Sousse, grande ville balnéaire et 3ème métropole du pays est prise quotidiennement d'assaut par de nombreux banlieusards et visiteurs qui viennent chacun à sa façon vaquer à une occupation;à un service quelconque. Eu égard à cette permanente fluidité et à ce flux incessant, la perle du Sahel est desservie par un réseau de transport assez varié et assez consistant : bus( de la société régionale ); taxis (environ 1600 véhicules) et voitures de louage débarquent à longueur de journée un nombre impressionnant de passagers. Jusque-là, rien n'est à signaler. Mais, il y a un problème qui a surgi récemment; qui prolifère et dont se plaignent énormément en particulier les taxistes et les louagistes : C'est que de nombreux intrus, des amateurs du travail clandestin, viennent, sans le moindre scrupule, s'immiscer dans le secteur du transport public et prendre par force leur part du gâteau. Au su et au vu de tout le monde, ils accaparent;s'approprient et arrachent les usagers des lignes qui relient la ville côtière et sa proche banlieue( cité Riadh; cité Ezzouhour, Ksibet-Chatt en particulier). Leurs voitures (de vieilles marques) sont repérables,sillonnent la ville en long et en large en toute liberté et racolent les paisibles citoyens même dans les stations de bus. Dès lors, les relations s'enveniment entre taxistes et louagistes, d'une part et le nouveau "gang" du transport en commun. Chamailleries et querelles font désormais le spectacle de la rue."C'est inadmissible, insoutenable; c'est une escroquerie au vrai sens du terme. On vient tout simplement voler notre pain quotidien en plein jour", s'exclame furieusement l'un des taxistes abordés : "Cela devient insupportable, ces malfaiteurs dépourvus de toute moralité nuisent à l'image de notre ville. L'intervention des autorités compétentes est peu énergique. Il faut penser à une solution plus radicale. Pour ces escrocs, payer une pénalité, saisir la voiture à la fourrière ne leur dit plus rien. En l' abscence de lois contraignantes,ils sont prêts à la récidive", renchérit son collègue avec véhémence.
"Que voulez- vous que l' on fasse. On a beau protesté; déposé des plaintes, on continue malheureusemnt à nous faire la sourde oreille à cette illégalité flagrante et à ces infractions à répétion", dit un autre affichant une mine bien aigre." Je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe. Nous payons des taxes; des assurances; des visites. Nous sommes tenus à soigner notre look, à entretenir nos véhicules pour rendre le meilleur service aux clients. Or, en parallèle , on ferme les yeux sur les multiples transgressions et les nombreuses violations commises par la nouvelle mafia de la route", réplique un louagiste au bord de la colère. Ce phénomène existe. C'est loin d'être une allégation. Ceux qui font la navette dans les deux sens connaissent ce réseau parallèle et l'utilisent fréquemment. Ils ne se soucient plus des conditions de sécurité; de la légalité et du confort. L'essentiel pour eux, c'est d'arriver à destination et à moindre frais. Pour la plupart des usagers, ces voitures mises à l'index et traquées par la police ( mais rarement saisies) constituent une solution de rechange appropriée pour pallier les défaillances; les insuffisances et la lenteur du transport public." Emprunter ces voitures, quoique délabrées, revient nettement moins cher qu'un taxi à compteur",reconnaît un client Le problème est loin d'être résolu. Entre les voitures clandestines et les taxis , la guerre est déclarée; avec les autorités le jeu du chat et de la souris continue. Avec le temps, prendre un taxi à Sousse deviendra un luxe ou une priorité urgente. Les voitures jaunes risquent de tourner en rond. Leurs chauffeurs risquent de se morfondre dans le chômage
Mounir Gaida
Nous payons les taxes; l'assurance et les visites. Nous sommes tenus à soigner notre look, à entretenir nos véhicules pour rendre le meilleur service aux clients. Or, en parallèle, on ferme les yeux sur les multiples transgressions et les nombreuses violations commises par ces clandestins.