L'exercice écoulé, des dissensions fratricides au sein de la sphère dirigeante de la glorieuse famille de l'ASGabès allant jusqu'à étaler le linge sale du club devant les tribunaux finirent par miner les assises de la « Zliza » et la renvoyer à ses chères études au pallier inférieur. Non loin de là, et précisément à Gafsa, le scénario similaire se produisit durant les vacances estivales avec ce coup-ci un bras de fer terrible opposant le président élu Nabil Baïr à son premier vice-président Khaled Bennour épaulé par quelques membres du BD. Résultat des courses, aucune préparation sérieuse pour un groupe livré à lui-même et spolié jusqu'à la corde de ses meilleurs éléments. Juste quelques semblants de séances de pousse-ballon sous la houlette de Farhat Zarrouk l'ex-adjoint. Le gouverneur de Gafsa eut beau intervenir à maintes reprises pour arrondir les angles et rapprocher les points de vue des uns et des autres, tous ses efforts furent vains. Entêtement du clan de Bennour à évincer Baïr, et obstination légitime du reste de ce dernier à recouvrer l'intégralité des sommes qu'il avait déboursées de sa propre poche ( 280 mille dinars) avant de mettre la clé sous la porte. La valse des entraîneurs Conscient de la gravité de la situation, Nabil Baïr fit appel à Patrick Liewig à la tête des affaires techniques des siens en remplacement de Khaled Ben Yahia quittant définitivement la ville . Malheureusement, le français fut victime d'un méchant accident domestique dès son arrivée et dut garder le lit avec un corset immobilisant sont buste, ne se contentant que par des bribes de conseils à Zarouk pour faire tourner la baraque. Les résultats ne suivirent guère et Fethi Laabidi fut à son tour approché par le président. Mais une campagne sans précédent l'accueillit avec menaces précises allant jusqu'à porter atteinte à son intégrité physique alors qu'il était encore à l'hôtel en discussion avec Baïr. De guerre lasse, ce dernier lâcha du lest pour le bien du club et accorda blanc-seing et patte blanche à Bennour pour gérer le quotidien à sa guise et comme il l'a toujours réclamé. ce dernier s'empressa d'engager Ezzeddine Khmila en le débauchant de Ben Guerdane. Catastrophique Il va sans dire que ces turbulences finirent par se répercuter négativement sur le rendement et les résultats du groupe. Cinq défaites, une parité et une victoire arrachée à l'avant dernière journée au CSS. Quatre points au compteur, trois pauvres buts inscrits pour dix encaissés et la dernière place du peloton à la clé à deux longueurs des CSHL-ESHS totalisant six points. Avec un retour pas de tout repos comptant trois périlleux déplacements à la capitale ST (2ème journée), ESS (4ème j), CSS (6ème j), et quatre confrontations à la maison dont deux avec des écuries du haut du pavé : SG (1ère j), USMO (3ème j) et deux luttant pour leur survie : CSHL (5ème j) et ESHS (7ème j), l'avenir ne parait pas des plus sereins notamment avec cette pauvreté du groupe en éléments de valeur sûre en mesure de booster El Gaouefel. Un grand chantier Ezzeddine Khmila prit tout son temps avant de décider au bout d'une quinzaine de jours d'évaluation de libérer une bonne douzaine de joueurs jugeant dans son for intérieur qu'ils ne pouvaient plus lui être utiles : Alaeddine Zkezka, Fehmi Ben Romdhane, Bilel Makdouli, Lamine Nçaïbi, Marouène Belghoul, Aymen Zidane, Mohamed Bouchouicha, Morley Cissé, Mohamed Nday Kaoo, Syou Zonabio, Elie Patchenken, Saydou Kaita. A ce groupe, il faudrait rajouter Abderrahmane Baaboura tenant à partir à Malte pour y monnayer son talent. Pour compenser toutes ces défections et à une petite poignée de la clôture du mercato, seuls quelques joueurs sont très proches du club à l'instar du gardien Slim Rebaï, Hamdi Rouid, Mehdi Marzouki, Amine Ltifi. A signaler que Nabil Baïr y est allé de son véto concernant le départ souhaité par Khmila de Mohamed Nday Kaoo. S'agissant d'un international olympique malien avec une participation à la coupe du monde (U17) à son actif, Nday est jugé comme une valeur sûre de nature à grandement aider le groupe. Et le tout Gafsa de s'impatienter et de réclamer encore plus de renforts pour consolider davantage les assises de ses couleurs. Des matches de coupe ,désormais. La phase retour s'annonce très serrée avec un verdict des plus aléatoires pour les centristes. Bons derniers de la classe, ils doivent cravacher très dur pour combler dans un premier temps leur retard vis-à-vis de leurs prédécesseurs avant d'entamer leur ascension vers les zones plus quiètes et tranquilles de la hiérarchie. Cependant, le nombre restreint d'échéances (7 matches) leur suffirait-il pour atteindre cet objectif cher à toute une région ne respirant que pour et par El Gaouefel ? Pour y réussir, une seule et unique alternative : engager les 7 duels à venir en hommes jouant avec les tripes, la rage de vaincre sans la moindre concession. Prendre les rencontres au cas par cas comme s'il s'agissait de la compétition de la coupe avec seulement les trois points de la victoire en point de mire dans le viseur. Place à l'union sacrée Il est primordial pour réussir cette gageure que toutes les parties prenantes à Gafsa gravitant dans le giron du club mettent du leur financièrement parlant mais également volet soutien moral indéfectible aux joueurs terrifiés et terrorisés par une situation qu'ils n'ont eu guère l'habitude de vivre et encore moins à gérer par le passé. La phase retour qui est pratiquement pour demain s'annonce très difficile à négocier, mais avec le concours de tous et un brin de chance, les gafsiens pourraient sortir indemnes de ce bourbier et c'est tout le mal que nous leur souhaitons du reste. Un petit clin d'œil pour conclure à nos trois chaines TV, qui bannirent curieusement durant tout l'aller les gafsiens de leurs retransmissions en direct, pourvu que pareille injustice soit réparée car le tout Gafsa n'arrive pas encore à comprendre et à saisir les raisons de pareille ignorance délibérée de leurs couleurs par les décideurs de nos trois TV...