Enfin, le trafic reprend dans TRANSU. La grève qui aura duré presque deux jours prend fin hier à 17h. Auparavant, c'est à 14h15 que débarque dans la place Mohamed Ali « Anis », le chauffeur incarcéré, au centre pénitencier de « Mornag », qui est à l'origine de la grève de TRANSTU décrétée Mardi, au milieu de la journée, et qui continue le jour suivant. Il est entré en triomphe, à la place symbole de l'action syndicale, accompagné d'un certain nombre de ses collègues, une heure et demie à peine après sa remise en liberté.
Entrée en fanfare
Le groupe se dirige directement vers la salle de réunion «Ahmed Tlili » se trouvant au premier étage du vieux bâtiment de l'UGTT. Là, ils scandent des slogans dont la plupart glorifient la centrale syndicale témoignant par là, à la fois, leur gratitude envers elle et leur fierté d'y appartenir, d'après les déclarations de certains d'entre eux, avant de céder la parole au héros du jour ou plutôt des deux jours pour tenir une mini-conférence de presse où le chauffeur libéré se contente de donner, brièvement, sa version des faits devant les journalistes très nombreux : après un accrochage anodin, la conductrice et son compagnon descendent de voiture, la première l'insulte et le second le moleste ; son état serait aggravé si les passagers n'étaient venus à son secours. Il se dirige, alors, vers le dépôt pour informer ses supérieurs et puis il se rend au poste de police de l'Ariana (Promogro) où on procède à son arrestation. On lui oppose trois griefs : violence extrême, violation de la morale et dommages à la propriété d'autrui. Au terme de ces déclarations, le chauffeur est reçu par des membres du bureau exécutif de l'UGTT.
Des escarmouches
Juste avant l'arrivée de la délégation de TRANSTU, la place Mohamed Ali est la scène d'escarmouches entre les syndicalistes et des partisans de « Ennahdha » qualifiés par ceux-ci de miliciens à la solde du parti au pouvoir. En tout cas et loin des accusations de part et d'autre, ces partisans s'identifient facilement par les banderoles qu'ils brandissent, sur l'une d'entre elles, il est écrit : « Merci l'Ugtt pour avoir saccagé le pays ». Les échauffourées débutent le matin quand un groupe de ces derniers prennent d'assaut le local de l'UGTT par des jets de pierres et de projectiles. Vers 11h, les bruits courent que les « Nahdhaouis » lancent des appels à travers facebook à leurs partisans pour rejoindre la place Mohamed Ali à 12h. Apprenant la nouvelle, les syndicalistes arrivent massivement pour protéger leur centrale. Quand les deux équipes sont bien touffues, les forces de l'ordre s'interposent entre elles pour éviter la confrontation.
Le parti pris
Mais ce comportement de la part de la police n'est pas vu d'un bon œil par les syndicalistes jugeant sa manière de se tenir une protection de l'autre groupe, car les agents regardent du côté de la place de sorte qu'ils ont en face les syndicalistes qu'ils sont censés protéger contre les agresseurs de leur local. D'après eux, c'est une position d'attaque et non pas de protection, ce qui témoigne de leur parti pris. Les syndicalistes affichent une grande détermination à défendre l'UGTT et à s'opposer aux manœuvres par les slogans énoncés dont on cite quelques uns : « L'Ugtt est la force la plus puissante dans le pays », « O martyr Hached !« Ennahdha » a vendu le pays », « Agent du colonialisme, « Nahdhaoui » réactionnaire et comprador ».