«je reçois entre 300 et 350 demandes d'intervention et je ne leur donne pas de suite favorable ». Il évoque en outre le Calife Omar disait que la justice lui a fait perdre ses mains » Les problèmes et difficultés entravant la bonne marche de l'enseignement supérieur ont été, en grande partie, surmontés et tout laisse supposer que la nouvelle année universitaire 2012/2013 qui débutera le 12 septembre, se déroulera, dans des conditions meilleures, a déclaré le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mr Moncef Ben Salem, lors d'une conférence de presse sur la rentrée universitaire, donnée, jeudi 6 septembre 2012, au siège du ministère, en présence des hauts responsables du département. Ainsi, les résultats des concours de recrutement des maitres assistants ont été proclamés, dans leur majorité, avant le 31 août. 85 commissions de recrutement ont été constituées, à cet effet, dont 64 ont achevé leur travail et le ministère en a annoncé les résultats. Les résultats des 24 qui restent n'ont pu être annoncés, soit parce que ces commissions n'ont pas achevé leurs délibérations, soit qu'il n'y a pas eu des candidats qui se sont présentés pour les postes concernés. Chaque commission est chargée d'une discipline en particulier, dans des établissements en particulier. Le nombre des nouveaux postes créés dans la catégorie de maitres assistants atteint 1101 postes.
Il est prévu que les résultats des concours des assistants seront annoncés avant la rentrée universitaire, le 12 septembre. L'année dernière, un grand retard a été enregistré à ce niveau et les résultats n'ont été annoncés qu'au mois d'octobre et novembre.
Au total, le nombre des nouveaux recrutements pour l'enseignement supérieur se monte à 3954 enseignants de toutes les catégories, en allant des assistants aux maîtres de conférences.
L'opération de l'orientation universitaire et le concours de réorientation se sont déroulés dans de bonnes conditions et tous les nouveaux bacheliers, soit environ 62 mille, ont été orientés.
Le ministre a évoqué l'adoption d'un ensemble de décrets relatifs à l'enseignement supérieur qui revêtaient un caractère urgent dont un décret permettant aux étudiants titulaires des diplômes délivrés par les Instituts supérieurs des études technologiques (ISET) de s'inscrire dans le diplôme national de la licence dans leurs spécialités, outre un décret organisant le régime des études et les conditions d'obtention du magistère dans le cadre du système LMD ( Licence, magistère et doctorat).
Un projet de décret relatif à l'organisation des études pour l'obtention du doctorat dans le cadre du système LMD, a été présenté pour examen au Conseil des Universités qui est la plus haute Instance universitaire consultative.
Une circulaire a été en outre publiée concernant l'habilitation à l'attribution du Doctorat tunisien dans le cadre du système LMD, au titre de 2012/2013 ,parallèlement à l'autorisation du passage automatique du doctorat ancien régime au doctorat régime LMD.
Des décrets ont été adoptés concernant l'organisation des régimes des études relatives au diplôme national dans les sciences et techniques audiovisuelles et le cinéma, au diplôme national d'urbanisme et de l'environnement, outre la préparation de projets de décrets relatifs à l'organisation des études et des stages à l'Ecole normale supérieure.
Des mesures ont été prises en faveur des étudiants de retour de Syrie et des étudiants ayant bénéficié de l'amnistie générale pour s'inscrire dans les différents établissements d'enseignement supérieur.
Les contradictions persistent encore Le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a insisté sur le souci de transparence et d'intégrité qui a guidé les actions du département à tous les niveaux, bien que la mentalité du piston et de l'intervention par favoritisme soit encore vivace chez les tunisiens. Il a dit recevoir, parfois, entre 300 et 350 demandes d'intervention dans ce sens, sans leur donner de suite favorable bien entendu, évoquant dans le sillage une citation du 2ème calife Omar disant que “la justice lui a fait perdre ses amis''. Au même moment, il a mis l'accent sur l'attention prêtée à l'amélioration de la situation professionnelle et matérielle autant des enseignants universitaires que des autres catégories de fonctionnaires et agents du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, notamment les contractuels et les professeurs du secondaire affectés à l'enseignement supérieur, qui assurent 48% des heures de cours, c'est-à-dire que la moitié de l'enseignement supérieur est assurée par des enseignants n'appartenant pas au corps des enseignants universitaires, soit les contractuels et professeurs du secondaire signalés. Le corps des autres travailleurs de l'enseignement supérieur (ouvriers, employés de bureau, comptables, et autres) comprend des agents provisoires parmi lesquels se trouvent des diplômés de l'enseignement supérieur, dont le salaire s'élève à 120 dinars par mois, et qui exercent, à titre provisoire, moyennant ce salaire, depuis de nombreuses années.
Mr Moncef Ben Salem a dénoncé les pratiques de l'ancien régime qui promulguait des lois et des législations sur mesure, soit au profit de quelques uns en particulier, soit pour léser les intérêts de quelques uns en particulier. Il a précisé que dans les circonstances de transition actuelles, et au vu du caractère intérimaire des institutions en place, il est difficile de changer les lois pour régulariser toutes ces situations.
Aussi, le ministre a émis l'espoir qu'avec le passage à une situation stable, le droit et l'égalité des chances effective finiront par prévaloir en faveur de tous.