'Arabie saoudite    L'homme qui aimait la guerre    Foire internationale du livre de Tunis : vers la prolongation de la FILT 2024 ?    Soutien à Gaza - Le ministère des Affaires religieuse change le nom de 24 mosquées    Un pôle d'équilibre nécessaire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« Il aurait fallu trouver une date dans la programmation pour organiser une deuxième soirée »
Point de presse avec Gad Elmaleh quelques heures avant le spectacle
Publié dans Le Temps le 03 - 08 - 2007

Inutile de s'attarder longuement en introductions et préambules, même ceux qui n'ont jamais entendu parler de lui se sont arraché les billets. «In Gad we trust», disaient des slogans, pour pousser l'hystérie jusqu'à sa dernière limite.
Quelques heures avant le spectacle, dans une ambiance très officielle, on a eu droit à un point de presse, rapide et net, où Messi(r)e Gad, qui est le sujet de discussion de tous les Tunisiens et les touristes, a répondu aux questions des journalistes.
Il nous a feintés trois fois de suite, lui-même n'arrête pas de revenir là-dessus, si bien que son spectacle à Carthage était un vrai événement pour lui. «Tout le monde me dit que c'est un événement pour eux, dit-il, mais ça l'est aussi pour moi. J'ai eu avec la Tunisie plusieurs rendez-vous manqués. Je suis très content, par l'enthousiasme des gens, le nombre de spectateurs ; j'ai appris qu'il y a eu plus de gens qui ont eu des billets que ceux qui n'en ont pas trouvé... Il aurait fallu trouver une date dans la programmation pour organiser une deuxième soirée... Je suis fier de cette première en Tunisie, tous les passagers dans l'avion tout à l'heure voulaient venir... Toutes les fois sont une première fois, c'est toujours une nouvelle destination, de nouvelles gens...»
Toute la Tunisie (dont la majorité a désespéré vers la fin) se demandait comment serait Gad sur la scène de Carthage, mais il faut savoir que même Gad ne savait pas à quoi s'attendre, si ce serait difficile de tenir une heure et demie devant un public dont il n'a nulle idée. «Ce qu'il y a de plus difficile, c'est quand la famille est dans le public, et qu'elle va me juger. Pour ce soir, je ne sais pas du tout, je vais découvrir ; Jamel [Debbouze] n'a rien voulu me dire à part : ''Tu vas voir'' Je ne sais pas ce que ça signifie, mais je pense qu'en général c'est positif.»
Pourtant, Gad a vécu une grande histoire avec la Tunisie. Il revient dessus en disant : «Le premier film où j'ai joué un premier rôle, c'était ''Salut cousin !'' de Merzak Alouèche, et il avait eu le Tanit d'Or aux Journées Cinématographiques de Carthage... Une première consécration, un premier prix à Carthage pour mon premier grand rôle.»
Des débuts pas très évidents, l'occasion est pour les journalistes de remonter la pente avec Gad Elmaleh, vers les origines, qu'il nous parle de cet enfant qu'il était, et qui rêvait d'avoir de la popularité, il n'a pas de honte à le dire. Croyant à son rêve, il a tout fait pour y parvenir, passant même par l'immigration. «Ce qui n'est pas évident, et qu'on oublie souvent, c'est que je suis vraiment un immigré. J'ai fait partie de ce mouvement qu'on connaît au Maghreb, sauf que j'ai fait l'artiste. J'ai fait la queue comme tout le monde, j'ai longuement voyagé, et je suis plus de l'école de ceux qui disent ''Ferme-la ! tu ne vas pas l'avoir !'' que ''Allez, on est là, regarde-nous !...'' J'ai été éduqué dans les valeurs familiales, avec des principes, et je vis de ça. Il y a toujours une pointe de moi dans mes spectacles, que ce soit Coco ou Abderrazak, ce sont tous des personnages qui font partie de moi. Je crois qu'il faut s'ouvrir le maximum et donner ce qu'on est.»
Il a été au Canada, et puis a émigré en France, où il a suivi les cours Florent, et a gravi petit à petit les échelons. Tout le monde part de rien, et ceux qui se construisent eux-mêmes sont ceux qui ont toujours le plus de mérite. Il y a dix ans, il avait été invité par Michel Drucker, mais il avait préféré refuser. «Je me suis dit que je n'étais pas à la hauteur de son tapis rouge, et de m'asseoir là où de grands acteurs ont été avant moi. Qu'aurais-je eu à dire ? Et j'ai bien fait de décliner son invitation, parce que je n'étais pas prêt. Maintenant, je résiste plus, je suis le premier à venir ! De toute façon, les passages à la télé font partie de mon métier.»
Et qu'il l'ait voulu ou non, Gad Elmaleh a été classé parmi les humoristes issus de l'immigration ; il est content de former un groupe particulier avec eux, il est très ami avec Jamel Debbouze, mais ce n'est sûrement pas parce qu'ils sont tous deux Marocains. «Quant à Arthur, dit-il, je l'ai connu sur les plateaux-télé, mais ce n'est pas vraiment Casablanca qui nous relie. J'admire beaucoup Arthur pour le courage qu'il a eu à aller sur scène.»
Toutefois, c'est toujours dans le domaine de l'art que les Maghrébins se sont illustrés, jusqu'à ce que, à la grande surprise des Français et des Maghrébins, une Française d'origine marocaine soit nommée ministre de la Justice. «J'étais vraiment très fier de Rachida Dati, j'avais la preuve que nous, les Maghrébins, pouvions aussi participer à la vie politique, et pas seulement à l'art. Et également content pour cet homme qui a fait la différence, alors qu'on le descendait (Sarkozy ) avant même qu'il ne soit élu.»
«On n'est jamais loin de la politique quand on est auteur, c'est juste qu'on prend les choses différemment. Pour ma part, je m'attaque à la source des problèmes, je ne fais pas de chauvinisme ; par exemple, concernant le personnage de Chouchou, je me suis attaqué à l'intolérance par rapport aux homosexuels, et à la montée de l'extrémisme. C'est tout simplement un angle d'attaque.»
Il ne faut pas s'attendre à ce que Gad Elmaleh se mette à faire de la politique, tenons-nous en donc à ses one-man-shows, ses films et sa musique. «J'essaie de faire de tout mon mieux ce métier qui s'offre à moi avec différentes casquettes. J'ai été maître de cérémonie aux César, je fais du théâtre, du cinéma, de la télé... tout. Auparavant, il y avait des catégories, le comédien ne pouvait pas animer, l'animateur ne pouvait pas faire du théâtre ; mais aujourd'hui c'est en train de changer, heureusement ; il n'y a plus de barrières.»
Lui, qui n'a «pas fait d'études» (sic.), est fier de sa distinction en tant que Chevalier des Arts et des Lettres. Même s'il préfère le théâtre («Avant, j'avais peur de répondre quand on me demandait ce que je préférais, je ne voulais pas rebuter les metteurs en scène par exemple, mais aujourd'hui je n'ai pas de problème à dire que c'est la scène que je préfère. Monter sur les planches et incarner des personnages, j'adore ça.»), et un jour il produira un album, peut-être, car l'envie le démange déjà, mais ce sera toujours dans un contexte comique. Et lui, amoureux de la musique, en se retrouvant avec le public tunisien qui est toujours prêt à pousser la chansonnette, il pouvait être sûr de faire exploser le théâtre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.