3- La Famille musulmane : vertu, humanisme et justice (suite) « O Prophète ! Pourquoi, en recherchant l'agrément de tes femmes, t'interdis-tu ce que Dieu t'a rendu licite ? Et Dieu est Celui qui pardonne, et il est Très Miséricordieux. Dieu vous a prescrit certes, de vous libérer de vos serments. Dieu est votre Maître; et c'est Lui l'Omniscient, le Sage. Lorsque le Prophète confia un secret à l'une de ses épouses et qu'elle l'eut divulgué et que Dieu l'en eut informé, celui-ci en fit connaître une partie et passa sur une partie. Puis, quand il l'en eut informée elle dit :
«Qui t'en a donné nouvelle ? » Il dit : «C'est l'Omniscient, le Parfaitement Connaisseur qui m'en a avisé». Si vous vous repentez à Dieu c'est que vos coeurs ont fléchi. Mais si vous vous soutenez l'une l'autre contre le Prophète, alors ses alliés seront Dieu, Gabriel et les vertueux d'entre les croyants, et les Anges sont par surcroît [son] soutien .
S'Il vous répudie, il se peut que le Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous, musulmanes, croyantes, obéissantes, repentantes, adoratrices, jeûneuses, déjà mariées ou vierges . O vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d'un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Dieu en ce qu'Il leur commande, et faisant strictement ce qu'on leur ordonne. » ( At-Tahrim-Versets 1 à 6)
Le voile n'a pas été imposé à la femme, pour l'exclure de la société ou pour limiter son champ d'action et sa liberté d'une manière générale. Evidemment, la liberté de chacun s'arrête dès qu'elle risque de constituer une atteinte à celle d'autrui. Qu'il s'agisse d'un voile intégral « Niqab », ou du Hijab qui couvre uniquement les cheveux et une partie du visage, cela ne constitue nullement la finalité de cette mesure, laquelle a été interprétée restrictivement, et de manière à exclure la femme de la société, puisque certaines tenues l'empêchent de participer à la vie active, au même titre que l'homme.
Les tenues vestimentaires qui existaient à l'époque, différaient d'une région à l'autre. Les femmes d'extrême Arabie ne s'habillaient pasde la même façon que celles de Yathreb ou de la Mecque. Dans le verset où il est recommandé aux femmes de se couvrir en rabattant leur voiles sur leur cou, il n'y a aucunement un signe d'exclusion de la femme. C'est notamment dans le but de la protéger et préserver sa dignité.
Toutefois le but recherché est surtout la protection de la femme et la, préservation de sa dignité. Le Prophète était, selon la plupart des ouvrages de la Sira, très courtois et affable avec les femmes. Il faisait le maximum pour être équitable avec ses épouses afin qu'elles ne manquent de rien et surtout qu'elles ne se sentent pas délaissées ou lésées dans leur droits conjugaux.
Il incitait les femmes à prendre part à la vie active et les incitait également à se divertir, car il avait un penchant vers l'art et la musique. Il ailait souvent écouter les poèmes de Al khansa' une poétesse arabe qui a vécu les deux périodes de la Jahilya et de l'Islam. Il aimait entendre sa cousine Ashayma' chanter. Cette cousine dont le mari lui en voulait parce qu'elle chantait et qu'elle s'était de surcroît, convertie à l'Islam. Mohamed l'encourageait dans ce sens et il avait fini par convaincre son mari qui s'est converti à l'Islam à son tour.
Le Prophète qui avait toujours essayé d'être équitable envers ses épouses, était allé une fois visiter une de ses femmes, en dehors de son tour. Surpris par son autre épouse Hafsa, il s'est ressaisi en décidant de jeûner pendant trois jours à titre de pénitence, craignant que celle-ci aille rapporter à Aïcha.
Mais il a eu la révélation qu'il ne devait pas s'inquiéter, car il n'a pas agi contrairement aux préceptes de l'Islam quant à se comporter équitablement à l'égard de ses épouses. Aïcha lui aurait quand même fait le reproche et il ne put que s'en remettre à Dieu.
Il sera reproché à Aïcha, ainsi qu'aux autres femmes du Prophète leur comportement, étant tenues à une obligation de réserve eu égard à leur statut de femmes du Prophète et mères des croyants. « Le Prophète a plus de droits sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères. » (Al Ahzab- verset 6)