Peut-on dire que le feuilleton du film « Manmoutech » a fait long feu ? En effet, la projection de ce long-métrage est reprogrammée pour aujourd'hui vendredi 23 novembre. Le public qui a suivi la polémique déclenchée à son sujet pendant près d'une semaine pourra enfin voir le film-événement ! Deux séances sont prévues, nous dit-on : l'une à 9 heures l'autre à 11 heures. Ouf ! Pourvu que l'on ne soit pas déçu après tout ce suspense à coloration politico-technique ! « Manmoutech » aura ainsi bénéficié d'une promotion exceptionnelle et tout à fait gratuite. Merci à tous ceux qui y ont contribué. C'est cela aussi la « beauté cachée » d'un film ! Il faudrait, uniquement pour cette mise en scène qui nous tint en haleine depuis samedi dernier, décerner un Tanit à M. Nouri Bouzid lequel pourtant refusa de nourrir les rumeurs sur une soi-disant censure visant son dernier-né cinématographique, tout en laissant entendre dans certaines de ses interviews accordées en marge du festival, qu'il pouvait en effet s'agir d'une manœuvre malveillante le visant en personne. Mais du côté des techniciens, on affirma et réaffirma que l'annulation de la projection n'était pas préméditée. Dans le public, par contre, les conjectures les plus audacieuses fusaient, surtout le lendemain de la soirée d'ouverture qui fit, comme chacun sait, de nombreux mécontents. Ce flou dans les déclarations parfois contradictoires des uns et des autres alimenta bien des commérages et autorisa tous les soupçons autour d'une éventuelle implication inquisitoire des organisateurs et de certaines sphères islamistes influentes ! Les collègues journalistes enquêtèrent et levèrent enfin le voile sur l'énigme « Manmoutech » ! C'était quoi : un contretemps technique a empêché la projection du long-métrage de Nouri Bouzid, désormais « projetable ». Une tempête dans un verre d'eau ? Apparemment oui ! Espérons quand même que le verre d'eau vaut bien toute cette tempête, et qu'il ne s'agit pas d'un pot « jetable » !