Pour un gouvernement restreint de compétences Congrès de l'Union des Femmes Patriotes Démocrates, les 5 et 6 janvier prochain La situation politique actuelle dans le pays, les avancées organisationnelles réalisées par le Parti Unifié des Patriotes Démocrates et les moyens de sortir de la crise, ont été au cœur de la conférence de presse périodique tenue, hier, par le Parti Unifié des Patriotes Démocrates, devant une assistance nombreuse. Mohamed Jemour Secrétaire général adjoint du parti, a commencé par rappeler que le parti était représenté, la semaine dernière, en la personne de son secrétaire général Chokri Belaïd dans les travaux du congrès du Parti Patriote Démocrate marocain. Depuis la tenue de son 1er congrès constitutif, le parti s'est employé à tenir des congrès régionaux à Ben Arous, Sousse et Monastir. La tenue des congrès régionaux se poursuivra jusqu'au 1é janvier prochain. Après le congrès de la Jeunesse Patriote Démocrate tenu les 10 et 11 novembre dernier, les préparatifs ont commencé pour tenir le congrès de l'Union des Femmes Patriotes Démocrates, prévu les 5 et 6 janvier prochain. Le parti a participé aux actions du Front populaire dont il est un des fondateurs. Une réunion des secrétaires généraux des partis formant le Front est prévue hier, pour examiner la structuration du front et les actions à venir. Le parti a participé avec le Front au soutien aux habitants de Siliana. Une caravane de solidarité a été organisée jeudi dernier. Le parti a aussi participé à l'action de la Coordination Nationale contre la violence. « Nous sommes convaincus que la Tunisie n'a pas besoin de violence politique qui ne sert que les ennemis de la Révolution », déclare Mohamed Jemour. Il ajoute que le parti a participé dernièrement à la réunion du secrétariat de la coordination des partis africains de Gauche. Il sera représenté en Algérie et au Sénégal pour participer à l'action visant à éviter une intervention militaire de l'OTAN au Mali. Chokri Belaïd, ne pouvait cacher son émotion en parlant de la solidarité de toutes les composantes du Front populaire et à leur tête son porte-parole Hamma Hammami, avec le parti lors de la campagne de dénigrement orchestrée dernièrement. « La situation est exceptionnelle dans le pays. C'est le peuple qui est visé avec la politique de répression et de retour aux solutions sécuritaires et juridiques en criminalisant la contestation populaire », affirme Chokri Belaïd. Il ajoute que le Gouvernement a porté atteinte à la souveraineté nationale en signant une convention avec l'Union européenne. « Il n'est pas juridiquement habilité à le faire. Nous disons à l'Union européenne que cet accord est nul et non avenu. Au niveau de son contenu, il va détruire le tissu économique, principalement le secteur des services et l'agriculture. En plus le Gouvernement veut vendre les sociétés confisquées qui appartenaient à l'ancienne mafia, à une nouvelle mafia. Des entreprises bénéficiaires voient leur valeur abaissée pour se retrouver par la suite cédées à travers des transactions louches à des parties douteuses. L'accord avec Qatar est une agression contre Tunisair, une entreprise publique qui devait plutôt être soutenue. Ce gouvernement veut vendre nos terres fertiles à des sociétés étrangères. En matière de privatisation, ce gouvernement fait des pas que même Ben Ali n'osait faire. L'ancien budget élaboré sous le gouvernement de Béji Caïd Essebsi avait prévu 6 milliards de dinars pour les dépenses de développement. Le Gouvernement actuel a réduit le budget d'investissement à 5 milliards de dinars, soit un milliard de dinars en moins. En même temps le Gouvernement opte pour l'amnistie fiscale au profit des riches. C'est un gouvernement qui protège les corrompus qui pratiquent l'évasion fiscale, tout en oppressant les démunis. C'est un Gouvernement des 3%, contre les 97% », dit-il. Il parle des investissements à Siliana, réalisés à 70% en précisant que ce sont à 80% des projets d'entretien. Le secrétaire général se désole que le Gouvernement entre en crise avec l'UGTT, les médias, les magistrats, les experts comptables, les agriculteurs et le capital national. « Il a des problèmes avec tous. Il a eu recours à l'intimidation en optant pour la solution répressive avec les élites le 9 avril dernier, avec le peuple à Sidi Bouzid, Al-Omrane, Bouzaiène... A l'hôpital ophtalmologique, des victimes des agressions à Siliana ont été touchés dans leurs yeux. Pourtant, les manifestations de contestation étaient pacifiques. C'est le Gouverneur qui s'obstinait à refuser le dialogue. Les habitants de Siliana revendiquaient le dialogue. De nouvelles armes importées de Qatar ont été essayées à Siliana. Le chef du Gouvernement avait dit qu'il partirait avant le Gouverneur. Va-t-il le faire aujourd'hui ? », s'interroge Chokri Belaïd. Le secrétaire général considère que la campagne visant son parti et le Front populaire s'explique par le fait qu'ils disent la vérité et qu'ils ont décidé de passer de la sphère des médias à celle de la population. « Nous avons affronté Ben Ali, le visage découvert. Nous continuons aujourd'hui de la même manière. Nous soutenons les manifestations pacifiques. La répression vise à créer une atmosphère de terreur qui rappelle les pratiques de Ben Ali. Comme tous les Gouvernements qui ont essuyé des échecs dans le monde sous-développé, il font porter la responsabilité aux autres », dit-il. Le secrétaire général, rappelle que lors de la conférence de dialogue initiée par l'UGTT, le 10 octobre, son parti avait proposé la fixation d'un agenda pour l'élaboration de la Constitution, d'une loi électorale démocratique, la mise en place des instances des élections, de l'information et la justice. Il faut des échéances claires pour les élections. De même des mesures révolutionnaires urgentes sont à prendre au profit des travailleurs pour réunir les conditions nécessaires pour des élections transparentes. « Le Gouvernement étant responsable de la crise doit partir. Un gouvernement de compétences avec des personnalités non impliquées avec l'ancien régime prendra la relève. Ses membres ne se présenteront pas aux prochaines élections », dit Chokri Belaïd. Il ajoute : « le président de la République et d'autres partis en dehors du Front populaire, se sont ralliés à cette position ». Le Parti Unifié des Patriotes Démocrates tient à l'activation de l'initiative de dialogue de l'UGTT. Il considère que le dialogue est la seule solution. « Ennahdha refuse le dialogue. C'est la fuite en avant pour entrainer le pays vers la violence et l'inconnu. Le dialogue est la seule alternative et la lutte pacifique et démocratique représente notre moyen de lutte. Il faut commencer par dissoudre les comités de protection de la Révolution », conclut-il.