Ce livre est le dernier-né de l'écrivain prolifique Ahmed Touili qui vient d'être publié à l'occasion du mois saint. Cet ouvrage de 158 pages se veut un document qui rappelle aux Tunisiens et aux musulmans en général, les vertus de Ramadan et les bienfaits du jeûne sur le plan spirituel, physique et social. C'est aussi un aperçu des rituels et des cérémonies immuables reliées à ce mois depuis de longues dates dans nos contrées. Citations, textes et poèmes à l'appui, l'auteur y expose les témoignages fournis dans les écrits anciens et contemporains en faveur du mois sacré, en Tunisie et dans le monde arabe.
Cet ouvrage est composé de 23 courts chapitres précédés d'une introduction où il est question d'éloges faits du mois de Ramadan, citant les principaux avantages et les effets purificateurs du jeûne, période où les croyants peuvent cultiver leur piété et qui leur permet de tester leur endurance et de fortifier leur volonté à observer les abstinences dictées par l'Islam en ce mois saint. De même, le jeûne habitue la société à plus de justice, de charité, d'égalité. Il préserve aussi de la corruption, de la méchanceté et vices similaires.
Les chapitres suivants sont consacrés aux caractéristiques de Ramadan, aux rituels suivis pendant les nuits ramadanesques (« Nuits de Ramadan», « Nuits de ramadan à Halfaouine »). Une étude étymologique et linguistique des mots « Ramadan », « siam » et « Sahour » nous permet de voir les origines de ces mots dans la langue arabe. Un autre chapitre est consacré au ramadan à travers les exégèses du Prophète Mohamed qui a dit entre autres : « La première nuit de Ramadan, tout démon, tout djinn est enchaîné. Toutes les portes de l'enfer sont fermées, aucune ne s'ouvre. Toutes les portes du Paradis sont ouvertes, aucune ne se ferme. » L'auteur nous fait part de deux expériences historiques vécues par deux grands voyageurs explorateurs arabes, Ibn Batouta et Ibn Joubeir pendant leur visite à la Mecque au mois de Ramadan : les deux voyageurs ont évoqué les rituels, notamment religieux, de ce mois dans la ville sainte.
Suivent d'autres chapitres où l'auteur parle du Ramadan chez les hommes de lettres et les poètes, commençant par le livre de El Hachaichi, « le cadeau dans les traditions tunisiennes » qui parlent des traditions ramadanesques au 19è et au début du 20è siècle en Tunisie : traditions culinaires, décorations des mosquées, prière de « Tarawih », coups de canon pour la rupture du jeûne, festivités nocturnes et veillées dans les cafés...
L'auteur passe en revue, textes à l'appui, les principales œuvres d'érudits arabes et musulmans qui ont trait au mois du jeûne : Abou Hamed Al Ghazali, Ibn Rejeb Al Hambali, Ibn El Arabi, Abou Faraj Ibn El Jaouzi, Abou Taleb Al Mekki, Abou Al Hassan Ali Al Kalsadi, Chiheb Eddine El Abchihi et Aboubaker Errazi. D'autres témoignages émanant d'hommes de lettres arabes sont cités dans cet ouvrage, tels que Abbas Mahmoud Al Akkad, Farid Wajdi, Ahmed Chawki, Hafni Nacef, Mohamed Jilani Hamza et Othmane Kaâk. L'auteur consacre également tout un chapitre aux poètes tunisiens qui ont glorifié le mois saint, comme les poètes Salah Souissi, Naceur Saddam, Abou Hassan Ben Chaâbane, Hédi Laâbidi, Abderrazek Karabaka et d'autres encore dont la poésie évoque les bienfaits de Ramadan et exprime les sentiments de joie et de gratitude à chaque rencontre avec ce mois sacré. Quelques anecdotes amusantes font l'objet de l'un des derniers chapitres de cet ouvrage qui sont consacrés à des questions culinaires (« la cuisine au Ramadan ») et religieuses (« La Nuit du Destin »), (« La nuit du 27 ») qui est marquée par l'achèvement de la lecture du Livre Saint.
Hechmi KHALLADI
*« Ramadan en Tunisie et dans le patrimoine » du Dr Ahmed Touili, Edition SOTEPA GRAPHIC, 2012.