C'est finalement en fin de cet après midi, que se tiendront, dans la maison du théâtre, limitrophe au siège social du club, les travaux de l'assemblée générale évaluative du Stade Tunisien. Nous n'allons pas ici, gloser le rapport moral ou le rapport financier, nous laissons le soin aux stadistes qui connaissent mieux que nous leur club. Nous ne comptons pas non plus monter un procès contre qui que ce soit pour quelque motif que ce soit, mais il est des circonstances où la vérité doit montrer son visage à découvert : on a été, par le passé, trop démagogue envers le Stade Tunisien, sa jeunesse et finalement, envers toute une localité. De tous les grands clubs de la Capitale, le Stade Tunisien, est le seul à ne pas disposer d'un complexe sportif à la hauteur de ses ambitions, à la dimension des désirs, des vœux, et des souhaits de toute la jeunesse de cette chère banlieue dont beaucoup de sportifs se sentent abandonnés à eux mêmes, laissés pour compte, esseulés, marginalisés...
Que de promesses ...dans le vent
Par le passé et en de pareilles occasions, bien d'engagements dans le but d'optimiser ce qu'il y a sur place. Sans suite favorable. Ces promesses sont restées lettre morte, et ont rejoint le grand cimetière des paroles non suivies d'effets. Avec le manque de ressources financières, le manque d'infrastructure qui est la cause essentielle des problèmes que rencontre le Stade Tunisien. Dans ce grand présumé complexe sportif, il n'y qu'un seul terrain gazonné et un autre synthétique. Encore faut il souligner, que le premier est la majorité du temps laissé au repos, surtout en hiver. Quant au second, on vient à peine de l'installer, mais tant qu'on n'élimine pas la poussière, la boue, sa durée de vie sera très courte. Allez jeter un coup d'œil sur les vestiaires des jeunes, et les douches qui leur sont réservées, mais attention où vous mettez les pieds, car, le pourcentage de pouvoir choper une bactérie n'est pas négligeable. En tous les cas, munissez vous d'un masque ! Ceux des aînés ne sont pas dans un meilleur état. A peine qu'il pleut, par exemple, il y a des problèmes d'étanchéité. L'hygiène, le minimum de confort et aussi de sécurité sont absents. Toujours à propos de lumière, il est arrivé que des parents ou des supporters recourent aux phares de leurs propres automobiles pour permettre à un technicien d'achever une séance d'entraînement. Ce n'est là que la partie émergente de cet iceberg de difficultés qui entravent à l'essor du club. Tout le monde a vu le jeune cadet Youssef M'sakni, ses compères Boughanmi, et Ouezzni, de quoi ils sont capables. Ils sont issus du vivier stadiste, qui se sont entraînés sur des quarts de terrain, en terre battue, dans la boue, en hiver, dans des conditions lamentables. Eh bien des joueurs comme eux, qui ont toute la chance de devenir de grandes vedettes internationales, il y en des centaines au Bardo, mais malheureusement, ils sont perdus en cours de route, faute d'infrastructure adéquate. Le football, est un moyen puissant capable de communiquer ces valeurs et bien d'autres aux jeunes dont la localité du Bardo fourmille. C'est une insulte à l'intelligence de tous les stadistes que de leur répéter, cet après midi la même chanson dont ils en ont marre. Ils souhaitent qu'on passe aux actes.