Une pénurie du lait a été observée récemment. Les files d'attente réapparaissaient de nouveau pour l'achat d'un berlingot de lait conditionné et deux paquets pour les « particuliers chanceux». Néanmoins et fort heureusement que la situation n'a pas perduré puisque l'approvisionnement retrouve peu à peu sa régularité mais chèrement payé juste après l'annonce d'une augmentation des prix de vente aux particuliers de 90 millimes, soit un prix unitaire de 1060 millimes contre 970 millimes auparavant. Comme à l'accoutumée la spéculation continue de jouer des mauvais tours au consommateur tunisien qui trouve souvent d'énormes difficultés à supporter la charge écrasante du couffin ménagère. Où sont les autorités de contrôle qui sont habilitées à lutter contre la spéculation, laquelle continue de léser le consommateur final ? Ainsi, le pouvoir d'achat continue de donner des nuits blanches surtout avec les récents ajustements à la hausse de certains produits alimentaires. Le gouvernement considère ces ajustements comme un mal nécessaire. Des augmentations qui répondent en partie aux doléances des agriculteurs, mais aussi qui répondent aux besoins de soutenir la caisse de l'Etat.
Le lait n'est pas le seul produit de la liste des augmentations puisque la vente unitaire des boîtes de tomates conserves a été par la même occasion majorée de 40 millimes. Et le Tunisien continue de se lamenter et d'endurer le rythme de ces augmentations qui dépassent largement les augmentations d'autrefois. D'ailleurs, réellement l'augmentation du prix de vente unitaire du lait a été majorée de 150 millimes, sauf que 60 millimes ont été supportés par l'Etat. Et pour réguler le marché dans les mois à venir et subvenir aux besoins du marché local, le gouvernement serait obligé d'importer 5 millions de lait. Un paradoxe pour un pays qui a atteint son autosuffisance en lait depuis 1990 ? A qui incombe la responsabilité...Un redéploiement de la politique agricole ne serait-il pas inévitable ?
Rappelons qu'au mois de Ramadan et pour assurer un approvisionnement régulier du marché, le gouvernement a été contraint d'importer 3000 tonnes de pommes de terre provenant de l'Egypte et 5000 tonnes de viande rouge de l'Allemagne et de la France, outre l'importation de stocks de poulets, d'œufs et même de poissons. Un autre cas plus récent : pour approvisionner le marché en moutons pour les fêtes de l'Aïd, l'importation de 100.000 ovins de Roumanie a été indispensable pour brader les prix. Une question se pose d'elle-même : Où s'est évaporée notre production avicole ? Un contrôle plus rigoureux de nos frontières avec la Libye devient impératif afin de fermer hermétiquement les passoires et cadenasser les verrous.